« Je souhaite que Netanyahu annexe la Cisjordanie avec une administration civile — sans déplacement forcé des habitants — et que l’Autorité palestinienne et toutes ses institutions soient dissoutes ».

Un entretien mené par Giulio Meotti
Giulio Meotti
Version française
Giulio Meotti pour El Foglio: Le Hamas quittera-t-il le pouvoir ? Quelle est sa popularité à Gaza et en Cisjordanie ?
Waleed al Husseini : Le Hamas ne quittera pas le pouvoir de lui-même. Malgré l’affaiblissement militaire et l’assassinat de plusieurs de ses dirigeants, la base populaire du mouvement n’a pas réellement disparu. À Gaza, le Hamas a formé une génération entière et a construit un réseau d’institutions — sociales, éducatives et sécuritaires — qui croient encore en son projet et en sa légitimité. Le scénario d’un départ immédiat et ordonné du Hamas n’est donc pas réaliste. Même après des pertes humaines et matérielles considérables, le mouvement conserve une structure institutionnelle et sécuritaire solide, ancrée dans un environnement local et régional complexe. Les sondages indiquent que son soutien reste plus fort à Gaza qu’en Cisjordanie, bien qu’il ait fluctué récemment, notamment en raison de la dégradation humanitaire et des pressions politiques. Il faut aussi distinguer le soutien populaire du désir de changement de leadership : beaucoup de Palestiniens souhaitent avant tout la sécurité, la stabilité et la reconstruction, plus que de nouvelles luttes partisanes.
Comment voient-ils le 7 octobre du point de vue de l’islam et du djihad ?
Le choix du Hamas d’appeler son opération « Déluge d’al-Aqsa » montre clairement la dimension religieuse du 7 octobre. En utilisant le nom d’al-Aqsa, le mouvement cherche à activer la charge émotionnelle du sacré dans la conscience musulmane. Pour eux, il s’agit d’un djihad, au sens religieux du terme : un devoir individuel, un fard ‘ayn, que les militants accomplissent au nom de la communauté musulmane pour « libérer » Jérusalem. Mais il faut être clair : cette idée du djihad n’a rien d’un concept spirituel ou symbolique — c’est une notion guerrière, inscrite dans la tradition islamique, et utilisée depuis des siècles pour justifier la violence au nom de la foi. Le Hamas ne fait que reprendre ce discours littéral, en y ajoutant une dimension politique moderne. Le résultat, c’est une justification religieuse d’un acte de guerre, où la religion n’élève pas l’homme, mais sert à sacraliser la mort et la confrontation.
Comment jugez-vous l’apaisement de l’Europe ?
L’Europe ne doit pas se contenter d’apaiser — elle doit voir la photo complète et proposer une alternative politique claire ; sinon elle restera perçue comme incohérente et politiquement impuissante. L’Occident est-il condamné à long terme ? Si l’on parle du courant islamique qui se développe en Europe, il est clair qu’il continue de croître et d’influencer profondément la société. À cela s’ajoutent des tensions internes croissantes : culturelles, sociales et démographiques. L’Europe risque ainsi de s’user de l’intérieur et, sur le long terme, sa survie en tant que civilisation structurée pourrait être menacée. Qu’est-ce que nous, Occidentaux, n’avons pas compris à propos des Palestiniens ? Ce que beaucoup d’Occidentaux continuent d’ignorer, c’est la complexité interne du monde palestinien : il ne se réduit ni à une autorité unique ni à un seul récit politique. Une partie importante de la population aspire avant tout à la sécurité, à la dignité et à la possibilité de vivre normalement — des exigences qui ne se satisfont ni par la simple rhétorique ni par le maintien des structures politiques actuelles. Il faut aussi reconnaître une autre réalité souvent occultée : la faillite des élites locales, incluant des secteurs de l’Autorité palestinienne, à répondre aux attentes quotidiennes des gens. Pour certains observateurs — et pour moi — cela légitime la recherche de solutions de transition différentes, pourvu qu’elles respectent les droits fondamentaux et interdisent toute forme de déplacement forcé. Tant que l’analyse occidentale se cantonnera à des schémas géopolitiques sans tenir compte des dynamiques sociales et morales, elle restera partielle.
Que pensez-vous de la flottille ?
Pour moi, même les organisateurs savaient qu’ils n’arriveraient jamais à Gaza. Je ne veux pas les accuser, mais il est clair qu’ils cherchaient surtout à retrouver la lumière des projecteurs. Dire qu’ils voulaient « attirer l’attention sur Gaza » me semble inutile, puisque le monde entier en parle déjà. En d’autres termes, ils ont pris la mer surtout pour naviguer sur la tendance.
Dans quelle mesure l’islam radical et l’islamisation constituent-ils un obstacle pour les Palestiniens qui souhaitent atteindre leur dignité personnelle ?
L’islam radical constitue un obstacle majeur pour les Palestiniens qui aspirent à vivre avec dignité. Trop souvent, ils se trouvent contraints de se plier à des slogans religieux et à des discours idéologiques, au lieu de pouvoir exercer librement leur pensée et leurs choix. La mobilisation permanente — qu’elle se fasse à travers les mosquées, les médias ou la télévision — transforme la vie quotidienne en un terrain de propagande, limitant l’autonomie personnelle. Ces mécanismes ne libèrent pas la population ; au contraire, ils la maintiennent dans une dépendance idéologique qui empêche de construire une existence véritablement digne et autonome. C’est la première fois que je prends la parole depuis le massacre terroriste du 7 octobre. J’ai gardé le silence parce que ma famille est toujours en Cisjordanie et que, dans ce climat d’insécurité totale, chaque mot de ma part aurait pu mettre leur vie en péril. Le danger qui pèse sur eux n’émane pas seulement du Hamas : l’Autorité palestinienne constitue elle aussi une source réelle de menace, par son autoritarisme et sa logique de protection d’intérêts privés. Sais-tu quel est vraiment mon avis ? Je suis contre la solution à deux États. Je souhaite que Netanyahu annexe la Cisjordanie avec une administration civile — sans déplacement forcé des habitants — et que l’Autorité palestinienne et toutes ses institutions soient dissoutes.
Version originale en Italien
Una parte significativa della popolazione palestinese anela alla sicurezza, alla dignità e alla possibilità di vivere normalmente, richieste che non possono essere soddisfatte attraverso la mera retorica o il mantenimento delle attuali strutture politiche”. Parla così al Foglio Waleed al Husseini, che ha trascorso dieci mesi in una prigione palestinese per “blasfemia”. “Bruciatelo vivo!”, urlavano i commentatori di Ramallah e Gaza. Un palestinese perseguitato per le proprie idee non sotto Hamas, ma sotto il potere statale in Cisgiordania. Quello “moderato” di Abu Mazen. Questo blogger viveva a Qalqilya, in Cisgiordania. E’ stato arrestato mentre si trovava in un internet café della sua città. L’“apostata” che si prende gioco dell’islam.
Da allora, al Husseini è andato a vivere in Francia dopo una mobilitazione che gli ha salvato la vita. Questa è la prima volta che parla dopo il massacro terroristico del 7 ottobre. “Sono rimasto in silenzio perché la mia famiglia è ancora in Cisgiordania e, in questo clima di totale insicurezza, ogni mia parola avrebbe potuto mettere in pericolo la loro vita. Il pericolo per loro non proviene solo da Hamas: anche l’Autorità palestinese costituisce una vera e propria fonte di minaccia, con il suo autoritarismo e la sua logica di tutela degli interessi privati”.
Husseini non crede che Hamas lascerà il potere a Gaza. “Non di sua spontanea volontà. Nonostante l’indebolimento militare e l’assassinio di molti suoi leader, la base popolare del movimento non è del tutto scomparsa. A Gaza, Hamas ha formato un’intera generazione e costruito una rete di istituzioni che credono ancora nel suo progetto e nella sua legittimità. Lo scenario di una partenza immediata e ordinata di Hamas è irrealistico. Anche dopo considerevoli perdite umane e materiali, il movimento mantiene una solida struttura istituzionale e di sicurezza, ancorata a un complesso contesto locale e regionale. I sondaggi indicano che il suo sostegno rimane più forte a Gaza che in Cisgiordania, sebbene abbia recentemente subìto oscillazioni, in particolare a causa del deterioramento della situazione umanitaria e delle pressioni politiche”.
Il 7 ottobre va inserito nella prospettiva del jihad. “La scelta di Hamas di chiamare la sua operazione ‘diluvio di al Aqsa’ dimostra chiaramente la dimensione religiosa del 7 ottobre. Usando il nome al Aqsa, il movimento cerca di attivare la carica emotiva del sacro nella coscienza musulmana. Per loro, si tratta di jihad, nel senso religioso del termine: un dovere individuale, un fard ‘ayn, che i militanti compiono in nome della comunità musulmana per ‘liberare’ Gerusalemme. Ma deve essere chiaro: questa idea di jihad non è un concetto spirituale o simbolico, è una nozione guerriera, radicata nella tradizione islamica e utilizzata per secoli per giustificare la violenza in nome della fede. Hamas sta semplicemente ripetendo questa narrazione letterale, aggiungendo una dimensione politica moderna. Il risultato è una giustificazione religiosa per un atto di guerra, dove la religione non eleva l’uomo, ma serve a santificare la morte e lo scontro”.
Noi occidentali pensiamo ai palestinesi come un monolite. “Ciò che molti occidentali continuano a ignorare è la complessità interna del mondo palestinese: non può essere ridotto a un’unica autorità o a un’unica narrazione politica. Una parte significativa della popolazione anela soprattutto alla sicurezza, alla dignità e alla possibilità di vivere normalmente, richieste che non possono essere soddisfatte attraverso la mera retorica o il mantenimento delle attuali strutture politiche. Dobbiamo anche riconoscere un’altra realtà, spesso trascurata: l’incapacità delle élite, compresi settori dell’Autorità nazionale palestinese, di soddisfare le aspettative quotidiane della popolazione. Per alcuni osservatori – e per me – questo legittima la ricerca di soluzioni transitorie alternative, a condizione che rispettino i diritti fondamentali e vietino qualsiasi forma di sfollamento forzato. Finché l’analisi occidentale si limiterà a schemi geopolitici senza tenere conto delle dinamiche sociali e morali, rimarrà parziale”.
Non aiutano le flotille. “Credo che persino gli organizzatori sapessero che non avrebbero mai raggiunto Gaza. Non voglio accusarli, ma è chiaro che cercavano principalmente di riconquistare la ribalta. Dire che volevano ‘attirare l’attenzione su Gaza’ è inutile, visto che tutto il mondo ne stava già parlando. In altre parole, sono salpati principalmente per cavalcare l’onda dell’interesse”.
L’Europa e l’appeasement Islam radicale e islamizzazione costituiscono un ostacolo immenso. “L’islam radicale è un ostacolo importante per i palestinesi che aspirano a vivere con dignità. Troppo spesso si trovano costretti a sottomettersi a slogan religiosi e discorsi ideologici, invece di poter esercitare liberamente i propri pensieri e le proprie scelte. La mobilitazione costante, che si tratti di moschee, media o televisione, trasforma la vita quotidiana in un’arena di propaganda, limitando l’autonomia personale. Questi meccanismi non liberano la popolazione; al contrario, mantengono una dipendenza ideologica che impedisce loro di costruire un’esistenza veramente dignitosa e autonoma”.
Husseini non è molto ottimista. “Se la situazione rimane così com’è, una nuova guerra è probabile. Il futuro di Israele e dei palestinesi rimane estremamente incerto finché le politiche regionali e internazionali favoriranno soluzioni parziali o simboliche. Il problema non è solo esterno; deriva da dinamiche interne. L’Autorità nazionale palestinese sfrutta la nozione di nazionalità e si presenta come rappresentante del popolo, mentre essenzialmente difende gli interessi di una piccola élite beneficiaria; da parte sua, Hamas strumentalizza la religione per fini politici. Da parte mia, sono convinto che dobbiamo rompere con il dominio di queste rare élite politiche e religiose – una minoranza con una ‘voce forte’ che monopolizza il discorso pubblico – e sostituirle con meccanismi di responsabilità, trasparenza e reale rappresentanza, attraverso mezzi pacifici, legali e democratici. Senza una profonda riforma che ponga la dignità, la libertà e la responsabilità della popolazione al centro del progetto politico, il ciclo di violenza continuerà a ripetersi”.
Husseini critica anche l’Europa. “Non deve accontentarsi dell’appeasement: deve avere una visione d’insieme e proporre una chiara alternativa politica; altrimenti, continuerà a essere percepita come incoerente e politicamente impotente”. E l’occidente è condannato a lungo termine. “Se parliamo della corrente islamica che si sta sviluppando in Europa, è chiaro che continua a crescere e a influenzare profondamente la società. A ciò si aggiungono crescenti tensioni interne: culturali, sociali e demografiche. L’Europa rischia quindi di essere logorata dall’interno e, a lungo termine, la sua sopravvivenza come civiltà strutturata potrebbe essere minacciata”.

C’est très bon mais pas faisable. Si nous aspirons à quelque réussite, il faut d’abord remanier le Coran, le rendre plus humain, plus occidental… or, cela ne se fera jamais. Les-dites saintes écritures sont un régime totalitaire qui profite les dirigeants arabo-musulmans. Nul d’entre nous ne peut imaginer un scénario où l’Islam changerait de peau et les musulmans ne crieraient pas Sacrilège…