Rav Seren (Capitaine) – Unité Golani 51
Tombé au combat à Sajaya, le 12 décembre 2023
Pour la vie, pour Israël, pour l’amour de son peuple.
Je partage avec vous ce texte de Marylin, la maman de Moshé Baron z »l. C’est à elle que j’ai pensé en premier cette nuit. A elle, à Moshé et à tous les autres parents qui ont sacrifié ce qu’ils ont de plus cher pour que nous puissions continuer à vivre libres sur notre terre.
Réflexions d’une mère qui a perdu son fils – la couronne de ma vie
Lettre ouverte de Marilyn Bar-On, maman du Rav Seren (Capitaine) Moshé Avraham Bar-On ז״ל, tombé au combat le 12 décembre 2023
Vous, parents, qui allez bientôt retrouver vos enfants…
Je vous regarde avec tendresse, sans colère.
Je sais ce que c’est d’attendre, d’avoir peur, de prier sans respirer.
Je connais cette douleur, cette nuit sans fin où chaque minute pèse une éternité.
Je crois que je n’aurais pas eu la force de la supporter.
Mais aujourd’hui que la vie revient frapper à vos portes,
Je vous en prie : n’oubliez pas ceux qui ne reviendront plus.
N’oubliez pas nos fils tombés pour défendre les vôtres,
Et ceux, blessés à jamais,
qui ont laissé sur le champ de bataille une part de leur chair,
de leur jeunesse, de leur âme.
Ils se sont battus pour Israël, pour la vie,
pour que vos enfants puissent rentrer à la maison.
Avec une foi que rien ne pouvait éteindre,
une émouna qui dépassait l’entendement humain
Mon fils…
ma couronne de vie,
ma fierté, ma lumière, mon chant d’espérance.
En lui se reflétaient mes rêves, mes prières, mes luttes et mes joies.
Aujourd’hui, il me manque une part de moi.
Mais dans chaque souffle, dans chaque battement de mon cœur,
je sens encore son âme m’enlacer.
Il n’est pas parti.
Il marche devant moi.
Il élève mes pas.
Il donne sens à mes larmes.
Et même si la douleur est abyssale,
je choisis de continuer à vivre malgré elle.
De vivre malgré cette douleur abyssale,
parce qu’elle est le prix de son amour,
et le fil invisible qui me relie encore à lui.
Je porte cette couronne avec dignité,
car elle est tissée de son courage,
de son amour,
et de l’éternité de son nom.
Je veux remercier du fond du cœur Bezalel Smotrich,
l’un des rares à avoir pensé à nos héros,
à leur mémoire, à leurs familles.
Mais à vous, les dirigeants, les hauts gradés de Tsahal,
vous qui juriez « jusqu’à la victoire »,
comment avez-vous pu tourner la page ?
Comment pouvez-vous oublier si vite
ceux qui sont tombés, ceux qui ne marcheront plus,
ceux qui ont tout donné pour la vie des autres ?
Nous ne demandons ni gloire ni pitié.
Seulement que leur sacrifice ne soit jamais effacé
Et moi…
je continue à vivre,
malgré cette douleur abyssale.
Parce que j’ai la foi.
Parce que je crois que rien n’arrive sans raison,
même si le sens m’échappe encore.
Je prie pour qu’un jour,
Israël tout entier se souvienne —
avec amour, avec gratitude —
de ses enfants tombés,
de ses blessés à vie,
de ces âmes qui ont offert la leur
pour que d’autres puissent respirer.
© Marilyn Bar-On