
Crédit : Times of Israel/Autorisation
4 corps restitués à ce jour, et désormais identifiés
Crédit : Dor Pazuelo/Flash90
Des dizaines d’Israéliens s’étaient rassemblés à Abou Kabir pour accueillir les dépouilles des otages tués à Gaza
Des dizaines de personnes étaient là, lundi soir, devant l’Institut médico-légal d’Abou Kabir, pour accueillir les quatre cercueils des otages assassinés et restitués par le Hamas, à savoir le capitaine Daniel Perez, Yossi Sharabi, Guy Illouz et Bipin Joshi. Des drapeaux israéliens et des pancartes « Nous nous souvenons » ont accompagné le convoi sous haute escorte.
Les familles, bouleversées, dénoncent une violation « flagrante » de l’accord de cessez-le-feu, rappelant que 24 corps restent encore à rapatrier. « Nous avons promis d’être là jusqu’au dernier otage », ont déclaré plusieurs proches.
Des anonymes, venus en signe de solidarité, ont déposé des fleurs en silence.
L’armée israélienne a assuré qu’elle « n’abandonnerait pas » tant que tous les corps n’auraient pas été retrouvés.
Le compte n’y est pas
L’armée israélienne, après avoir rappelé que le Hamas était tenu de respecter l’accord et de restituer l’ensemble des 28 corps d’otages détenus à Gaza, a annoncé avoir reçu lundi soir de la Croix-Rouge deux cercueils contenant les corps de deux otages assassinés, remis par le Hamas dans la bande de Gaza. Selon Tsahal, la Croix-Rouge avait parallèlement pris en charge deux autres cercueils auprès du mouvement terroriste islamiste et les a transportés au même point de rencontre. Les quatre dépouilles, drapées du drapeau israélien, ont été honorées par une courte cérémonie dirigée par un rabbin militaire.
Elles ont ensuite été transférées à l’Institut médico-légal pour identification formelle.
Les corps remis ce lundi seraient ceux de Guy Illouz, Yossi Sharabi, Bipin Joshi et du capitaine Daniel Perez.
Le Hamas ne sait pas où sont les corps
Selon l’accord négocié avec le Hamas, une force internationale dirigée par les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et la Turquie participera désormais aux recherches dans Gaza.
La phase 2 des discussions a débuté, parallèlement à cette tâche macabre mais nécessaire pour retrouver les dépouilles manquantes.
Selon l’armée, Illouz, 26 ans, blessé et enlevé vivant le 7 octobre 2023 après avoir fui le festival Nova, est mort faute de soins, alors que le Népalais Bipin Joshi, étudiant en agriculture, 23 ans, a été assassiné en captivité dans les premiers mois de la guerre après avoir été enlevé dans un abri antiaérien du kibboutz Alumim.
Le Hamas avait annoncé, lundi, avoir également restitué les corps sans vie de Yossi Sharabi et du capitaine Daniel Perez, un soldat de Tsahal.
Israël accuse le Hamas de violer l’accord sur les otages
Une source sécuritaire israélienne a déclaré à la chaîne saoudienne Al-Hadath qu’aucun signe de volonté n’émanait du Hamas concernant la restitution d’autres corps d’otages.
Selon elle, la remise de seulement quatre dépouilles constitue une violation flagrante de l’accord conclu dans le cadre du cessez-le-feu.
Le point sur les recherches
Selon la chaîne Al-Araby TV, des équipes égyptiennes recherchent les corps des otages israéliens à Gaza
Un équipe technique israélienne mène en parallèle des consultations avec les responsables égyptiens afin de tenter de résoudre la crise provoquée par la restitution partielle des dépouilles par le Hamas.
Le CICR prévient : retrouver tous les corps d’otages à Gaza sera un “défi colossal »: « ll faudra des jours, voire des semaines avant que tous les corps des otages morts puissent être retrouvés et rapatriés. […] « C’est un défi encore plus grand que la libération des otages vivants », selon le porte-parole du CICR, en raison de la « difficulté de localiser les restes » dans les décombres de Gaza. Selon lui, certains corps pourraient « ne jamais être retrouvés ».
Les familles des otages, via un communiqué, appellent le gouvernement israélien et les médiateurs à suspendre l’application de l’accord tant que le Hamas n’aura pas restitué tous les corps et les otages. Le texte met en garde contre « une faute historique » et, dénonçant également la « disparition progressive des photos des otages » de l’espace public, appelle à poursuivre la mobilisation : « 24 de nos frères et sœurs sont encore prisonniers du Hamas. Ne les abandonnez pas ». Les familles rappellent enfin que le sort de Tamir Nimrodi reste incertain et concluent : « Israël ne laissera personne derrière. Pas avant le dernier otage ».
La mère d’un otage tué accuse le gouvernement israélien de « trahison morale«
Yael Adar, mère de Tamir Adar, otage tué à Gaza, a fustigé le gouvernement Netanyahou pour avoir « abandonné » les familles dont les proches n’ont pas été restitués. Selon elle, l’accord avec le Hamas ne fixe pas de délai contraignant pour le rapatriement des corps, permettant au mouvement de retarder leur retour. Yael Adar affirme que « le gouvernement a perdu tout levier » et dénonce « une trahison des valeurs ».