L’ entretien accordé par Jacques Attali à France-Info-TV (Le Pour & le Contre) le 20 septembre 2025 est déjà ancien sur le plan de l’actualité et actuel sur le fond.
Cette entrevue visionnable sur le site de France-Info-TV est conduite sur le mode intellectuel, dépassionné et rationnel.
Pour autant, elle comprend une série d’ erreurs fondamentales, sans fondement légal ni probatoire.
La liste qui suit n’est pas exhaustive…
Elle s’inscrit objectivement ou subjectivement, peu importe puisque le résultat est le même, dans le lynchage général d’Israël par la stigmatisation de la nation israélienne unique au monde.
Elle est révélatrice en ce qu’elle reprend la plupart des erreurs diffusées « ad nauseam » sur le droit d’Israël à exister.
Interrogé sur l’initiative du président Macron de reconnaissance de l’ « Etat de Palestine », Attali indique la soutenir, aux motifs que de nombreux États y ont déjà souscrit & qu’Israël serait le premier bénéficiaire de cette reconnaissance puisqu’elle induirait « implicitement » la reconnaissance d’Israël.
Il précise au passage que le premier ministre de l’Etat d’Israël est un criminel de guerre et s’inquiète de l’influence de « ministres d’extrême droite » dans les décisions militaire de son gouvernement.
Or, tout ceci est inexact, approximatif, idéologique, séparément ou conjointement!
Ainsi…
Erreur diplomatique sur la Palestine
La reconnaissance de l’Etat de Palestine et le nombre d’États le reconnaissant ne porte aucune incidence sur un quelconque exercice étatique ni sur l’organisation régionale de la paix.
La reconnaissance de l’Etat de Palestine ne signifie ni n’atteste de son existence.
Erreur diplomatique sur Israël
Une majorité d’États inscrit au répertoire de l’ONU reconnait l’Etat d’Israël.
Ni la stabilité ni la souveraineté de l’Etat hébreu ne dépendent d’une augmentation du nombre d’États le reconnaissant.
L’avantage à Israël d’une reconnaissance générale de l’Etat de Palestine est donc une supercherie!
Erreur historique
La Palestine arabe a été créée en 1948 par l’ONU sur l’ablation d’une partie du territoire de la Palestine hébraïque sous mandat britannique.
Encouragés par les États des mondes arabe, musulman et certains États occidentaux, les Palestiniens arabes ont refusé de considérer la Jordanie comme leur Etat, alors qu’elle constituait et constitue 80% de la Palestine hébraïque sous mandat britannique.
Les palestiniens ont refusé le « plan de partage » décidé par l’ONU en 1947 et refusé la création de deux Palestine indépendantes, l’une hébraïque et l’autre arabe en 1948.
Le raisonnement d’Attali ne tient nullement compte de ces refus palestiniens.
Erreur de politique internationale
En dépit du dépeçage de la Palestine hébraïque sous mandat britannique aux profits de la (Trans) Jordanie entre 1920 et 1923, puis de la Judée-Samarie renommée Cisjordanie en 1948, les Palestiniens arabes refusent systématiquement depuis lors la création d’une Palestine arabe au côté d’Israël sauf à obtenir l’élimination de l’Etat hébreu!
Erreur de relation internationale sur la sécurité d’Israël
Quand Attali affirme qu’Israël serait le premier bénéficiaire de la reconnaissance de l’Etat de Palestine pour sa sécurité, il oublie que le retrait d’Israël des territoires palestiniens arabes acquis à la suite des agressions vaincues ont conduit ces territoires à s’organiser en centres opératifs de destruction d’Israël (autorité palestinienne, Gaza)
La reconnaissance progressive par Israël de la souveraineté palestinienne arabe a été stoppée par les Palestiniens arabes eux-mêmes.
Cette reconnaissance n’a donné lieu qu’à de partiels accords de sécurité et n’a nullement empêché les crimes contre l’Humanité perpétrés par le hamas et consorts.
Erreur de relation internationale sur la « reconnaissance implicite d’Israël » par les palestiniens
Il est stupéfiant d’avoir à rappeler à Jacques Attali que la « reconnaissance implicite » d’un Etat par un autre ne relève ni du Droit international public, ni du Droit des relations internationales, ni de la diplomatie théorique ni fonctionnelle et que seule la reconnaissance officielle et donc effective tient corps juridique et diplomatique.
La chronologie belliciste des ennemis d’Israël depuis 1948 rend l’assertion d’Attali encore moins crédible et encore plus imaginaire.
Erreur juridique
En qualifiant le chef du gouvernement israélien Netanyahu de « criminel de guerre », Attali procède par diffamation.
Quelles que soient les appréciations politiques et diplomatiques, en Israël et dans le Monde, sur la politique militaire de Netanyahu, rien ni personne n’est en mesure de préciser un quelconque crime de guerre aux termes de sa définition juridique.
De surcroît, et c’est le plus important, Attali ignore que l’action militaire de Netanyahu est une réaction en légitime défense au terme de l’article 51 de la charte de l’ONU, qui pour être la plupart du temps dégagée du champs de la responsabilité n’en existe pas moins et que cette légitime défense ne saurait comporter ni dans les textes ni dans les faits quelque crime de guerre que ce soit…
Erreur de politique intérieure et de réglementation israéliennes
Contrairement à ses inquiétudes sur l’influence qu’auraient les ministres israéliens situés à la droite parlementaire de Netanyahu sur sa politique de défense à Gaza, Attali ignore la réglementation gouvernementale israélienne.
Cette réglementation sépare le gouvernement du Cabinet de guerre.
Les décisions du Cabinet de guerre sont prises entre ministres y participant.
Les ministres qui inquiètent Attali ne participent pas au Cabinet de guerre. Ils n’y disposent d’aucune influence ni d’aucune voix délibératives. Ils n’y siègent pas. Leurs protestations n’ont aucun effet ni influence sur les décisions du cabinet de guerre israélien. Ils « avalent les couleuvres » et n’ont toujours pas démissionné du gouvernement malgré les divergences qu’ils affichent sans conséquence.
Les erreurs commises sans contradiction des journalistes par Attali dans cette entrevue télévisée ne concernent et n’engagent que lui.
Pour autant, elles signifient terriblement ce qui est propagé inlassablement par les contestataires de bonne foi s’exprimant sur un sujet qu’ils méconnaissent et pernicieusement par les ennemis de l’Etat hébreu.
« Démontrer » des éléments sur le conflit que subit Israël au moyen d’éléments inexistants, inavérés et infondés est plus injuste que les vociférations anti-israéliennes inaudibles par leur haine rabique.
Au-delà des options politiques, le culot qui consiste à s’exprimer sur Israël avec une placidité et une logique apparentes sur des sujets non maîtrisés, méconnus, inconnus ou volontairement écartés, consiste à diffamer un Etat en défense, en survie, agressé et à exonérer de toute culpabilité l’agresseur à son propre et unique profit.
Quelle que soit la forme qu’elle adopte, la complaisance envers la propagande est incompatible avec l’information. Elle nuit à la manifestation de la vérité. Elle se diffuse vainement jusqu’à se briser « in fine » sur la réalité des textes et la défense du Droit. C’est ainsi qu’Israël est abîmé mais indestructible depuis 1948.
Pierre Saba
12 octobre 2025
