Tribune Juive

Dans deux jours? … Par Richard Prasquier. Écrit le 10/10/2025

Dans deux jours?…

 En écrivant ma chronique il y a moins de 48 heures, j’ignorais les développements que chacun de nous vit actuellement avec émotion. Aujourd’hui, la cérémonie hebdomadaire organisée par le Crif et la Wizo en hommage aux otages avait pour la première fois une tonalité presque joyeuse. La plantation d’un olivier en l’honneur des victimes du 7 octobre dans la cour de la Mairie du XVIe arrondissement, faite à l’initiative du Maire, Jeremy Redler, qui prononça à cette occasion un émouvant discours, préfigurait pour beaucoup la fin du cauchemar.

A Tel Aviv, l’atmosphère hier sur la place des Otages était presque festive…

Que se passera-t-il lundi? L’inquiétude est dans les esprits. Aucun d’entre nous ne méconnait les  mensonges du Hamas et ses objectifs,  ses prétentions et  ses contorsions, sa rage et  sa détermination.  Mais personne n’aurait espéré il y a une semaine que le retour de tous les otages pourrait être si proche.

Je pense à leurs familles, celles qui sortiront d’un gouffre insondable, parfois pour ne retrouver qu’un cercueil, et celles, ne doutons malheureusement pas qu’il y en aura, qui seront maintenues dans l’incertitude.

Je ne parle pas de paix, car la seule qui vaille est la paix des coeurs et nous en sommes loin. Nous savons ce qu’il en est des pseudo déradicalisations des extrémistes et des pseudo-amitiés des Qataris. 

Ne nous faisons pas non plus d’illusion, la diffamation d’Israël ne va pas cesser, les repartages sur Gaza détruite et ses familles décimées vont se multiplier et les «sionistes» continueront d’être cloués au pilori de la bonne pensance. Nous savons la gravité de  l’antisémitisme dans notre pays, mais n’oublions pas que la situation est pire dans bien d’autres démocraties occidentales et n’oublions pas plus encore que ce par quoi nous passons est assez peu de choses au regard des drames qui ont frappé tant de familles israéliennes, sans parler, car il ne faut jamais les oublier, quelles que soient nos réticences, les familles gazaouies, transformées en chair à canon par le Hamas.

N’oublions pas aussi que cette guerre terrible a montré l’extraordinaire résilience et combativité de la population israélienne, qu’elle se termine avec un Israël qui a massivement affaibli ses ennemis majeurs, l’Iran et le Hezbollah, fait chuter le régime de Assad et a préservé l’essentiel des avancées des accords d’Abraham. De cela, et sans préjuger des responsabilités des uns et des autres dans les défaillances qui ont abouti à la catastrophe du 7 octobre, il faut tenir gré au gouvernement israélien et à son chef, qui a saisi à partir d’une position de force un projet d’accord de libération des otages et d’administration future de la bande de Gaza qui ne fasse pas la part trop belle à ceux qui sont des ennemis d’Israel, dans lesquels j’inclue malheureusement l’ONU.

Il nous faut reconnaitre aussi, y compris pour ceux parmi nous qui ont une longue liste de récriminations envers le Président américain, que c’est Donald Trump qui, en fin de compte, est à l’origine de cette avancée extraordinaire. Il n’a pas reçu le Prix Nobel de la Paix et à titre personnel je m’en réjouis. Car je trouve bien plus utile et honorable que ce Prix qui a été parfois décerné à des personnalités fort décevantes aille cette fois-ci à l’opposante vivant en clandestinité d’un régime vénézuélien illégitime et totalitaire, qui a fait fuir 8 millions d’habitants, le quart de la population de son pays et dont le plus ferme soutien en France s’appelle Jean Luc Mélenchon.

© Richard Prasquier

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