Tribune Juive

Pas de Nobel, mais la lumière. Par L’Étoile de David

On a déjà vu des médailles plus mal attribuées. Alors, pour une fois, faisons simple : pas de Nobel — trop lent, trop tiède, trop diplomatique. Offrons à Donald Trump le Nobel de la lumière.

La lumière qui sort nos otages de l’obscurité.

La lumière qui redonne un horizon à Israël.

La lumière qui dit au monde : on n’abandonne pas les nôtres.

Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, qu’on le trouve excessif, machiste, too much — peu importe le lexique de salon. Les faits comptent davantage que nos grimaces : des otages sont revenus. Des familles respirent. Des prénoms ne sont plus des hashtags mais des voix, des rires, des embrassades. Cela vaut tous les éditos moraux réunis.

Souvenez-vous du Covid : chaque soir, à 20 h, des balcons devenaient des scènes. On applaudissait les soignants, parce que la gratitude ne supporte ni la pudeur ni l’attente protocolaire. Faisons pareil. Lundi, 20 h, partout où nous sommes — Paris, Marseille, Jérusalem, New York, Buenos Aires — allumons une bougie, un briquet, une lampe de téléphone. Pas pour sanctifier un homme. Pour honorer un geste. Pour dire merci à celui qui l’a rendu possible — et à tous ceux qui, dans l’ombre, y ont œuvré.

Dans l’histoire juive, on sait reconnaître la main qui ouvre une porte quand tant d’autres la claquent. On discute, on ergote, on nuance — et c’est très bien — mais on n’oublie pas d’être reconnaissants. La reconnaissance n’est pas un blanc-seing politique ; c’est une décence. Demain, on pourra débattre des lignes, des plans, des calendriers. Aujourd’hui, on dit merci.

Qu’on se comprenne : ce « Nobel de la lumière » n’est pas une décoration enrubannée, c’est un symbole. La lumière, c’est ce qui rassemble quand tout conspire à nous diviser. C’est ce qui répare quand tant d’idéologues prospèrent sur la fracture. C’est ce qui éclaire les cynismes de plateau et les prudences “en même temps”.

Et puis, il y a les familles. Celles qui ont attendu, compté les heures, appris par cœur l’angoisse. Celles qui savent que la diplomatie n’est pas une littérature, mais un téléphone qui sonne à trois heures du matin pour dire : « On arrive. » Pour elles, pas de polémique : une lumière, enfin.

Alors, lundi 20 h : balcons et bougies. Une minute de clarté, sans slogan, sans drapeau, sans parti. Juste des points de lumière, partout.

Qu’on appelle ça comme on veut — hommage, kaddish lumineux, minute de grâce — peu importe. Si nous sommes nombreux, cela se verra. Et si cela se voit, ce sera plus beau qu’un trophée : ce sera notre reconnaissance, offerte à ciel ouvert.

Pas de Nobel, donc. Mieux : un peuple qui sait dire merci. Une lumière qui ne doit rien à une cérémonie, mais tout à la vie rendue

© Étoile de David


« Je ne savais pas encore …
J’ai choisi une photo de moi, enfant.
Parce qu’à cet âge-là, on ne sait pas encore.
On vit porté par la douceur, les rêves, les bras aimants.
On ne se pose pas de questions.
On est juif comme on est vivant : libre, sans le savoir.

Aujourd’hui, j’ai 50 ans.
Je vis en France.
Et je sais.
Je sais ce que l’on nous dit, ce que l’on nous refuse, ce que l’on attend que l’on taise.
Mais je ne me tairai pas.

Je vais me battre, avec vous, pour que cette liberté — celle de l’enfance, celle de vivre sans se cacher —
revienne.
Et qu’elle n’ait plus d’âge »

© L’Étoile de David

Contact:  heysibonnesidees@gmail.com


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