Tribune Juive

L’alliance avant les illusions. Par David Castel

Haazinou rappelle l’adresse complète du réel.

La vérité se tranche entre poussière et ciel, pas dans des contrats à échéance. 

Tout le monde veut la paix.

Oui, mais personne n’assume le prix de la vérité.

Message simple : le monde entier se règle, pas nos illusions.

Solution simple : appeler les choses par leur nom.

On a essayé les marches blanches, les compromis à crédit, les « plans » à l’infini.

On a essayé la comédie du « contrat » avec ceux qui ne signent jamais rien sauf la mort.

On a essayé d’attendre que des slogans se transforment en pain pour les vivants.

Les contrats moraux à durée limitée.

Les « plans » sans désarmement.

Les cortèges du dimanche.

Les éditos qui pardonnent tout à ceux qui refusent tout.

Rien ne tient.

On a tout essayé sauf l’essentiel : l’alliance entre nous et la lucidité sur eux.

Les faits d’abord.

Chabbat tenu à l’heure, Loulav dirigé vers les six directions, un peuple qui se règle sur le ciel et la terre, pas sur la météo des hashtags.

Pendant ce temps :

Au nord de Manchester, des Juifs prient à Kippour, un couteau répond « intifada globale ». Deux morts, quatre blessés. Les ministres débitent des condoléances en pilotage automatique, la police additionne les exceptions de langage.

Des autorités parlent de « liberté d’expression », mais la menace vise des enfants sous mézouza.

En Méditerranée, une flottille gonflée d’indignation se dégonfle à l’abordage des réalités : remorquage discret, pas de martyrs, seulement des influenceurs mal de mer.

À Doha et Gaza, le même disque du refus têtu : pas de force internationale, pas de désarmement, pas de reddition.

Traduction : pas de paix.

À Berlin, des cadres armés liés au Hamas tombent avant de passer à l’acte.

Dans certains journaux, le terroriste devient « acteur politique », le Juif tient lieu d’accusé permanent.

Dans nos maisons, une réponse sobre : Kiddouch, cours du soir, alliance renouvelée sans micro et sans effets spéciaux.

Ce qui tient, tient par la ברית.

Le contrat cesse au premier orage. L’alliance continue, même trempée.

L’alliance, c’est l’aveu que nous formons un « nous » qui ne se renvoie pas à la douane du lendemain.

Deux gestes simples : dire que le Hamas reste l’ennemi. Dire que l’Israélien le plus éloigné reste mon frère.

Pyramide courte.

Sommet : survivre libres sur notre terre.

Étage 2 : démanteler ceux qui vivent de notre mort et refusent toute clause réelle.

Étage 3 : alliance intérieure — séfarades, ashkénazes, laïcs, religieux, droite, gauche — un seul « nous ».

Base : précision, justice, garde, éducation, Chabbat tenu, frontières gardées, mots pesés.

Citations utiles.

« Nous ne déposerons pas les armes ». Eux.

« Je mets à mort et je ressuscite ». Moïse, pour rappeler que l’histoire ne se plie pas aux éditos.

« On dirige le Loulav vers le haut et le bas ». Nos maîtres, pour rappeler que la poussière et le ciel se répondent.

Conclusion nette.

On a tout essayé, sauf renoncer à l’ambiguïté.

Désormais, contrat rompu, alliance assumée.

Entre nous, la ברית.

Devant eux, la force légitime.

Après, la paix — pas le mirage.

© David Castel

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