Fin de partie pour le Hamas

Paar Theo Lapierre

Fin de partie pour le Hamas

Sans la détermination d’Israël, tout plan de paix serait resté un fantasme diplomatique

Le président Trump ne prête pas son nom à un plan à la légère. Son programme en 21 points pour mettre fin à la guerre de Gaza a bénéficié d’un soutien sans précédent de la part d’Israël, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Égypte, de la Jordanie, de la Turquie, du Qatar et du Pakistan. Pour le Hamas, les options sont difficiles : accepter le plan ou s’exposer à la ruine collective. Mais pourquoi a-t-il fallu près de deux ans pour parvenir à une solution qui aurait pu être mise en œuvre dès le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque dévastatrice du Hamas ?

La réponse réside dans le lourd tribut du changement au Moyen-Orient, payé en sang et en argent israéliens. Les victoires décisives d’Israël dans sa guerre sur sept fronts – contre le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban, les mandataires iraniens en Syrie, en Irak et au Yémen, et la paralysie du programme nucléaire et des capacités militaires de l’Iran – ont créé les conditions géopolitiques du plan de Trump.

Les succès militaires d’Israël, obtenus grâce à des opérations incessantes et à une précision stratégique, ont démantelé les réseaux qui enhardissaient le Hamas et ses alliés. Sans la détermination d’Israël, tout plan de paix serait resté un fantasme diplomatique.

Les objectifs d’Israël sont clairs depuis le début de la guerre : obtenir la libération de tous les otages capturés par le Hamas le 7 octobre 2023 et remplacer le gouvernement de Gaza par une administration digne de confiance. Ni l’Autorité palestinienne (AP), gangrenée par la corruption et l’inefficacité, ni le Hamas, organisation terroriste, ne correspondent aux critères d’Israël.

Un troisième parti palestinien est nécessaire, avec des candidats potentiels comme Muhammad Dahlan, ancien dirigeant du Fatah étroitement lié au Golfe ; Salam Fayyad, ancien Premier ministre de l’AP favorable aux réformes ; ou Nasser Qudwa, diplomate respecté. Le défi a été la légitimité : l’installation d’un nouveau gouvernement dans la bande de Gaza, déchirée par la guerre, a nécessité un soutien arabe et islamique plus large. La Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique sont désormais intervenues pour apporter ce soutien crucial.

Dès février, les poids lourds de la Ligue arabe – l’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis et le Qatar – se sont réunis à Riyad et ont présenté une vision reflétant le plan ultérieur élaboré par Trump : un gouvernement de Gaza indépendant du Hamas et de l’Autorité palestinienne, avec des pays du Golfe s’engageant à verser des milliards pour la reconstruction.

Le 4 mars, le Caire a accueilli un « sommet d’urgence pour Gaza » afin d’officialiser ce plan au sein de la Ligue arabe. Cependant, l’AP a fait capoter l’opération. Le président palestinien Mahmoud Abbas a insisté pour limiter le mandat de l’autorité de transition à six mois, après quoi l’AP prendrait le contrôle, une décision perçue comme égoïste. L’Égypte a encore compliqué la situation en gonflant les coûts de reconstruction à la somme exorbitante de 50 milliards de dollars, un chiffre qui a mis à mal la crédibilité et aliéné les donateurs du Golfe. Frustrés, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont envoyé des représentants de bas niveau au Caire, manifestant leur mécontentement face aux manœuvres de l’AP et aux excès de l’Égypte.

Israël, sans se laisser décourager, a poursuivi sa campagne militaire, refusant de laisser le travail à moitié terminé.

La Ligue arabe a changé de tactique, tentant de contraindre Israël à cesser la guerre par la honte, par l’intermédiaire des Nations Unies. Une déclaration de juillet à l’ONU a été largement ignorée à Washington et à Jérusalem.

En septembre 2025, le président Trump, désireux de résoudre le conflit avant même son investiture le 21 janvier, a chargé son équipe, dont Jared Kushner (sorti de sa retraite), d’élaborer un plan. Le résultat a été un plan en 21 points, un cadre pragmatique conciliant les besoins de toutes les parties.

Pour Israël, le plan remplit des conditions cruciales : la libération immédiate des otages, l’éviction totale du Hamas du pouvoir, la démilitarisation de Gaza et le contrôle israélien du périmètre de sécurité de la bande de Gaza. La sécurité intérieure de la bande de Gaza serait confiée à une force palestinienne supervisée par les Arabes, avec un gouvernement de Gaza indépendant du Hamas et de l’Autorité palestinienne, garantissant ainsi l’absence de retour au statu quo.

Les gouvernements arabes en bénéficieraient également grandement. Une administration efficace de Gaza permettrait de limiter la violence et la corruption, de gérer la reconstruction et d’attirer les investissements du Golfe. Une économie gazaouie revitalisée pourrait servir de modèle à la Cisjordanie, ouvrant la voie à un État palestinien capable de coexister pacifiquement avec Israël.

Les Palestiniens doivent décider s’ils veulent saisir cette opportunité, mais le plan de Trump, approuvé par Israël et soutenu par une coalition de nations arabes et islamiques, offre une voie claire à suivre.

Le Hamas n’a pas encore officiellement accepté le plan. Cependant, avec un soutien régional massif, un rejet l’isolerait davantage, rendant sa position intenable et équivalant à un suicide.

Les répercussions de la guerre de Gaza se sont répercutées au Liban, où des voix opposées à la paix ont exploité le conflit pour imputer à Israël la responsabilité de l’instabilité régionale. Une paix réussie à Gaza pourrait démontrer que la coexistence est possible, encourageant le Liban à désarmer le Hezbollah et à rechercher un traité de paix avec Israël, à l’instar de la Jordanie en 1994 après avoir saisi les avantages du processus de paix. De telles opportunités sont rares et éphémères dans une région meurtrie par les conflits.

Le plan en 21 points de Trump représente un tournant pour Gaza et le Moyen-Orient dans son ensemble. Sous la pression arabe, les Palestiniens l’accepteront probablement. Le Liban devrait également saisir cette opportunité, sous peine de se retrouver en guerre indéfiniment.
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© Theo Lapierre

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