Par Jacques Lamagnere

Alors que mon Kindle affiche 99%( oui, je sais, je suis un salaud qui ne permet pas à nos chères librairies gauchistes de bien vivre), je reste pensif et suis ému par l’histoire de David Duquesne .
Pendant quelques jours, j’ai donc parcouru sa vie qu’il raconte dans un style nerveux de phrases courtes qui nous entraînent dans son récit.
Il ne décrit pas une vie d’aventurier et ne prétend donner aucune leçon mais nous fait entrer dans son intimité familiale qui explique ce qu’il est aujourd’hui. Cette enfance très dure avec une mère parfois maltraitante mais pour laquelle on sent un amour inconditionnel et une admiration envers une femme qui a su être une rebelle à la culture qui voulait l’enfermer dans ses codes étouffants, ce métissage dû à un père français et un prénom juif qui fit de lui ce bâtard de la République comme il se plaît à dire, a imprimé un parcours de vie peu commun et donné l’homme dont on lit les analyses implacables aujourd’hui.
Tout un chacun qui a connu une enfance compliquée, qui connait bien le fonctionnement des familles musulmanes, se retrouvera un peu dans cette histoire.
On sent qu’à tout moment, cet enfant des corons puis des cités ghettoïsées du Nord aurait pu basculer dans la radicalité, dans le ressentiment envers un pays où il a vécu pauvre mais un pays qui lui a permis d’obtenir le bien le plus précieux, c’est à dire l’accès au savoir qui permet d’être lucide. Il a donc fait le choix d’aimer la France.
Quiconque veut comprendre l’immigration musulmane et son fonctionnement, quiconque veut se donner les armes pour lutter contre l’essentialisation et le racisme dans lesquels se vautre désormais la gauche doit lire cette autobiographie.
David Duquesne est dans la lignée des Fatiha Boudjahlat et Mohamed Louizi. Ce sont, comme notre époque les nomme, « des lanceurs d’alerte » mais des lanceurs d’alerte qui, en dévoilant leur parcours de vie, leur intimité, sont inattaquables.
« Ne fais pas ton français » est un cri d’amour à une mère et à la France, un exemple de cette assimilation qui n’oublie pas d’où on vient et qui ne peut nous apporter que la paix.
© Jacques Lamagnere