Tribune Juive

Faraj Alexandre Rifai. « L’autre camouflet infligé à Macron à New York »

« Donald Trump a présenté à New York son plan pour mettre fin à la guerre de Gaza devant huit pays arabes et musulmans. Un plan inspiré de Tony Blair, que Macron ignore totalement, alors qu’il se concentre sur l’essentiel : la fin de la guerre, la libération des otages et la reconstruction de Gaza — sans passer par la reconnaissance précipitée d’un État palestinien.

Macron, lui, veut faire croire que cette reconnaissance mettrait fin à la guerre et au Hamas. Trump et Blair affirment au contraire : il faut d’abord mettre un terme aux combats, libérer les otages, garantir la disparition du Hamas, instaurer une administration régionale de Gaza pour sa reconstruction, puis seulement ouvrir la voie à une solution politique. Deux démarches radicalement opposées : l’une pragmatique, l’autre opportuniste.

Mercredi, Trump a détaillé son plan lors d’une réunion multilatérale avec les dirigeants de huit pays (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar, Égypte, Jordanie, Turquie, Indonésie et Pakistan). Tous avaient été informés à l’avance et ont préparé un document de position saluant l’initiative américaine. « C’est ma réunion la plus importante », a souligné Trump, précisant que la prochaine étape serait une rencontre avec Netanyahou. Erdogan, de son côté, a qualifié la rencontre de « très fructueuse ».

Ce plan s’appuie sur la GITA (Gouvernance internationale et sécurité renforcée), imaginée par Blair. Cette autorité transitoire, créée par une résolution de l’ONU, disposerait d’un conseil de 7 à 10 membres (dont un représentant palestinien, un haut responsable de l’ONU, et une forte représentation musulmane pour garantir la légitimité régionale). Elle aurait autorité suprême sur Gaza, avec des compétences en gouvernance civile, reconstruction, aide humanitaire et sécurité. Voir les détails du plan (https://lnkd.in/d5t2gF3z)

L’absence de Mohammed ben Salmane à l’ONU aux côtés de Macron en dit long : Riyad garde ses distances et suit la ligne américaine, non les emballements d’un président français déconnecté et trop pressé de graver son nom sur une « solution » qui ne changerait rien. Car il n’y aura pas d’État palestinien issu de cette reconnaissance : seulement une rue arabe confortée dans sa haine d’Israël.

Il est incompréhensible que Macron passe sous silence un plan bien plus pragmatique, déjà discuté avec les grandes puissances régionales. Mais le président français ne cherche pas une solution pour le Proche-Orient : il cherche l’applaudissement des dictateurs anti-israéliens. »

© Faraj Alexandre Rifai‌‌

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