Tribune Juive

Les bras m’en tombent. Vendredi 26 septembre. La Chronique de Denis Parent

Le grand journal l’Humanité, celui des sublimes patriotes Jaurès, Thorez, Duclos, Marchais, jamais soumis à personne, a fait sa grosse commission sur Charlotte Gainsbourg. Parce que l’actrice a signé une pétition contre la reconnaissance de la Pââlestine, tant que les otages n’auront pas été libérés , morts ou à peine vifs , par les xenomorphes du Hamas.

Il y a, produits bouleversants de la nature, les stalactites, les stalagmites et les staliniens. Et les arrière petits enfants de Staline n’ont pas oublié la règle prolétarienne : ceux qui s’opposent à la ligne (refais moi une ligne j’ai pas tout compris )doivent être dénoncés, exclus, et si possible déportés ou goulagisés. C’est grâce à ce vertueux principe qu’on a éliminé TOUS les opposants, tous ceux qui ne pensaient pas rouge vif. 

Et voilà que pour pointer du doigt la comédienne, on explique doctement , sous la plume d’un stalinien bien élevé , que ça n’est pas possible qu’elle joue Gisèle Halimi. Oui c’est son prochain rôle, un biopic et colegram . Pourquoi foutredieu ? Parce que Gisèle était anticolonialiste.  Et Charlotte serait une horrible coloniale, pour ne pas dire une racisse.

Pour jouer une anticolonialiste faut une anticolonialiste. Pour jouer un lépreux faut un lépreux, pour jouer un mort-vivant faut un mort-vivant, pour jouer un impuissant faut un impuissant, pour jouer Staline faut un géorgien communiste , pour jouer un tueur en série faut un communiste. Ainsi pensent les joyeux apôtres de la dictature du prolétariat. Ils ont le casting idiot des abrutis pour qui le cinéma est une arme plutôt qu’un art. 

J’aurais compris qu’ils aient protesté si l’on avait fait jouer madame Mao par Deneuve, la mère Ceaucescu par Muriel Robin, Gisèle Castro (elle s’appelait pas comme ça la veuve Fidel ? ) par Annie Dalgo. C’étaient de grandes dames qui ont servi la cause des peuples. 

Le stalinien reste égal à lui-même, sa passion c’est diviser et soustraire.

© Denis Parent

La Chronique de Denis Parent « Les bras m’en tombent », que tous ses lecteurs assimilent à ses humeurs, est née il y a trente ans dans « Studio Magazine », où l’auteur nous entretenait de cinéma.

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