
Lettre ouverte aux responsables politiques français
Il devient urgent de combattre l’antisémitisme dans les faits, et non plus dans des discours convenus.
Chaque jour, sur les réseaux sociaux, des centaines de milliers d’antisémites vomissent des torrents de haine. Une haine obsessionnelle, d’une violence effroyable, qui s’exprime sans frein et en toute impunité, recyclant parfois des tropes médiévaux ou naguère propagés par Drumont ou Maurras, fournissant surtout le carburant des innombrables passages à l’acte, dans nos rues, contre les Français juifs.
Car rares sont les propos suffisamment “francs” pour tomber sous le coup de la loi. Et même lorsqu’ils sont passibles de poursuites, ces dernières, bien souvent, s’enlisent : celles visant LFI, par exemple, sont quasiment toutes au point mort, ce qui nourrit une défiance croissante – pour ne pas dire une colère – de tous les démocrates de ce pays envers notre justice.
Désormais, les antisémites avancent masqués. Ils invoquent l’alibi commode d’un antisionisme radical, utilisent des mots-clés, des détours rhétoriques, bref tout un arsenal sémantique leur permettant d’échapper aux radars judiciaires.
Début 2019, le président Emmanuel Macron annonçait que la France adopterait officiellement la définition de l’antisémitisme de l’IHRA.
Plus de six ans plus tard : où en est cette promesse ?
Je pose cette question sans acrimonie, mais avec gravité, en tant que citoyen juif qui a soutenu M. Macron à quatre reprises dans les urnes – et qui ne saurait être taxé de « facho » – pas plus que les innombrables électeurs d’hier, aujourd’hui abandonnés et trahis.
Plutôt que de répéter, comme une formule magique, qu’il ne faut « rien céder face à l’antisémitisme », ne serait-il pas temps d’affronter la réalité et d’agir ?
Identifier clairement les antisémites : ceux qui, au nom de la cause palestinienne, propagent la haine antijuive d’une manière violente et obsessionnelle, désignent à la.vindicte, soutiennent les vexations, les tags ou les humiliations, appellent au boycott, insultent, diabolisent, nazifient, menacent, pourchassent, agressent, violent, tuent nos compatriotes juifs, en profanant ensuite jusqu’à leurs lieux de mémoire. Tous sont connus. Et si l’antisémitisme d’extrême droite n’a évidemment pas disparu, n’est-il pas devenu « résiduel » ?
Nommer les causes profondes de cette flambée
Et interroger sans faux-semblants les effets multiples d’une politique migratoire qui, depuis trop longtemps, importe massivement en France ce fléau que l’on prétend combattre.
« Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ». La politique française de lutte contre l’antisémitisme illustre, hélas, parfaitement la célèbre sentence de Bossuet.
Pourtant, l' »été de Cristal » que nous venons de traverser ne devrait-il pas suffire à réveiller les consciences ?
Je ne jette pas la pierre au ministre de l’Intérieur, qui agit autant que possible pour inverser la tendance. Mais chacun voit bien que, dans le contexte politique actuel, il n’a pas les marges de manœuvre nécessaires pour agir sur tous les leviers.
Pour compléter et étayer mon propos, je vous invite à scruter cette étude absolument édifiante, abondamment partagée sur le réseau X lors de sa publication, qui démontre la corrélation absolue qui existe entre le volume de tweets des principaux responsables de LFI sur « Gaza » / « Israël » / le « génocide » et... le nombre de faits antisémites recensés sur notre sol.
🔴Vous avez trouvé que LFI a joué un rôle énorme dans l'explosion d'antisémitisme en France en 2024 et vous demandez s'il y a un moyen d'objectiver ce ressenti ?
— Halte à la Connerie (@halteconnerie) January 28, 2025
Déroulez le 🧵 ci-dessous qui se livre à une analyse quantitative des tweets de LFI
0/14⬇️ pic.twitter.com/ZjgSLhijVw
Par ailleurs, comment fonctionne le processus de remontée de « la haine en ligne » récemment annoncé par Aurore Bergé – dont je salue par ailleurs l’engagement ? L’intermédiation via des associations sélectionnées de façon arbitraire a conduit à combien de signalements et de poursuites concrètes ? Ne serait-il pas plus efficace d’instaurer un guichet unique de remontée, accessible à un panel plus large de lanceurs d’alerte ?
Enfin, je ne m’étendrai pas ici sur les ravages, pourtant désastreux, d’une diplomatie des incantations qui, en tournant le dos à la seule démocratie du Moyen-Orient, est devenue le porte-voix des revendications du Qatar ou de l’ancien chef djihadiste syrien Tajeddine el-Hassani – après avoir déjà consacré une tribune à ce sujet, il y a quelques mois.
Alors, si l’un des responsables politiques à qui je m’adresse daignait répondre aux points soulevés dans cette tribune, j’aimerais croire que ce combat existentiel pour notre République n’est pas une simple posture – ni, pire encore, une imposture.
Car aujourd’hui, en France, dans mon pays, celui où je suis né, le malaise que je ressens en tant que Juif est devenu oppressant.
© Claude Goldenfeld, historien des idées.
Pour aller plus loin, deux autres tribunes que je vous invite à lire :
L’antisémitisme viscéral et obsesSionnel de l’extrême gauche française : toutes les preuves rassemblées (jusqu’à fin 2024) :
Ses liens directs avec l’islamo-terrorisme, documentés en amont du livre « Les complices du mal » et de la Commission d’enquête parlementaire.
Enfin, je vous soumets la récente salve d’apologies directes du terrorisme de Rima Hassan, qui s’ajoute à ses innombrables faits délictueux précédents. Avant même toute transposition de la définition de l’IHRA, l’eurodéputee LFI encourt de multiples condamnations pénales, mais les plaintes diligentées contre elles sont toutes enterrées. Pourquoi une telle inertie ? Pourquoi une telle impunité ?