Hommes, femmes, enfants massacrés. Au cours d’une messe, d’une veillée funèbre, d’un baptême. Est-ce parce qu’ils sont chrétiens, parce qu’ils sont noirs ou parce que leurs assassins sont islamistes que leur supplice indiffère? Pauvres chrétiens, pauvres de nous, indifférents. https://t.co/ZFaiMfyFjG
— Dominique Reynié (@DominiqueReynie) September 17, 2025
🚨 Des djihadistes armés et à moto ont tué 22 personnes dans la nuit de mardi à mercredi, lors d'une cérémonie de baptême, dans la région de Tillabéri, dans l'ouest du Niger. Pas de JT. Pas de manif. Pas d’amalgame. pic.twitter.com/ltYA50MRPz
— Mathias Ulmann🎗️ (@MathiasUlmann) September 17, 2025
Le Niger, pays sahélien en proie à des violences djihadistes récurrentes, et qui fait face à des attaques de groupes liés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique que la junte arrivée au pouvoir en 2023 peine à endiguer, a de nouveau été endeuillé, lundi 15 septembre, par des hommes armés, qui ont tué 22 villageois dans la région de Tillabéri, proche du Mali.
Lundi matin, des hommes armés à moto ont ouvert le feu sur des villageois dans la localité de Takoubatt pendant une cérémonie de baptême, tuant 15 personnes, a fait savoir à l’Agence France-Presse un résident de la commune de Tondikiwindi, qui englobe Takoubatt:
« Après, les assaillants se sont rendus dans les alentours de Takoubatt, où ils ont tué sept autres personnes ».
Le média local Elmaestro TV a confirmé un « bilan macabre de 22 personnes innocentes lâchement tuées sans raison ni fondement » : « Une fois de plus, la région de Tillabéri a été frappée par la barbarie, plongeant des familles innocentes dans le deuil et la désolation », a réagi sur les RS Maïkoul Zodi, figure de la société civile.
L’ONG Human Rights Watch, qui estime que l’Etat islamique au Sahel (EIS) a « exécuté sommairement » plus de 127 personnes lors de cinq attaques répertoriées depuis mars dans la région, a exhorté les autorités nigériennes à « faire plus pour protéger » les civils de la région de Tillabéri. HRW .
Depuis octobre 2024, selon l’ONG Armed Conflict Location & Event Data (Acled), qui recense les victimes de conflits dans le monde, 1 800 personnes ont été tuées dans des attaques au Niger, dont les trois quarts dans la région de Tillabéri. Le Niger fait également face aux djihadistes de Boko Haram dans sa partie est, près du lac Tchad.
Le Collectif des Vigilants, pour sa part, interroge le silence médiatique fracassant au sujet de « certaines » affaires: « La publication de Reynié, en s’appuyant sur l’incident de Tillabéri, invite à une introspection collective sur les biais dans la couverture médiatique et les réactions publiques. Elle soulève des questions valables : pourquoi certains conflits attirent-ils l’attention, alors que d’autres, brutaux et inhumains, notamment ceux impliquant des groupes islamistes, sont largement ignorés ?
« Hommes, femmes, enfants massacrés. Au cours d’une messe, d’une veillée funèbre, d’un baptême. Est-ce parce qu’ils sont chrétiens, parce qu’ils sont noirs ou parce que leurs assassins sont islamistes que leur supplice indiffère? Pauvres chrétiens, pauvres de nous, indifférents ».
TJ avec AFP