Tribune Juive

Un état palestinien maintenant? Vraiment?

Par Christophe Sibille

Amie lectrice, je ne sais pas si tu l’as remarqué en traînant tes guêtres sur les auxiliaires gratos de thérapie psychologique que les réseaux sociaux deviennent de plus en plus, mais, s’il est entendu que le palestinisme, (alias antisémitisme, évidemment), peut à coup sûr être considéré comme une maladie mentale, il y en a néanmoins deux sortes différentes.

Tout d’abord, le gras et massif, à front de taureau.

Celui dont on identifie instantanément la pestilence.

Celui de Rima Hassan ou d’Aymeric Caron, par exemple.

Celui qui considère qu’un groupe terroriste qui va violer, tuer, brûler vifs, (après avoir violé la frontière de leur pays, un des plus petits au monde, qui leur a été accordé à sa création en 1947), ceux de ses habitants qui souhaitaient le plus ardemment que leurs voisins, par ailleurs concitoyens de ces terroristes, vivent en paix.

Concitoyens qui, on le redit, ont par ailleurs quasiment tous dansé avec les terroristes autour de ces cadavres encore chauds. Exactement comme ils l’avaient fait à la vue des occupants des «twin towers» se jetant dans le vide suite à l’attaque terroriste du 11 septembre 2001.

Celui qui, aussi, considère la balade en mer des petits bourgeois influenceurs de la flottille de Gaza comme une espèce de prise de la Bastille fantasmatico-romantique. Une action héroïque. Alors qu’il ne s’agit que d’une semaine de vacances en croisière de plaisance.

(Entre parenthèses, j’aimerais tellement que Tsahal leur laisse poursuivre leur parenthèse enchantée jusqu’à sa destination prévue, où la tranche de pain sec hebdomadaire accompagnée d’une grosse paire de baffes qui leur serait donnée dans l’obscurité des tunnels du hamas leur ferait regretter les sandwiches au jambon des geôles israéliennes.

A moins que les terroristes les invitent gentiment à un barbecue dont ils ne seraient pas les convives.

(Ah, on me souffle dans l’oreillette que pas au jambon. Au temps pour moi, pardon.))

Et puis il y a celui de gens, certainement très bien intentionnés qui, sans s’en rendre compte, prennent comme point de départ du conflit, disons, allez, le 21 octobre. Quinze jours après le pogrome du 7. Un peu comme si les effets de l’horreur de ce génocide, (un vrai, celui-là), pouvaient se diluer dans le temps.

Un peu: « Un partout, la balle au centre », quoi, dans leur tête…

Quand on leur fait pointer du doigt que ce n’est pas comme ça que ça peut marcher, ils répondent en général quelque chose du genre: « Oui, bon, d’accord, ce qu’a fait le hamas est horrible, mais bon, maintenant, ça suffit, halte au génocide et à la famine à Gaza, Israël état d’apartheid, il faut un état palestinien pour que la paix soit établie dans la région ».

C’est, en gros, la position d’Emmanuel Macron, de Jean-Noël Barrot, et de quelques-uns de miens amis. (Je ne parle évidemment pas de celle de la plupart des éléfistes, qui font plutôt partie de la première catégorie, les gras au front de taureau, voir plus haut.)

Mais disons les choses clairement: la deuxième n’est pas mieux que la première.

En effet, la solution à deux états a déjà été essayée.

En 2005.

Gaza a été donnée aux Palestiniens clé en mains. Et, contrairement à ce qui se passe chez leurs désormais voisins israéliens, chez lesquels beaucoup d’Arabes ont une vie tout à fait enviable, expurgée de tous ses Juifs.

Vivants ou morts.

Zéro. Comme le nombre de neurones dans le cerveau d’Ersilia Soudais, c’est dire.

Un vrai apartheid de fait, pour le coup.

Avec les aides internationales qui pleuvaient, il y avait pourtant moyen d’en faire une super Costa-Brava moyen-orientale.

Mais l’instinct qui pousse à casser du juif fut le plus fort. Le hamas fut élu, les tunnels furent construits, les missiles fondirent sur Israël à jet continu.

Pour aboutir au 7 octobre.

Sous l’œil complaisant de l’extrême-gauche française.

7 octobre qui se reproduira immanquablement si, comme semblent vouloir le souhaiter de plus en plus d’états dans le monde, on crée ce deuxième état maintenant, à partir de ce qui en deviendrait un acte fondateur.

Donc, c’est non.

Et puis, les mecs, c’est quoi, ces chouineries parce qu’on a atomisé six responsables du hamas à Doha? On vous a dit quelque chose, quand vous avez pulvérisé Ben Laden au Pakistan, ou les frères Kouachi à Dammartin en Goële? Ça va pas, la cafetière?

Bon, j’arrête de m’énerver. Mais, soyez-en certains, on supportera, (dans tous les sens du terme) Benjamin Netanyahu, malgré toutes les casseroles diverses qui lui traînent au cul, jusqu’à neutralisation complète du hamas.

Et, après, on en élira un autre.

Comme on le fait dans toutes les bonnes démocraties.

© Christophe Sibille

Christophe Sibille a enseigné la musique à de futurs instituteurs durant 32 ans. Il a aussi écrit des brèves pour plusieurs journaux satiriques ou humoristiques dont Charlie Hebdo. Dans les années 80-90, il accompagna le duo Font et Val au piano. Il anime sur Radio Balistiq l’émission « Le Balistiq café » tous les jeudi 19 heures

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