Par Jean Quatremer
« c’est comme si on diffusait un match de catch en effaçant l’un des adversaires, ce qui donnerait l’impression d’un fou tapant dans le vide ». Danny Orbach
Encore un papier de Luc Bronner qui est à nouveau une caricature de palestinisme appliqué.
Dans cet entretien avec le patron de l’UNWRA, une bonne idée en soi, il manque juste un mot: Hamas. Certes, dans le chapeau, le journaliste cite cette l’organisation islamiste comme responsable des « attaques terroristes » (massacres, génocides, horreurs, ce n’est pas pour les juifs), mais ensuite plus rien. Les questions complaisantes, qui ne portent à aucun moment sur la responsabilité du Hamas, et les réponses, n’ont qu’un but: montrer que l’armée israélienne se bat contre les civils palestiniens et n’est animée que par sa volonté de détruire un peuple y compris par la famine (dont on attend toujours la preuve). Une guerre se joue toujours à deux, mais là, il n’y a donc étrangement personne en face de Tsahal. Pourquoi un tel silence?
À re-lire: l’entretien avec l’historien militaire Danny Orbach qui notait justement ce fait hallucinant, le silence total sur l’armée adverse: « c’est comme si on diffusait un match de catch en effaçant l’un des adversaires, ce qui donnerait l’impression d’un fou tapant dans le vide », disait-il.
Et le but est bien là: le Hamas n’existant pas, la cible d’Israël est bien le peuple arabe.
Je vous laisse tirer les conclusions sur ce qu’est devenu ce journal de « référence ».
© Jean Quatremer