Tribune Juive

10 questions auxquelles les accusateurs du « génocide à Gaza » ne peuvent répondre. Par Aizenberg

Une traduction de Chochana Boukhobza

« J’ai lu le texte de Aizenberg et je l’ai traduit. Il est édifiant. J’ai beau suivre chaque étape de cette guerre qui dure depuis deux ans, le point 10 m’était inconnu. J’ai ainsi découvert qu’Israël avait vacciné contre la polio, 600.000 enfants palestiniens de moins de 10 ans », écrit Cochana Boukhobza.

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Quelques jours seulement après le 7 octobre, un chœur de soi-disant «spécialistes du génocide», d’ONG et de militants a commencé à accuser Israël de génocide.

En réalité, cette accusation fonctionne comme une inversion délibérée du 7 octobre lui-même. Le Hamas a procédé à des massacres avec une intention génocidaire manifeste, mais l’accusation a été retournée contre Israël afin de blanchir ces crimes et de rejeter la responsabilité sur les victimes. Au cours des mois qui ont suivi, l’accusation n’a fait que s’intensifier, se transformant en une sorte de pensée unique répétée à travers des slogans recyclés (« Israël cible les soins de santé »), des scénarios préétablis (« famine intentionnelle ») et des citations déformées (« souvenez-vous d’Amalek »). Ces affirmations sont présentées avec un air d’autorité, mais elles s’effondrent dès qu’on les examine de près. Si Israël avait vraiment pour politique nationale d’exterminer le peuple palestinien, les preuves seraient accablantes et indéniables. Les dix questions qui suivent dissipent ce brouillard. Il est impossible d’y répondre honnêtement sans révéler la fausseté de l’accusation de génocide, et c’est précisément pour cette raison que les accusateurs ne les abordent jamais directement.

1. Si l’extermination du peuple palestinien est l’objectif d’Israël, pourquoi n’a-t-elle pas eu lieu ? Si Israël voulait tuer 100 000 Gazaouis ou plus en une seule journée, il le pourrait facilement, par exemple en bombardant intensivement la zone humanitaire d’Al-Mawasi. Vous affirmez que les dirigeants israéliens mènent une politique d’extermination, dirigée depuis les plus hautes sphères du gouvernement et de l’armée israélienne, contre les Palestiniens uniquement en raison de leur identité. Certains citent comme preuve les 60 000 morts revendiqués par le Hamas, mais cela ne fait que renforcer la question suivante : si l’extermination du peuple palestinien était vraiment l’objectif, pourquoi s’arrêter à quelques dizaines de milliers alors qu’Israël a la capacité de tuer des millions de personnes en quelques jours ? Pourquoi, après 22 mois, une telle attaque n’a-t-elle jamais été menée ? Ne vous dérobez pas en soulignant que le génocide ne nécessite pas de massacres ; expliquez pourquoi un État supposé déterminé à exterminer le peuple palestinien n’a pas pris les mesures évidentes pour y parvenir.

2. Pourquoi des millions de Palestiniens sont-ils en sécurité sous le contrôle total d’Israël ? Les Arabes israéliens, environ 2 millions de personnes, sont ethniquement les mêmes que les Palestiniens de Gaza et sont souvent appelés citoyens palestiniens d’Israël. Ils vivent sous l’autorité totale d’Israël, mais aucun d’entre eux n’a été exterminé. L’histoire montre que lorsque des régimes génocidaires ont un accès sans entrave à la population qu’ils cherchent à détruire, cette population est en danger immédiat et mortel. Pouvez-vous citer un seul génocide où des millions de victimes présumées ont vécu en sécurité sous le régime de l’auteur du génocide, voire ont servi dans son gouvernement et ses institutions ? Si Israël poursuit l’extermination du peuple palestinien, comment conciliez-vous cette réalité ?

3. Pourquoi les Palestiniens de Cisjordanie sont-ils épargnés ? Trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, le même peuple qu’à Gaza. Si l’extermination était vraiment la politique menée, Israël pourrait en tuer plusieurs milliers en quelques heures, mais cela ne s’est pas produit en 22 mois. Pourquoi un État déterminé à détruire le peuple palestinien laisserait-il des millions de personnes indemnes alors qu’il serait en train de mener un génocide juste à côté ? Si l’extermination des Palestiniens en tant que telle était la politique menée, il n’y aurait aucune raison de faire une distinction en fonction de la géographie ou du gouvernement. Et ne vous réfugiez pas derrière l’argument selon lequel la Cisjordanie est différente parce que la guerre est menée contre le Hamas, puisque votre propre accusation insiste sur le fait que la seule conclusion raisonnable à tirer des actions d’Israël à Gaza est l’extermination des Palestiniens en tant que tels.

4. Comment la norme juridique permettant de prouver l’intention génocidaire s’applique-t-elle ici ? La CIJ a estimé que l’intention génocidaire doit être la seule conclusion raisonnable à tirer du comportement d’un État ( Bosnie c. Serbie, par. 373 ; Croatie c. Serbie, par. 148). L’objectif déclaré d’Israël est de détruire le Hamas et de récupérer ses otages. Dans la poursuite de cet objectif, les soldats de l’armée israélienne ont subi plus de 3 000 pertes, dont 450 morts, preuve d’une véritable guerre contre un adversaire armé. Les régimes génocidaires n’envoient pas leurs soldats mourir dans des combats de porte à porte lorsqu’ils peuvent exterminer des populations entières. Comment, alors, le génocide peut-il être la seule conclusion raisonnable à tirer des actions d’Israël à Gaza ?

5. Comment la « famine intentionnelle » correspond-elle aux données alimentaires réelles ? Vous affirmez que la politique d’extermination d’Israël à l’encontre des Palestiniens passe également par une famine délibérée. Pourtant, Israël a autorisé l’entrée de plus de 1,4 million de tonnes de nourriture à Gaza depuis le 7 octobre, ce qui dépasse les moyennes quotidiennes d’avant-guerre et, selon les estimations caloriques standard, suffit à la population pendant cette période.

Les rapports de l’ONU pour la majeure partie de la guerre montrent que le nombre quotidien de camions entrant dans Gaza correspond ou dépasse les niveaux d’avant-guerre. Contestez-vous ces chiffres ? Si oui, fournissez vos chiffres et votre méthodologie, et expliquez comment ils cadrent avec une politique d’État visant à affamer les Palestiniens jusqu’à la mort. Si votre réponse est qu’il y a des problèmes de distribution à l’intérieur de Gaza, cela ne prouve pas l’intention de retenir la nourriture par politique. Et si l’extermination était vraiment l’objectif, pourquoi autoriser l’entrée de nourriture ?

6. Où est la famine, où sont les morts de faim ? Même selon les chiffres du Hamas, environ 200 personnes sont mortes de faim depuis le 7 octobre. Sans nourriture, la plupart des gens meurent en deux mois environ. Une famine prolongée pendant cette période aurait fait des centaines de milliers de morts.

Comment concilier cela avec l’affirmation selon laquelle Israël aurait délibérément mené une politique d’extermination par la famine ? Si vous affirmez que la famine n’est apparue que récemment, vous admettez qu’il n’y a pas eu de famine pendant les 20 premiers mois, alors que le génocide présumé était déjà en cours. Comment cette chronologie est-elle compatible avec une politique d’extermination par la famine ?

7. Pourquoi l’armée israélienne risque-t-elle la vie de ses soldats dans des combats de porte à porte ? Israël a subi des milliers de pertes à Gaza, dont une grande partie lors de combats rapprochés contre des tireurs embusqués, des engins explosifs improvisés et des pièges. Si le génocide était l’objectif, pourquoi Israël choisirait-il une méthode de combat qui expose ses soldats à un risque élevé au lieu d’éviter les pertes en anéantissant tout le monde depuis les airs ? Si vous affirmez que la seule conclusion raisonnable est l’intention génocidaire, comment expliquez-vous ces opérations terrestres coûteuses ?

8. Pourquoi le ratio entre victimes civiles et combattants est-il plus faible que dans d’autres guerres urbaines récentes ? Le Hamas affirme qu’environ 60 000 Gazaouis ont été tués, tandis qu’Israël affirme que plus de 20 000 étaient des combattants. Même en prenant les chiffres du Hamas pour argent comptant, le ratio civils/combattants est d’environ 2 pour 1. À titre de comparaison, les ratios rapportés pour les opérations menées par les États-Unis et leurs alliés en Irak et en Afghanistan étaient de 3 pour 1 à 5 pour 1.

Si Israël avait pour objectif le massacre aveugle des Palestiniens, pourquoi ses ratios sont-ils inférieurs à ceux des autres armées occidentales dans les guerres urbaines ? Si vous contestez ces chiffres, fournissez votre propre analyse, puis expliquez s’ils correspondent à des schémas reconnus de génocide ou aux résultats tragiques mais typiques des combats urbains modernes.

9. Pourquoi les tactiques de l’armée israélienne visent-elles souvent à éviter de causer des dommages aux civils ? Israël a régulièrement eu recours à des tactiques telles que des avertissements préalables d’évacuation et la désignation de couloirs humanitaires avant les frappes, des mesures qui ralentissent les opérations et permettent d’avertir à l’avance les combattants ennemis. Par exemple, Israël a attendu plusieurs semaines avant d’attaquer Rafah, afin de permettre l’évacuation de la population. Certains experts militaires ont qualifié ces mesures d’inédites dans l’histoire de la guerre. Ces mesures ne sont pas toujours parfaites ou efficaces, mais elles sont inutiles si l’intention était de massacrer le peuple palestinien. Dans les génocides connus, les auteurs n’ont jamais pris de mesures actives pour limiter les pertes parmi le groupe même qu’ils cherchaient à exterminer. Comment expliquer de telles actions si le véritable objectif d’Israël est le génocide ?

10. Pourquoi faciliter les soins médicaux de masse si l’objectif est l’extermination ? En février 2025, l’OMS, avec la coopération d’Israël, a mené à bien une campagne de vaccination de masse contre la polio pour plus de 600 000 enfants de Gaza âgés de moins de 10 ans, soit environ 95 % de cette tranche d’âge. Il s’agissait de la troisième série de vaccinations qui avait débuté en septembre 2024.

Pourquoi un État déterminé à tuer les Palestiniens en raison de leur identité aiderait-il simultanément à vacciner presque tous les jeunes enfants de Gaza contre les maladies ? Dans les génocides reconnus, les auteurs ont-ils jamais consacré des ressources à préserver la vie de la population même qu’ils sont accusés d’avoir tenté de détruire ? Comment expliquez-vous cette contradiction ?

Conclusion

Ces dix questions montrent que l’accusation de génocide est non seulement faible, mais aussi insoutenable. Une accusation aussi grave que celle de génocide nécessite des preuves claires et irréfutables, or les faits sont pleins de contradictions : des millions de Palestiniens restent indemnes sous l’autorité israélienne ; le nombre de victimes ressemble davantage à celui d’autres guerres modernes qu’à celui d’un extermination massive ; la nourriture, les médicaments et les vaccins ont continué à parvenir à Gaza tout au long du conflit ; et les prétendues déclarations d’« intention génocidaire » des dirigeants israéliens s’effondrent lorsqu’on les examine de près. En réalité, l’accusation de génocide est une inversion délibérée du 7 octobre lui-même : le Hamas a procédé à des massacres avec une intention génocidaire, mais l’accusation est renversée sur Israël afin de blanchir ces crimes et de présenter Israël comme le méchant. Lorsque les faits s’éloignent de manière aussi constante de l’extermination intentionnelle, persister dans le récit du génocide n’est plus de la recherche scientifique. C’est de la propagande se faisant passer pour de la recherche scientifique.

© Aizenberg

Aizenberg est auteur; Conseil de HonestReporting. Il écrit dans Telegraph, Tablet, Fox News, Daily Mail, NY Post

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