Tribune Juive

IAGS: Presque tous les médias ont repris comme argent comptant l’idée qu’un collège de spécialistes aurait validé l’existence d’un génocide en cours

Par Jean Mizrahi

Depuis quelque temps, je m’impose d’écouter ceux qui ne pensent pas comme moi, y compris lorsqu’ils bousculent mes convictions.

Quand l’International Association of Genocide Scholars (IAGS) a récemment déclaré qu’un « génocide » serait en cours à Gaza, j’ai été ébranlé — je n’en étais pas convaincu — et j’ai voulu vérifier par moi-même.

Je suis donc allé sur leur site (https://genocidescholars.org). Le site est bricolé, truffé de pages en erreur ; ce n’est pas, en soi, une preuve de quoi que ce soit — les universitaires ne sont pas nécessairement des as du web. Mais en ouvrant l’onglet « Join IAGS », on découvre qu’il suffit de s’acquitter d’une cotisation 125 $ pour un an, 210 $ pour deux ans ou 1 200 $ à vie pour devenir membre. J’ai donc tenté de payer 125 $ “pour voir”, sans succès : le site m’a renvoyé de page cassée en page cassée. J’ai, depuis, pu constater que d’autres ont pu aller au bout ( @Aizenberg55 , @AviBittMD par exemple) et se sont retrouvés, du seul fait de leur adhésion, « spécialistes du génocide » comme les autres membres — avec, en prime, accès à la liste des « experts », où certains noms de famille reviennent à répétition (toute une lignée de Mahmoud, visiblement soudain spécialistes).

Durant les conflits armés, il y a toujours une guerre de l’information. Celle de Gaza se distingue par l’ampleur des fabrications. Et pourtant, presque tous les médias ont repris comme argent comptant l’idée qu’un collège de spécialistes aurait validé l’existence d’un génocide en cours. On s’étonnera ensuite que des déséquilibrés passent à l’acte : à Marseille, le week-end dernier, quatre incidents antisémites ont été recensés.

L’absence de professionnalisme des Médias est un problème majeur : la recherche du spectaculaire l’emporte sur le travail de vérification.

Les irresponsables qui relaient sans vérification ce type d’assertions devraient mesurer les conséquences très concrètes de leur légèreté : la désinformation ne nourrit pas seulement le débat, elle attise la haine.

© Jean Mizrahi

Jean Mizrahi est Chef d’entreprises

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