
« Comme l’affirme Maïmonide, ‘la Torah reste d’obligation éternellement, sans variation ni complément’ — tout comme Israël demeure, d’Israël à Israël, immuable et seul souverain sur sa terre ».
« M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU ». Ces mots, si Emmanuel Macron les a bien prononcés, ne sont pas une simple maladresse. Ils sont une faute historique, une insulte diplomatique et une blessure infligée à la mémoire juive. Ils réactivent l’inconscient occidental qui, depuis quinze siècles, nie aux Juifs le droit d’exister par eux-mêmes, et qui conditionne leur survie à la tolérance d’autrui.
Car non, Monsieur Macron, Israël n’a pas été « créé » par l’ONU. Israël a été ressuscité par son peuple, sur sa terre. Depuis trois millénaires, jamais les Juifs n’ont cessé d’y vivre : à Jérusalem, où les prières n’ont jamais été interrompues ; à Hébron, où repose le caveau des Patriarches ; à Safed et Tibériade, foyers d’études et de mystique; à travers les villages dispersés, même sous Byzance, même sous l’Islam, même sous l’Empire ottoman.
Quand Titus fit graver sur son arc triomphal le « Judea capta est », il ne scellait pas une fin, mais un exil. Et cet exil n’a jamais effacé la fidélité d’un peuple à sa terre. De l’Israël antique à l’Israël moderne, d’Israël à Israël, rien d’autre qu’Israël n’a jamais existé comme État indépendant sur cette terre. Ni Rome, ni Byzance, ni les califats, ni les Ottomans n’ont jamais fondé de nation souveraine en « Palestine ».
Votre parole, Monsieur Macron, prolonge une vieille logique : celle des édits de tolérance révoqués au gré des pestes et des famines, celle de l’émancipation française accordée au prix de l’assimilation, celle de Vichy retirant la citoyenneté aux Juifs d’Algérie d’un simple trait de plume. C’est la même rengaine : le Juif existe par faveur, et sa place peut toujours lui être retirée.
Et voilà que vous appliquez ce schéma à Israël : un État qui ne serait pas un État normal, mais un protégé conditionnel. Un État toléré tant qu’il se tait, suspect dès qu’il agit comme les autres, coupable dès qu’il se défend. Israël n’est plus une nation souveraine : il redevient, dans votre bouche, le Juif médiéval des nations.
Par-là, Monsieur le Président, vous vous inscrivez dans une filiation funeste : Philippe Auguste, Louis IX, Philippe le Bel, Proudhon, Drumont, Vichy, Céline… et aujourd’hui Macron. Tous, d’une manière ou d’une autre, ont nié au Juif la permanence de son droit à vivre, à appartenir, à exister.
La vérité, la voici : la France ne veut pas regarder son antisémitisme en face. Elle se persuade qu’il n’est que conjoncturel. Mais il est structurel. Religieux hier, racial au XIXᵉ siècle, d’État sous Vichy, politique aujourd’hui, il mute, il change de vocabulaire, mais il demeure. Et vous, Monsieur Macron, en croyant parler « droit international », vous n’avez fait que réveiller cet inconscient qui n’a jamais disparu.
Oui, d’Israël à Israël, il n’y a jamais eu rien d’autre qu’Israël. Ni l’ONU, ni les chancelleries, ni les princes modernes n’ont donné la vie à cet État : ce sont les Juifs qui l’ont ressuscité, en payant le prix fort, par l’exil, le sang et la fidélité.
Et qu’on ne s’y trompe pas : ceux qui remettent aujourd’hui au goût du jour cet antisémitisme à la saveur amère trouvent toujours des valets pour les suivre et les servir. De Korah à Korsia, ils ont toujours existé. Mais jamais ils n’ont pu effacer la permanence d’Israël, ni briser la fidélité d’un peuple à sa terre.
© Richard Abitbol

Le vrai disciple de Korah est bien l’auteur de ce pamphlet, qui invite à la haine et à la division, loin des disciples d’Aaron.
Décidément la dhimmitude a façonné les esprits. Vous pourrez dire à celui qui vous envoie que souffler sur la haine antisémite c’est être antisémite que cela vous plaise ou pas !
Venir au secours d’un antisémite notoire est indigne et en plus quand on se prétend rabbin !
Excellent
Mais attention les mots :
« Judea capta » ou « Judea capta est « ne sont pas gravés sur l’arc de Titus à moins qu’ilsn’aient été effacés par le temps et les dégradations (il semble exister des niches dans la pierredans lesquelles devaient se trouver des lettres en métal mais celles ci ont disparu.
L’arc d’ailleurs a été construit peu après la mort de Titus par son frère ce qui n’enlève rien d’ailleurs a sa valeur historique inestimable.
Les mots Judea capta est apparaissent par contre sur de multiples pièces de monnaie romaine de l’époque qui constituent elles aussi un témoignage historique inestimable.
Rappelons qu à cette époque le mot Palestine n’existait pas
Seules existaient les mots judee samarie Galilée gaulanitide idumée etc etc .palestine Jamais .et ce jusqu’à la décision genocidaire d’Hadrien presque 70 ans plus tard.
Insupportables ces attaques répétées contre le Grand Rabbin Korsia.
On peut critiquer ses propos, mais pas faire de telles comparaisons (Korsia/Korah). Infâmantes.
On peut soutenir Netanyahou, mais il n’est ni Moïse ni Aaron et pas infaillible.
propos chargés de la peur du vide …
certains semblent avoir besoin de régénérer un pseudo antisémitisme pour avoir l’illusoire sentiment d’exister.
qui est encore dupe devant ces réflexions presque maladives ? de ces références passéistes et fausses ?
le XXIeme siècle devraient permettre à certains nostalgiques de sortir de ces postures tourmentées qui les possèdent. Ma judaïté ne s’accommode pas de ces complaisances ni de facilités grotesques.
C’est un texte parfaitement lucide sur l’antisémitisme structurel de la France, on pourrait même le dire d’une certaine philosophie française qui a nourri Macron ; celui-ci fut le secrétaire particulier de Paul Ricoeur, admirateur de Pétain et du régime de Vichy comme l’a prouvé le professeur de Philosophie Jean Lévy il n’y a pas très longtemps, sur la base des articles écrits par Ricoeur à cette époque et que Jean Lévy retrouva chez un bouquiniste de la rue de l’Odeon à Paris et qui prouvèrent de manière irréfutable le fait.