
Lettre ouverte à Haïm Korsia , Grand Rabbin de France
Cher Haïm,
Tu sais l’estime et l’affection sincère que je te porte.
Tu sais aussi combien mon attachement à Israël et à notre Peuple est absolu et sans compromis.
C’est justement parce que je t’apprécie que je me dois de t’interpeller avec franchise.
Ton ami, le Président Emmanuel Macron, a multiplié les choix et les paroles qui fragilisent notre communauté :
– Il a refusé de participer à la grande marche contre l’antisémitisme, suivant le conseil de Yassine Belattar qui lui aurait soufflé que sa présence « l’alignerait trop clairement avec Israël » et pourrait créer des tensions.
– Il a exigé un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, accusant Israël de « bombarder des civils », reprenant ainsi la rhétorique de nos ennemis.
– Il a appelé les E.U. à cesser leurs livraisons d’armes à Israël, privant Tsahal des moyens de défendre nos familles.
– Il a laissé entendre que Benyamin Netanyahou pourrait être arrêté en France, en raison du mandat de la CPI.
– Le 15 octobre 2024, il a déclaré:
« M. Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU ».
Comment peut-il proférer, avec autant d’assurance, un mensonge historique d’une telle brutalité ?
– Il a osé comparer Israël à la barbarie, déclarant le 24.10.24 : « Je ne suis pas certain que l’on défende une civilisation en semant la barbarie soi-même ».
– À trois reprises, il a fermé la porte aux entreprises israéliennes dans les grands salons internationaux : Eurosatory (juin 2024), Euronaval (novembre 2024), Paris Air Show (juin 2025), allant jusqu’à recouvrir de parois noires les stands de nos industries de défense.
– Il a refusé de nier l’accusation infâme de « génocide », se retranchant derrière un cynique : « Ce sera aux historiens de trancher », insinuant ainsi que cette accusation ignoble pouvait être envisageable.
– Enfin, il a annoncé que la France reconnaîtrait l’État palestinien en septembre 2025, offrant une victoire au Hamas, qui n’a pas manqué de saluer cette décision.
Tout cela, alors que la France connaissait une flambée d’actes antisémites sans précédent depuis le 7.10, sans qu’il réconforte publiquement une communauté juive meurtrie et isolée.
Si tu n’a pas pris la mesure du malaise, comment demander au président de s’en émouvoir.
Dans ce contexte, cher Haïm, ta dernière interview a sonné comme une faute.
Tu as voulu défendre l’indéfendable, rappelant qu’il fut « le premier » en 2017 à reconnaître l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme.
Mais après ? Que reste-t-il de ces mots ?
En vérité : rien.
Pire encore : chaque année, il a ouvert les portes de la France à près de 500 000 étrangers, pour la plupart issus de pays où l’antisionisme viscéral est la norme.
Ce faisant, il a lui-même créé les conditions pour que se répande et s’enracine dans notre pays cet antisionisme qu’il qualifiait à juste titre d’antisémitisme.
Si le président de la République a renoncé à protéger les Juifs de France, il n’incombe pas au représentant spirituel de notre communauté d’en excuser l’inaction.
Benjamin Netanyahou et Charles Kushner ont évidemment raison et tu le sais très bien.
Avec fraternité,
Yoan