
« Un peuple qui tolère la haine prépare déjà sa propre servitude ». Primo LEVI
La lettre de Benjamin Netanyahou est un électrochoc. Elle dresse le tableau que nos dirigeants refusent de regarder en face: la France est redevenue un pays où il est dangereux d’être juif. Les faits sont incontestables:
- un homme agressé à Livry-Gargan parce qu’il portait une kippa.
- les bureaux parisiens de la compagnie aérienne El Al vandalisés, recouverts du slogan ignoble « genocide airline ».
- une école primaire juive incendiée à Lyon, accompagnée de croix gammées et de slogans pro-palestiniens.
« Ces événements ne sont pas isolés. Ce sont les symptômes d’un fléau », écrit le Premier ministre israélien. Et il pointe du doigt ce que chacun pressent: l’inaction française nourrit le cancer de l’antisémitisme.
Aux États-Unis, Donald Trump — caricaturé, honni sur le Vieux Continent — a montré que l’antisémitisme pouvait être combattu avec des actes. Washington a expulsé des sympathisants du Hamas, retiré des visas à des étudiants étrangers incitant à la haine. Pendant ce temps, Emmanuel Macron disserte, relativise, parle d’« universalisme juif » tout en s’entourant de conseillers complaisants avec les ennemis d’Israël.
Soyons clairs: ce que nous voyons n’est pas une simple faiblesse, c’est une politique d’antisémitisme d’État par inertie calculée. Car la passivité, face à une menace aussi claire, est un choix. Le silence est une stratégie. Quand un président refuse de nommer la haine antijuive, quand il dilue la responsabilité, quand il laisse les agresseurs prospérer au nom d’un prétendu « équilibre », il devient l’auxiliaire objectif de cette haine.
Le parallèle avec Vichy s’impose. Mais avec une nuance terrible: Vichy avait pour alibi l’occupation militaire allemande. Macron, lui, n’a aucune excuse. Ce n’est pas sous la botte de la Wehrmacht qu’il gouverne, mais en pleine souveraineté, dans une démocratie qu’il prétend défendre. La lâcheté de 1940 pouvait encore se parer du masque de la contrainte. Celle de 2025 n’a pour justification que le calcul politicien et le cynisme. La trahison est donc plus grande encore.
« L’antisémitisme est un cancer. Il se propage quand les dirigeants se taisent. Il recule quand les dirigeants agissent », écrit Netanyahou. Or Macron se tait. Macron temporise. Macron sacrifie la sécurité des Juifs de France sur l’autel d’un clientélisme électoral, préférant flatter des segments de population radicalisée plutôt que de protéger sans concession les premiers citoyens menacés.
Le Premier ministre israélien fixe une échéance: le Nouvel An juif, le 23 septembre. Une date symbolique, mais surtout un ultimatum moral. Car, comme le dit Netanyahou: « L’histoire ne pardonnera pas l’hésitation. Elle honorera l’action ».
Monsieur Macron, vous n’êtes pas seulement face à un choix politique. Vous êtes face à un jugement de l’Histoire. Vichy a trahi sous l’Occupation. Vous trahissez en pleine liberté. Et cette trahison, sans contrainte, sans excuse, porte un nom: antisémitisme d’État.
Et qu’on ne s’y trompe pas: si la France abandonne ses Juifs une seconde fois, elle n’abandonnera pas seulement une communauté. Elle s’abandonnera elle-même. Car partout et toujours, l’histoire l’a montré: là où les Juifs disparaissent, la nation qui les a laissés partir disparaît avec eux.
© Richard Abitbol