Tribune Juive

Richard Abitbol. Israël devrait être « raisonnable » et « proportionné » — autrement dit, se laisser tuer avec élégance

Les conseilleurs ne sont pas les payeurs — et encore moins les fossoyeurs de leur propre sécurité.
Depuis des mois, nous voyons défiler sur les plateaux et dans les tribunes la même procession de belles âmes : intellectuels hors sol, politiques en quête d’applaudissements faciles, dirigeants internationaux drapés dans une morale à géométrie variable, militaires à la retraite en mal de caméra, ONG qui confondent compassion et compromission. Tous ont un point commun : ils parlent beaucoup… mais agiraient-ils mieux?

Ils répètent en boucle : « Nous sommes contre le Hamas… mais… »

Ce « mais » est toujours suivi d’un réquisitoire contre Israël. Comme si l’agresseur principal était celui qui tente de se défendre, et non celui qui massacre, viole, enlève, et revendique fièrement ses crimes.
À les entendre, Israël devrait se battre… mais avec les mains attachées dans le dos, et les yeux bandés, pour ne pas froisser les sensibilités diplomatiques.

Alors, posons-leur la seule question qui vaille : Quelle est votre solution ? Comment proposez-vous d’éradiquer une organisation terroriste enracinée dans la population, armée jusqu’aux dents, financée par des puissances étrangères, et qui proclame que sa mission est la destruction totale d’Israël ? Silence gêné. Ou alors, un festival de chimères : « dialogue », « cessez-le-feu », « processus de paix » — ces formules creuses qu’on ressort à chaque conflit, comme un cataplasme sur une plaie purulente.

Et puisqu’on parle de « proportionnalité » et de « respect du droit humanitaire », qu’ils aient au moins l’honnêteté de se souvenir de leurs propres guerres.
La Libye : une intervention militaire menée à coups de frappes aériennes « pour protéger les civils », qui a laissé un pays disloqué, livré aux milices et au trafic d’êtres humains.
La lutte contre Daesh : des bombardements massifs en Irak et en Syrie, dont personne ne connaît le nombre exact de victimes civiles, dans une obscurité totale de l’information et un silence poli des chancelleries.
L’Afghanistan : vingt ans de guerre, des villages rasés, et au bout du compte, le retour des talibans.

Ce n’est pas de l’angélisme, c’est de l’hypocrisie pure.
Car aucun de ces donneurs de leçons n’accepterait pour son propre pays ce qu’il exige d’Israël : vivre avec un groupe nazi-islamiste à sa frontière, prêt à recommencer le 7 octobre dès que l’occasion se présente.
Quand il s’agit de protéger leurs propres populations, ces mêmes gouvernements n’hésitent pas à écraser militairement leurs ennemis, à instaurer des blocus, à mener des guerres préventives. Mais Israël, lui, devrait être « raisonnable » et « proportionné » — autrement dit, se laisser tuer avec élégance.

Les conseillers ne sont pas les payeurs, mais ce sont bien les Israéliens — juifs et arabes — qui paient le prix du sang et de la survie. Et tant que ceux qui critiquent ne proposeront pas un plan concret et réaliste pour neutraliser le Hamas, leurs indignations sélectives ne sont que du bruit… et du vent.

© Richard Abitbol

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