« Arrêtez cette grève: Tout ce que vous faites est diffusé en direct sur Al Jazeera et sur tous les réseaux sociaux arabes. Ils sont heureux de nous voir bloqués, en grève et perturbés »

Le drapeau israélien avec les photos des otages déployé sur la place des otages, à 06h29, heure du début des attaques terroristes du 7 octobre 
Hostage and Missing Families Forum
Dr Tzvika Mor, père d’Eitan Mor, enlevé à Gaza, et président du Forum Tikva des familles d’enlevés

Dr Tzvika Mor, père d’Eitan Mor, enlevé à Gaza, et président du Forum Tikva des familles d’enlevés, s’est adressé aux Israéliens qui ont appelé à paralyser le pays dès ce matin:
« Mes frères et sœurs des familles d’enlevés, je m’adresse à vous vraiment de tout cœur. Vous avez appelé à paralyser le pays. Arrêtez immédiatement cette grève, Al Jazeera est ravie ce matin et diffuse cette grève en direct.

Vous n’avez raté aucune occasion de nuire aux familles d’enlevés, à nous, à nous tous. Vous n’avez raté aucune occasion pour que le public nous déteste, nous, les familles d’enlevés.
Le public qui saigne tout au long de la guerre avec des centaines de jours de réserve, des centaines de familles en deuil, des centaines de veuves, d’orphelins, des milliers de blessés, tous saignent tellement.
Et vous dites que nous sommes les seuls à être malheureux.
Nous ne sommes pas les seuls malheureux ici,
Nous ne sommes pas les seuls à avoir été touchés par cette guerre.
Il est vrai que nos proches sont encore là-bas, mais beaucoup, beaucoup de gens ont donné et donnent leur vie ici, et sont encore dans une très grande difficulté.
Je m’adresse à vous, arrêtez immédiatement cette grève.
Annoncez dans tous vos groupes que cette grève est annulée.
Veuillez retourner chez vous.
Il ne peut pas être que des réservistes qui doivent maintenant retourner au front dans le sud soient bloqués à cause de votre grève.
Ce n’est pas possible. Ce n’est pas possible que les parents en août soient maintenant à la maison, et ne puissent pas aller avec leurs enfants se divertir, ni aller dans les magasins en août pour se préparer à la rentrée scolaire.

Ce n’est pas possible que l’ennemi nous voie et soit heureux.
Tout ce que vous faites maintenant est diffusé en direct sur Al Jazeera et sur tous les réseaux sociaux arabes. Ils sont heureux de nous voir bloqués, en grève et perturbés.
S’il vous plaît, arrêtez cela.
Rejoignez le peuple d’Israël qui veut la victoire, le peuple d’Israël qui ne veut pas accepter la reddition au Hamas,
C’est aussi ce qui ramènera nos proches ». Dr Tzvika Mor, père d’Eitan Mor, enlevé à Gaza, et président du Forum Tikva des familles d’enlevés

Pour sa part, Itzik Horn, père d’ Eitan, retenu captif à Gaza, alors qu’un autre de ses fils, Laïr, a été relâché par le groupe terroriste en février, s’exprimait lors d’un rassemblement sur la Place des Otages à Tel Aviv: « Demain, Israël sera paralysé, et j’appelle tout le monde à y participer », a-t-il exhorté. « Ce n’est pas un jour de vacances pour passer le temps dans les centres commerciaux ; c’est un jour pour crier. Ce n’est pas seulement une journée de compassion pour les familles des otages, mais une manifestation civile pour protéger la moralité de l’État d’Israël, a-t-il poursuivi, accusant le gouvernement de négliger les otages et se demandant comment le cabinet pouvait accepter d’étendre les combats à Gaza après « avoir vu les vidéos de la famine et les témoignages difficiles des otages libérés décrivant les immenses souffrances, la torture, et le terrorisme psychologique. Si les dirigeants politiques israéliens décident effectivement de poursuivre leur plan de prise de contrôle de Gaza, alors pourquoi n’ont-ils pas le courage de se présenter publiquement et d’annoncer la mort de mon fils Eitan ? […] En quoi le conflit entre le ministre de la Défense [Israel Katz] et le chef d’état-major [Eyal Zamir] contribue-t-il à ramener Eitan et les autres otages ? Pourquoi sont-ils toujours à Gaza ? » a-t-il demandé à la foule, avant de répondre à sa propre question : « Ils sont là parce que les dirigeants ne veulent pas les ramener à la maison ; le moment est venu de le faire ».

Des manifestants bloquent la principale autoroute d’Israël reliant Jérusalem et Tel Aviv, après que les familles des otages ont appelé à une grève nationale pour exiger le retour de tous les otages et la fin de la guerre à Gaza, à Latrun en Israël le 17 août 2025
Ronen Zvulun / REUTERS

Des manifestations ont débuté dimanche dans plusieurs villes d’Israël pour réclamer la fin de la guerre dans la bande de Gaza et un accord négocié pour la libération des otages qui y sont retenus.
Cette mobilisation survient alors qu’Israël a dit se préparer à prendre le contrôle de Gaza-ville et de camps de réfugiés voisins avec pour but affiché de vaincre le Hamas et libérer les otages enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël, qui a déclenché la guerre.

Un immense drapeau israélien, floqué de portraits de personnes kidnappées, a été déployé à Tel-Aviv sur la « Place des otages », devenue emblématique depuis le début de la guerre à Gaza, selon une photo diffusée sur X.

Plusieurs importants axes routiers ont été coupés par des manifestants, notamment l’autoroute reliant Tel-Aviv à Jérusalem, où des manifestants ont mis le feu à des pneus et provoqué d’importants bouchons.

Grève de solidarité

Dimanche, premier jour de la semaine en Israël, l’activité était nettement réduite dans les rues de Jérusalem, a-t-on également constaté. Vers 8H00 (5H00 GMT), des dizaines de manifestants postés devant la résidence du Premier ministre Benyamin Netanyahou demandaient au gouvernement de « mettre fin à la guerre » et « ramener tout le monde », en référence aux otages. Là aussi ils brandissaient les portraits des personnes enlevées, drapeaux israéliens et bannières jaunes, la couleur symbole des otages.

Le Forum des familles et des disparus, principale association des proches d’otages, mais aussi l’opposition, une partie du monde économique et syndical, ont appelé à une grève de solidarité ce dimanche avec les otages à Gaza.

Dans un nouveau communiqué dimanche, le Forum a assuré que des « centaines de milliers de citoyens israéliens paralyseront le pays aujourd’hui avec une revendication claire »: « Ramenez les 50 otages, mettez fin à la guerre ».

Pour rappel: L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles.

Parmi les 251 otages capturés ce jour-là, 49 restent détenus à Gaza, dont 27 décédés, selon l’armée israélienne.

L’offensive de représailles israélienne a fait à Gaza au moins 61.722 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, « jugées fiables par l’ONU ».

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1 Comment

  1. Cette grève n’est pas surprenante car les Israéliens ont de plus en plus de difficultés à vivre en Israël. 500 000 d’entre eux ont déjà quitté le pays au cours des 6 premiers mois de la guerre déclenchée après le 7 octobre. Ce chiffre émane du quotidien « Times of Israël » plutôt classé à droite sur l’échiquier politique. Ce phénomène d’exil dit de « Yerida » dépasse maintenant celui des « Alyah », c’est tout dire. Bref ! Un fort mécontentement existe dans tout le pays et Netanyahou en est en grande partie responsable.

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