Daniel Sarfati. Ils ont ôté leur kippa, leur mezouza, et rasent les murs pour aller à la synagogue le samedi matin. Par Daniel Sarfati

Le discours était confus. 

Il n’entendait pas bien et tenait une ordonnance froissée à la main. 

« Ce pharmacien est un antisémite… »

Pourquoi dites-vous ça ?

« Mon nom … Vous savez bien … Il n’a pas voulu me donner mes médicaments … A cause de mon nom. »

Montrez-moi votre ordonnance. 

Oui, elle est périmée. 

Votre pharmacien n’est pas antisémite, il est juif. 

« Oui … Enfin, je ne sais pas … »

Je vais vous la refaire, votre ordonnance, il va vous les donner, vos médicaments. 

« Merci Docteur. Qu’Hachem vous protège. »

C’est le moment qui est confus. 

Certains juifs sont perdus, ils n’y comprennent plus rien. 

La République les accuse de manquer d’universalisme, alors qu’ils ont ôté leur kippa, leur mezouza, et qu’ils rasent les murs pour aller à la synagogue le samedi matin. 

Israël, l’état refuge, qu’ils vénèrent est devenu un état paria, cible de toutes les attaques y compris venant des siens. 

L’ex-ambassadeur d’Israël en France, Elie Barnavi s’associe à un historien antisioniste, pour réclamer au président Macron des sanctions concrètes contre les citoyens israéliens. Comme l’instauration d’un visa pour se rendre en Europe, qui sera refusé si le voyageur a servi dans Tsahal.

Elie Barnavi, qui passe plus de temps dans les palais des institutions européennes qu’en Israël aux côtés de ses compatriotes, a beaucoup perdu de son élégance. 

Sa démarche « humanitaire » n’a rien d’humain, qui réclame une punition collective de son propre peuple. 

Elie Barnavi qui dès le 9 octobre 2023, s’excusait devant Leïla Shahid, sur France Inter, de ce qu’allait être la riposte d’Israël. 

Depuis, je n’ai plus écouté France Inter. 

Depuis, je reste sidéré devant la vigueur d’une critique légitime du gouvernement Netanyahou de ces « juifs universalistes », comparée à leur mutisme ou leur extrême timidité devant les massacres du 7 octobre. 

Il est revenu avec ses médicaments. 

« Il est gentil finalement le pharmacien. Qu’Hachem le protège ! »

J’ai regardé. 

Il manque une boîte. 

« J’ai du l’oublier là-bas … Vous savez Docteur, je n’ai plus toute ma tête … C’est confus… »

Ça n’est pas grave, je vais tout vous expliquer. 

Il a souri et il m’a pris mes deux mains dans les siennes. 

Qu’Hachem le protège.

© Daniel Sarfati

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