Tribune Juive

Quand l’antisémitisme se pare de vertu. Par Catherine Masson


Depuis plusieurs mois, nous assistons à une dérive préoccupante.
Des artistes, des chercheurs, des intellectuels, des étudiants sont écartés, censurés, déprogrammés ou stigmatisés, non pour ce qu’ils disent, écrivent ou font, mais pour ce qu’ils sont : juifs. On les accuse d’être « sionistes », voire « complices d’un génocide ». Ces accusations ne reposent sur aucun acte, aucun propos. Elles reposent sur une essentialisation.

🎭 Dans les festivals
📚 Dans les universités
🏛️ Dans les institutions culturelles
👥 Dans les relations professionnelles

Une nouvelle rhétorique d’exclusion s’installe.
« Je refuse de m’associer à toi, car je ne veux pas être complice d’un génocide en cours à Gaza ».

🔻 Jérémy, musicien juif de 42 ans, a vu ses collègues se détourner après leur signature d’une pétition intitulée Jazz for Palestine. Du jour au lendemain, plus de concerts, plus d’invitations, plus de discussions.

🔻 David, écrivain, travaillait sur un livre dédié à la langue hébraïque. L’illustrateur a quitté le projet, le déclarant complice du « génocide à Gaza ».

🔻 Iris, comédienne, préparait une pièce sur un thème juif. Une collègue a claqué la porte. « Je ne veux pas être complice du génocide à Gaza », a-t-elle dit.

Ce discours se pare des habits de la vertu.
Mais il recycle les tropes antisémites les plus anciens :
• Le juif tueur d’enfants.
• Le juif coupable des guerres.
• Le juif qu’on soupçonne, qu’on isole, qu’on force à se justifier.

❌ Ces personnes sont coupables uniquement parce qu’elles sont juives !
Ce sont :
• des étudiants
• des chercheurs
• des musiciens
• des poètes
• des comédiens
• des danseurs
• des écrivains

Et pourtant, on les écarte, on exige d’eux une preuve de pureté politique : se désolidariser, condamner, rompre.

Ce n’est pas du militantisme :
C’est un antisémitisme déguisé, blanchi.
C’est une injonction insidieuse à prouver qu’on est un « bon juif » :
Un juif qui s’excuse d’exister.

✊ hashtag#ItsAShame
Parce qu’il est honteux qu’il faille le dire !
Parce qu’il est honteux de voir la haine revenir au nom de bons sentiments !
Parce qu’il est honteux d’écarter des artistes, des penseurs, en raison de leur identité juive.
L’antisémitisme est un délit !

Faites connaître ce hashtag et que ceux qui stigmatisent ainsi soient honteux !

© Catherine Masson

Catherine Masson est Professeur des universités. Directrice du Réseau de recherche sur le Racisme et l’Antisémitisme. Co-directrice de l’Observatoire des discours idéologiques sur l’enfant et l’adolescent. Co-directrice de collection Hermann

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