
Callypige Panarrière
Vice-présidente déléguée à la Cohérence Intersectionnelle du Parti Humaniste Européen
Soutien personnel de Catilina Bartaba, dans la limite maximale de ce que celui-ci peut accorder à un être humain.
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🧱 Physique & prestance :
Callypige Panarrière est de ces femmes dont on ne sait jamais si elles sont entrées ou déjà assises.
Son arrière-train monumental, sculpté par des années de luttes syndicales assises et de brunchs intersectionnels, semble taillé dans un amalgame de convictions molles et de gratins végans. Il porte témoignage d’un solide appétit, qu’on devine à la fois idéologique et nutritionnel.
Elle est jeune pourtant , la trentaine à peine dépassée.
Elle se déplace avec une lenteur solennelle, comme si chaque pas était un manifeste. Sa silhouette bloque les couloirs du siège du Parti, ses tailleurs suffoquent sous la pression, et ses tabourets réclament l’asile.
Trés chaleureuse, son ennemie intime, Poussette Crampon, la désigne par l’aimable surnom de Béru , personnage bien connu des San Antonio , en référence à son imposant arriere train .
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📚 Culture & vacuité certifiée :
Callypige Panarrière est une ignarde majestueuse, la preuve vivante qu’on peut confondre Victor Hugo avec Jean-Luc Reichmann tout en dirigeant une commission sur l’héritage républicain.
Elle cite la Troisième République avec l’assurance d’une youtubeuse beauté parlant du Code civil. Elle situe la Shoah en 1810, la Commune à Strasbourg, et la Déclaration des Droits de l’Homme comme « un texte fondateur écrit par Mandela ».
Elle a fait pourtant de solides études, paraît-il. Hypokhâgne, Sciences Po, un master de philosophie politique où elle a jadis brillé — mais dont il ne reste, de l’aveu même de ses anciens camarades, ni la rigueur ni la grammaire.
Elle parle avec aplomb, toujours à la limite du prêchi-prêcha militant, mais avec cette conviction inébranlable que sa voix est celle du peuple opprimé, même quand elle s’exprime depuis une colocation du XIe arrondissement avec parquet ciré et plantes suspendues.
Mais elle affirme tout avec un tel aplomb, une telle ferveur syllabique, que la salle reste coite. Mieux vaut la laisser dérouler que risquer de passer pour « violent », « excluant », « genré », « validiste », « colonial », « carniste », « spéciste », etc.,
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🎙️ Discours & performances oratoires :
Tout discours prononcé par Callypige Panarrière débute par une diatribe anti-sioniste, obligatoire passage rituel avant d’évoquer l’urgence climatique, la lutte contre la grossophobie ou le véganisme spirituel. Elle parle des sionistes comme d’une entité maléfique vague, à la fois oppressante, carnivore, capitaliste et vaguement chauve.
Le ton de ses discours rappelle celui d’un cancre de CM1 récitant péniblement Le Corbeau et le Renard, mais sans les rimes, ni la syntaxe, ni la logique :
« Et… euh… donc, comme disait Robespierre à Gaza… enfin… c’est pas la même, mais bon, euh… la colonisation de la pensée par les croque-morts… c’est ça, le vrai racisme. Et c’est non-négociable ».
Elle ponctue ses phrases par des silences compassés, destinés à laisser le peuple applaudir. En général, seuls les meubles grincent.
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🧠 Relation avec Catilina Bartaba :
Callypige Panarrière jouit de la confiance rare et parcimonieuse de Catilina Bartaba, le leader suprême du Parti Humaniste Européen, dont le regard flottant semble toujours hésiter entre la transcendance marxiste et la sieste.
Il l’appelle parfois « »ma matrone intersectionnelle », et lui confie les dossiers les plus sensibles :
• La lutte contre les sionistes non-binaires,
• L’écriture inclusive des slogans,
• La refonte du calendrier grégorien en calendrier de la Diversité.
Mais cette confiance est strictement plafonnée : s’il la rencontre dans un couloir, il fait semblant d’avoir un appel.
© Paul Germon