
« Il n’y a que la vérité qui blesse ». Que n’a-t-on entendu ce dicton tout au long de notre vie d’homme ou de femme au XXe siècle. À l’heure des « fake news » et autres vérités alternatives, il tend à perdre de sa pertinence tant sur la scène intérieure qu’extérieure. Pourtant, une affaire révélée mezzo voce par les médias de la marge vient nous rappeler à son bon souvenir ce dicton au moment où la question palestinienne prend un tour conflictuel et irrationnel dans le débat franco-français, y compris, ce qui est plus problématique, sous la plume d’un ex-premier ministre, diplomate de formation[1].
De quoi et de qui s’agit-il ? Une étudiante réfugiée gazaouie inscrite à Sciences Po Lille, Nour Attala fait scandale. La péronnelle, qui apparaît toujours voilée de la tête aux pieds, bénéficiaire d’une bourse et logée, fait tout simplement l’apologie d’Hitler et du Hamas. Parmi les douceurs qu’elle diffuse sur X figure, en accompagnement d’une vidéo du sympathique Adolf Hitler, un madrigal sympathique ainsi troussé : « Tuez leurs jeunes et leurs vieux. N’ayez pas pitié d’eux… Et tuez-les partout », et des messages glorifiant l’exécution d’otages israéliens par le Hamas[2].
Il aura fallu que le pot-aux-roses soit ébruité – à très bas bruit au départ pour ne pas heurter les bonnes âmes toujours promptes à stigmatiser uniquement une seule partie – pour que des sanctions contre Nour Attala soient décidées dans l’urgence : annulation de son inscription à Sciences Po Lille, ouverture par le parquet de Lille d’une enquête pour apologie du terrorisme et crime contre l’humanité, déclaration d’une source diplomatique affirmant qu’elle avait vocation à quitter le territoire français … Force est de constater que nous n’avons pas eu droit au matraquage médiatique de la bien-pensance. Curieux, ne pensez-vous pas ? Vivrions-nous dans un pays à l’indignation à géométrie variable ? Comment en sommes-nous parvenus à pareil stade d’amateurisme ou de complicité passive ? De notre point de vue, et sous réserves d’éléments d’information supplémentaires, en raison de la conjonction de trois dysfonctionnements : Consulat général de France à Jérusalem, Direction Afrique du Nord Moyen-Orient (ANMO) du Quai d’Orsay, et, accessoirement, de l’Inspection générale des Affaires étrangères qui n’a d’indépendant que le titre ronflant.
Un dysfonctionnement au niveau du Consulat général de France à Jérusalem
Rappelons que, depuis sa création, le Consulat général de France à Jérusalem fait office d’ambassade de France auprès de la Palestine ! Ce qui explique que les relations entre l’ambassadeur de France à Tel Aviv et son collègue dans la ville sainte ne sont pas toujours très fluides. Le plus souvent, ce dernier a une fâcheuse tendance à sortir de son rôle d’observateur et de courroie de transmission pour se transformer en porte-parole aveugle de la cause palestinienne, si noble soit-elle. Qui plus est, le fonctionnement du Consulat général est assuré, outre par les diplomates de carrière venus de Paris, par ce que l’on a coutume de qualifier de « recrutés locaux », majoritairement palestiniens non soumis aux aléas des changements d’affectation tous les trois ans. C’est peu dire qu’ils ne sont pas toujours aussi indépendants et impartiaux qu’ils devraient l’être. De fréquents incidents avec la police israélienne – critiquable au demeurant – font apparaître quelques trafics peu conformes aux usages diplomatiques. Voilà pour le contexte global.
Si nous revenons à nos moutons, l’initiative visant à permettre à notre passionaria de venir étudier en France revient au Consul général, Nicolas Kassianides, ancien élève de l’ENA, expert des questions onusiennes, ex-directeur de cabinet de la directrice de l’UNESCO, Audrey Azoulay. Il n’est pas né de la dernière pluie. A-t-il eu le réflexe de se livrer à une petite enquête sur sa protégée en demandant à l’un de ses collaborateurs de jeter un œil sur les réseaux sociaux ou en interrogeant nos Services de renseignement ? Il y aurait appris qui était cette oie blanche (sa famille, ses fréquentations, ses interventions sur les réseaux sociaux …) qui fait scandale aujourd’hui. Il a commis une faute, soit, en ne se renseignant pas, soit en fermant les yeux sur ce dont il était au courant. Seule une enquête sérieuse permettra d’établir les responsabilités de tout un chacun à Jérusalem.
Un dysfonctionnement au niveau de la Direction Afrique du Nord Moyen-Orient
Rappelons le contexte général de l’accueil des réfugiés palestiniens. La France s’apprête à recevoir toujours plus de réfugiés gazaouis. En effet, après avoir été saisie par une réfugiée palestinienne, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) a rendu, le 11 juillet dernier, une décision qui reconnaît aux habitants de Gaza la qualité de réfugiés en raison des « actes de persécution » qu’ils subissent[3].
Il nous paraît difficile d’imaginer que le service traitant au Quai d’Orsay, à savoir la Direction d’Afrique du Nord Moyen-Orient (ANMO), n’ait pas été informée en amont du projet de Nicolas Kassianides. Au pire, elle a laissé filer l’affaire, ne la jugeant pas problématique, au mieux elle aurait eu l’aval du cabinet du Ministre (!). Dans les milieux bien informés, l’on connait parfaitement le surnom de « Rue arabe » de cette Direction. Tout est dit sur ses préjugés et ses préférences. Surtout lorsque l’on sait que certains de ses agents binationaux sont recrutés pour leur connaissance de la langue arabe. Sans parler de quelques contractuels qui ne font pas mystère de leurs penchants bien connus. Souvenons-nous de cette Madame Foldingue qui ne trouvait pas mieux d’aller déchirer des photos d’otages du 7-octobre en vociférant contre qui l’on sait ! …
Une fois encore, les responsabilités des uns et des autres au sein d’ANMO, voire du cabinet du ministre ou du conseiller diplomatique de l’Élysée, devront être établis dans la transparence et la vérité. Se taire serait se rendre complice. Nommer, serait déjà agir pour reprendre la formule choc de Dominique de Villepin.
Un dysfonctionnement au niveau de l’Inspection générale des Affaires étrangères
Enfin, nous avons peine à imaginer que l’affaire n’était pas connue du Département depuis quelque temps et, cela bien avant qu’elle ne soit ébruitée par quelques médias frondeurs. Auquel cas, il aurait appartenu à l’Inspection générale des Affaires étrangères de se saisir du problème dès qu’elle a eu vent. Est-ce dans son ADN, elle qui n’a rien d’indépendante et impartiale dans la mesure où elle ne constitue pas une authentique inspection à part comme dans certains ministères régaliens ? Un ancien inspecteur adjoint avait coutume de dire : « l’Inspection trouve toujours ce qu’elle cherche mais elle ne trouve jamais ce qu’elle ne cherche pas ». Courageuse mais pas téméraire surtout si elle reçoit des instructions orales du cabinet du ministre de ne pas se montrer trop intrusive pour des raisons peu avouables (protéger tel ou tel des foudres de l’Administration). À ce stade, tout est possible, le pire comme le meilleur. Affaire à suivre !
Le Quai d’Orsay, maison tolérante ?
« Toute vérité n’est pas bonne à dire ». L’on pourrait ajouter à entendre par les chastes oreilles des diplomates de cette Maison très tolérante qu’est le Quai d’Orsay. Il y a bien longtemps, un ambassadeur de France en Israël, accompagné de son conseiller militaire, se déplace à l’aéroport Ben Gourion pour y accueillir un hôte de marque venu directement de Paris. Le premier indique à mi-voix au second qu’il ne doit pas s‘étonner des « manières précieuses » de l’auguste visiteur, ajoutant que le Quai d’Orsay a toujours été une « maison tolérante ». Mais, il s’offusque lorsque le haut gradé ose affubler le Ministère des étranges Affaires du qualificatif de « maison de tolérance ». Il est vrai que la Maison des bords de Seine sait souvent fermer les yeux sur de nombreuses turpitudes de certains de ses agents, se vengeant sur d’autres ne disposant pas des protections traditionnelles. Un classique du Département, la théorie du bouc émissaire. L’affaire Nour Attala est beaucoup plus grave tant elle met en évidence, a priori, de lourdes fautes de nombreux diplomates soit par candeur, soit par aveuglement.
La suite est intéressante. Alors que la polémique ne fait que gonfler, sur X, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, annonce la fermeture du compte X incriminé et le lancement d’une enquête. Le très vocal et très voyageur Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, promet de faire toute la lumière sur ce couac diplomatique. Nous devons le prendre au mot et savoir si des têtes vont tomber ou bien s’il mettra la poussière sous le tapis. Une vieille tradition du Quai d’Orsay. Cela démontre, à tout le moins, qu’il ne semble pas parfaitement informé de ce que font ses ouailles de diplomuches sur un dossier, aussi sensible intérieurement qu’extérieurement – que ne l’est le dossier du conflit au Proche-Orient. Va-t-il prendre la juste mesure du problème et prendre le taureau par les cornes pour sanctionner les brebis galeuses qui font peu cas de la défense prioritaire des intérêts de la France dans les lourdes décisions qu’elles prennent ? Nous jugerons sur pièce, le moment venu, des suites qui seront données à cette affaire Nour Attala qui s’apparente au triomphe de la déraison d’État.
© Jean Daspry
Jean Daspry est le pseudonyme d’un haut fonctionnaire, Docteur en sciences politiques
Notes
[1] Dominique de Villepin, Nous devons nous opposer à cette folie meurtrière, Le Monde, 1er août 2025, p. 26.
[2] Julien Tellier, Sciences Po Lille : une étudiante réfugiée gazaouie fan d’Hitler fait scandale, www.bvoltaire.fr , 30 juillet 2025.
[3] Roseline Letteron, Gaza : la CNCDA et les bâtisseurs de ruines, www.libertescheries.blogspot.com , 13 juillet 2025.

L’admiratrice de Hitler et du Hamas a peut-être vocation à quitter le territoire français, mais nous savons tous qu’elle ne partira pas de sitôt. On ne peut pas la réexpédier à Gaza, la poooovre,et aucun autre pays n’en veut. Donc, 900 euros/mois, plus aides au logement et soins de santé gratuits. Le contribuable est ravi.
C’est une Nazie. Elle est donc tout à fait à sa place à Sciences Po et dans notre République islamonazie. Son idéologie raciste, antisémite, obscurantiste, totalitaire et génocidaire est celle pronée depuis des années par le Hamas et l’ensemble des mouvements islamistes et palestinistes _ parmi lesquels le Parti des indigènes de la République et sa vitrine officielle la FI. C’est l’idéologie de l’Etat français, d’Emmanuel Macron et de ses alliés politiques hexagonaux ou étrangers.
2017 : l’année où la France a définitivement sombré…Combien de Français ont conscience de vivre dans un régime Nazi ? Seulement une infime poignée, ce qui exclut d’emblée la possibilité d’un quelconque « sursaut républicain ».
Les palestiniens et le nazisme est une longue histoire d’amour… rien de nouveau et ce sont les palestiniens qui font le Hamas, personne d’autres…