Tribune Juive

Berlin : Quand l’ouverture du restaurant du chef israélien Eyal Shani est annulée après une manifestation pro-palestinienne


Figure majeure de la scène culinaire internationale, Eyal Shani est connu pour sa chaîne Miznon et son rôle de juré dans MasterChef Israël.

L’inauguration du nouveau restaurant berlinois « Gila and Nancy », créé par le célèbre chef israélien Eyal Shani et l’entrepreneur Shahar Segal, a été annulé ce week-end suite à une manifestation pro-palestinienne. L’événement, prévu pour marquer l’ouverture de l’établissement, a été reporté d’environ trois semaines, selon les organisateurs.

Le rassemblement, initié sur les réseaux sociaux, appelait au boycott des entreprises israéliennes en raison de la guerre à Gaza. Fait notable : parmi les manifestants figuraient non seulement des militants pro-palestiniens, mais également des citoyens israéliens et des membres de la communauté juive allemande. Certains s’étaient déjà réjouis en ligne après la dégradation d’un autre restaurant Shani-Segal à Melbourne, quelques jours plus tôt.

Cette participation d’Israéliens a particulièrement irrité les fondateurs du restaurant. « C’est désagréable, surprenant et révoltant de voir ce rejet venir de nos propres compatriotes », a déclaré Shahar Segal au média israélien Ynet. « Mais nous continuerons d’ouvrir de nouveaux lieux et de raconter notre histoire, l’histoire israélienne, à ceux qui veulent l’écouter. »

Les deux hommes voient dans cette vague de boycott une dérive vers l’antisémitisme. « La haine d’Israël se transforme inévitablement en haine des Juifs. Une fois libérée, cette haine est comme un démon sorti de sa bouteille. Il faudra des années pour la contenir. » »Il faut continuer à être Israéliens dans le monde. Créer des lieux qui montrent qui nous sommes vraiment. Un seul restaurant peut contrer mille haines »

Eyal Shani

Dans un contexte mondial de tensions croissantes, les entreprises israéliennes à l’étranger sont de plus en plus ciblées, y compris par certains membres de la diaspora. Cette fracture interne alimente des débats douloureux au sein des communautés juives, notamment en Europe. Eyal Shani appelle, malgré tout, à renforcer la présence culturelle israélienne à l’international : « il faut continuer à être Israéliens dans le monde. Créer des lieux qui montrent qui nous sommes vraiment. Un seul restaurant peut contrer mille haines. »

Malgré les obstacles, Shani et Segal affirment leur détermination à défendre leur identité et à faire rayonner la culture israélienne à travers la gastronomie.

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