Tribune Juive

Pour la ministre israélienne des Implantations et des Missions nationales, Orit Strock, « la libération des otages ne doit plus prévaloir »

Orit Strock à i24NEWS : « La libération des otages n’est pas l’unique priorité »

« Vingt ans après le désengagement et 33 ans après Oslo, Gaza est devenue une empire de terreur nourrie par la haine, comme le 7 octobre l’a prouvé »

© Yonatan Sindel/Flash90

La ministre israélienne des Implantations et des Missions nationales, Orit Strock, a défendu, hier lundi, sur i24NEWS en hébreu, sa position appelant à intensifier la guerre à Gaza, « y compris dans les zones où se trouvent les otages, malgré les risques pour leur vie »: « Je comprends l’angoisse des familles des otages, mais en tant que membre du cabinet, je dois privilégier l’intérêt général d’Israël », a-t-elle déclaré dans face à Miri Michaeli : « La destruction du Hamas reste prioritaire. Vingt ans après le désengagement et 33 ans après Oslo, Gaza est devenue une empire de terreur nourrie par la haine, comme le 7 octobre l’a prouvé ».

Critiquant l’existence de zones intouchées, représentant 25 % de Gaza et où le Hamas opère encore, elle déclare: »De ces secteurs sortent des roquettes et des tentatives d’enlèvement de soldats. Laisser ce statu quo risque de créer de nouveaux otages ».

Malgré les efforts pour protéger les 50 otages restants, dont 20 seraient encore en vie, elle juge impossible de préserver ces « zones interdites » si Israël veut éradiquer la menace terroriste. Ses propos ont suscité la colère des familles, qui l’accusent de « normaliser la captivité » des otages.

Déclarant qu’elle prie tous les jours sur la Tombe des Patriarches pour la libération des otages, elle a appuyé là où ça fait mal, touchant des près le dilemme lié aux otages et les valeurs fondatrices du pays, et n’hésitant pas à affirmer sur « Kol BaRama » qu’il fallait lancer une « bataille décisive » pour reprendre le contrôle total du territoire, même si cela devait mettre en danger les otages israéliens encore détenus : « Il faut tout faire pour qu’ils ne soient pas blessés, mais cela pourrait arriver, oui. Ce n’est pas raisonnable de faire la guerre avec 25 % du territoire qu’on n’ose pas toucher parce qu’il y a des otages ».

Rejetant l’idée d’un échange partiel, elle assure qu’il ne reste que 20 otages vivants à Gaza selon ses informations : « Je les connais tous par leur prénom. Je prie pour eux chaque jour à la grotte des Patriarches. Il n’y en a pas 50, mais 20 vivants et 30 morts. »

Le Forum des familles d’otages a vivement réagi : « Strook prône le sacrifice des otages, et avec eux celui des valeurs fondatrices d’Israël. Elle banalise leur captivité au nom d’une guerre éternelle et absurde. »

Einav Zangauker, mère de Matane otage à Gaza depuis 654 jours, a répondu : »Que Dieu ait pitié de ton âme obscure, mangeuse de mort. Même Lui ne te pardonnera pas », alors que Vicky Cohen, mère de Nimrod, un soldat lui aussi toujours détenu à Gaza, ajoutait : « Vous voulez condamner mon fils à mort. Avez-vous le courage de me le dire en face, les yeux dans les yeux ? », et que Anat Angrest, mère de Matane finissait : « Les soldats n’abandonneront pas Matane. Ils veulent que leur héroïsme mène à un accord qui les ramène tous vivants. »

Enfin, Itzik Horn, père d’Eitan toujours otage du Hamas et de Yair qui, lui, a été libéré, a conclu : « Ceux qui s’opposent à l’accord ? Qu’on échange leurs enfants à la place des nôtres. C’est facile d’être contre quand on est autour de la table avec ses enfants ».

TJ
‌‌

Quitter la version mobile