
C’est de cet Ardisson-là dont je veux me souvenir.
J’ai été très en colère après sa malheureuse prestation chez la Salamé ( non je n’ai pas oublié le é).
J’ai été choquée, blessée par la comparaison qu’il a faite.
J’ai entendu ses excuses et j’ai surtout appris qu’il ignorait tout du médecin pseudo témoin de Gaza qu’il avait en face de lui, en l’occurrence un activiste palestinien.
Salamé s’était bien gardée de le lui dire.
Alors c’est vrai rien, au monde ne peut excuser un tel dérapage et une aussi horrible bévue.
Mais j’estime qu’on ne peut pas résumer la vie d’un homme de 76 ans à ces dix minutes d’émission.
Il a été le plus innovant, le plus créatif, et peut être l’un des meilleurs parmi ceux qui ont fait la télévision française.
De « Lunettes noires pour une nuit blanche », « Paris dernière » , « On a tout essayé » , « 93 faubourg St Honoré » à « Tout le monde en parle », il aura été celui qui nous tenait des heures devant notre écran et qui nous surprenait par la qualité de ses interviews.
On ne peut certainement pas le taxer d’antisémitisme, ce que j’ai pu lire ici et là depuis ce matin.
Il l’a prouvé à maintes reprises.
De Carpentras à la récente marche contre l’antisémitisme, il a toujours répondu présent.
Il avait essuyé quelques déceptions ces dernières années et avait du mal à tirer sa révérence professionnelle.
Il traversait aussi et surtout l’épreuve difficile de sa maladie dans la discrétion totale.
L’homme en noir a quitté ce monde ce 14 juillet, un dernier clin d’œil de royaliste à la République française.
Qu’il repose en paix.
© Tina Bens
Un commentaire parmi d’autres:
« Merci Sarah pour votre esprit de synthèse par rapport à cet excellent animateur, bien plus sensible qu’on pouvait l’imaginer ; s’il s’était lourdement trompé en assimilant Gaza à Auschwitz (et a immédiatement fait son mea culpa) , on ne peut lui en tenir éternellement rigueur, surtout compte tenu de l’état où il se trouvait en mai 2025 ! Votre publication fait, d’une certaine manière, contrepoids aux jugements implacables que j’ai pu lire à son encontre au lendemain de sa mort ! Pour moi, qui regardais régulièrement ses émissions, je considère que lorsqu’une personne célèbre nous quitte après avoir accompagné nos moments heureux, c’est un peu une part de nous-mêmes qui s’en est allée ». Esther Jajubowicz