Tribune Juive

Charles Rojzman. La Vérité

La vérité ? Tout le monde la connaît. Tout le monde la voit. Mais personne ne veut l’entendre. Trop brutale. Trop dangereuse. Alors on tourne autour. On dévie. On déguise. On dit « difficulté sociale » au lieu de violence. « Incivilité » au lieu d’agression. « Jeunes » au lieu de coupables. On préfère les formules creuses, les anesthésies verbales. C’est plus propre. Plus confortable. Pendant ce temps, la réalité frappe.

Une partie significative de la jeunesse masculine, née en France, souvent issue de l’immigration maghrébine, subsaharienne, turque, caucasienne, tchéchène ou albanaise, rejette frontalement le pays qui les a vus naître. De plus en plus décomplexée. De plus en plus violente. Agressions, vols, harcèlement, incendies, menaces, humiliations. Une haine ouverte. Un ressentiment constant. Une certitude : la France leur doit quelque chose.

Ils ne demandent pas. Ils prennent. Ils n’expriment pas une souffrance. Ils posent un ultimatum. Ils ne veulent pas d’égalité : ils veulent une revanche. Ce qu’ils cherchent, ce n’est pas l’intégration, c’est la soumission du pays d’accueil. Ce n’est pas la justice, c’est la domination. Ils sont en guerre. Et cette guerre, on la nie.

Tout est là. L’école attaquée. Les enseignants ciblés. Les policiers cernés. Les pompiers caillassés. Les médecins menacés. Les femmes insultées. Les honnêtes gens, de toutes origines, fuient. Ceux qui le peuvent quittent les quartiers. Ceux qui restent baissent les yeux.

Ce n’est plus un problème de délinquance. C’est une sécession. Une rupture. Morale. Culturelle. Identitaire. Une enclave étrangère à l’intérieur du territoire. Un peuple dans le peuple. Avec ses codes, ses chefs, sa loi. Et sa haine de la nôtre.

Ce rejet est entretenu. Flatté. Instrumentalisé. Par une partie des médias, du monde associatif, de la classe intellectuelle. Par une idéologie victimaire devenue religion. Par des excuses permanentes. La violence devient revendication. L’agression, protestation. L’émeute, expression.

Ils frappent, et on leur trouve des excuses. On explique. On contextualise. On justifie. Toujours. Les familles déstructurées. Les pères absents. Les discriminations. Les frustrations sexuelles. Les traumatismes coloniaux. Les échecs scolaires. Les dealers comme seuls modèles. Le Coran comme unique réponse. La haine comme carburant.

Mais ce n’est pas l’environnement qui crée la violence. C’est la violence qui choisit son terreau. C’est la culture, la norme, l’impunité. Ce n’est pas un cri de détresse. C’est un projet. Ce n’est pas une déviance. C’est une stratégie.

Et ce projet a un moteur : un islam identitaire, politique, conquérant. Pas une foi. Un rejet. De l’école. De la République. De la laïcité. De la femme libre. De l’art. De la parole. De la liberté. Ce n’est pas Dieu qu’ils cherchent, c’est l’autorité. Ce n’est pas une transcendance, c’est un système de domination. Une loi tribale. Un mur.

La France est insupportable pour eux. Trop libre. Trop métissée. Trop ambiguë. Trop faible, surtout. Alors ils la détestent. Et ils la frappent. Pas tous. Pas toujours. Mais assez pour imposer la peur. Pour contrôler des zones entières. Pour terroriser les autres.

Ce n’est pas un fantasme. Ce n’est pas un sentiment. Ce sont des faits. Des statistiques. Des chiffres. Des procès-verbaux. Des cadavres.

Mais le pire, ce n’est pas la violence. C’est le vide en face. L’Occident ne croit plus en lui-même. Il n’a plus rien à offrir. Plus de sens. Plus de frontières. Plus de courage. Seulement des droits, des excuses, des écrans. Il ne sait plus dire non. Il ne sait plus dire nous. Alors d’autres le disent à sa place. Avec la force de la certitude. Avec le mépris du doute.

Les élites ont trahi. Elles vivent à l’écart. Elles vendent des utopies, des mantras, des diversités. Elles n’enseignent plus la France. Elles s’en excusent. Elles ne gouvernent plus. Elles fuient. Elles laissent faire.

Pendant ce temps, la fracture s’élargit. Le seuil est franchi. Le territoire se morcelle. L’autorité s’effondre. Le réel se venge. Et le pays recule.

Il ne s’agit plus de vivre-ensemble. Il s’agit de survivre, séparément. De tenir. De défendre. Ce qui peut encore l’être. Une langue. Un ordre. Une mémoire. Une dignité.

Il faudra tôt ou tard refermer les portes. Réduire l’immigration. Rompre avec le mythe de l’intégration automatique. Refuser les discours révolutionnaires. Reprendre le contrôle. Sans haine. Mais sans mensonge.

Ce qui vient n’est pas un apaisement. C’est un combat. Un combat pour ce qui reste de civilisation. Un combat intérieur, silencieux. Une citadelle. Il faudra s’y tenir. Tenir bon. Tenir vrai. Nommer. Résister. Refuser le néant. Offrir autre chose. Un sens. Une exigence. Un exemple.

Ce n’est pas en creusant d’autres failles qu’on sauve une maison qui s’écroule. Il faudra reconstruire. Mur par mur. Mot par mot. Loi par loi. Et cesser d’avoir peur. Des mots. Des faits. De la vérité.

© Charles Rojzman

Dernier ouvrage paru: « Les Masques tombent. Illusions collectives, vérités interdites. Le réel, arme secrète de la démocratie ». FYP Editions

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