
Dès lors qu’il s’agit d’enfants juifs, les habituels contempteurs du transport aérien prennent le parti de l’équipage qui les a débarqués. Prompts à dénoncer la violence policière quand les forces de l’ordre interviennent dans les cités de la drogue, ils ne sont pas choqués quand une jeune femme est plaquée au sol, molestée et menottée pour avoir protégé les enfants dont elle a la charge…
Pourtant, tous les témoignages de passagers du vol Vuelling attestent des mensonges de la compagnie. Manifestement, les enfants étaient calmes, même lorsqu’il ont reçu l’ordre de débarquer, ils ont obtempéré sans se rebeller.
Le comportement de l’équipage et de la police me laisse sans voix. Au cours de mes nombreux voyages, j’ai vu des groupes difficiles à gérer, je me souviens, sur un Paris-Milan, d’adultes supporters de foot dont les vociférations rendaient inaudibles les consignes de sécurité. L’avion a décollé et les autres passagers ont supporté le brouhaha jusqu’à l’atterrissage. Sur Londres, un steward avait du mal à calmer un groupe de cadres en goguette, complètement saouls, qui chahutaient une hôtesse avec force sifflets et réflexions misogynes…
La brutalité de l’expulsion des enfants français d’une colonie de vacances juive est inédite, elle n’a d’autre cause que le climat d’antisémitisme qui sévit en Europe et particulièrement en Espagne. Les salopards français qui applaudissent sont les dignes descendants des Kollabos.
© Guy Konopnicki
Né après, du côté de La Place de la Nation, sur la Ligne 9 du métro parisien, sensible Au Nouveau chic ouvrier, ce qui n’interdit pas l’Eloge de la fourrure et moins encore celui de La France du Tiercé, Guy Konopnicki redoute Le silence de la ville, s’inquiète de La gauche en folie, assume La faute des Juifs et avoue avoir un peu évolué depuis Le jour où De Gaulle est parti… Ces titres et quelques autres le définissent, romancier et journaliste, Konop dans la Série Noire et Chroniqueur à Marianne.