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Bourses de Téhéran et Tel Aviv : Ce que répondent les Marchés au dictateur iranien. Par Joel Hanhart

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Bourses de Téhéran et Tel Aviv : CE QUE RÉPONDENT LES MARCHÉS AU DICTATEUR IRANIEN



« Le régime sioniste, avec tout son bruit et ses prétentions, a presque été mis à genoux », déclarait jeudi Ali Khamenei dans son premier message télévisé depuis le cessez-le-feu. Selon le Guide suprême iranien, Israël aurait été « écrasé » sous les frappes iraniennes, tandis que les États-Unis auraient reçu « une gifle cuisante ». Un discours victorieux prononcé depuis son bunker souterrain, contrastant singulièrement avec la réalité que révèlent les marchés financiers des deux pays.

👉Téhéran : L’Effondrement derrière la Rhétorique

La réouverture de la bourse de Téhéran après douze jours de suspension a brutalement démenti les fanfaronnades officielles. Dès les premiers échanges, l’indice principal s’est effondré de 2,1 %, entraînant 99 % des entreprises cotées dans sa chute. Cette débâcle s’est traduite par une file d’attente de vente record de 350 000 milliards de rials, soit 416,7 millions de dollars.

En quatre-vingts minutes seulement, les investisseurs individuels ont retiré 12 000 milliards de rials du marché, révélant une panique que les autorités peinent à masquer.


👉 Tel Aviv : L’Euphorie

L’indice Tel Aviv-125 a bondi de 7 % depuis le début de l’opération militaire du 13 juin, propulsant Israël parmi les marchés les plus performants au monde avec un gain annuel de 19 %, surpassant largement les 2 % du S&P 500.

Cette euphorie s’est traduite par un afflux spectaculaire de 100 milliards de shekels, portant la capitalisation boursière totale à 1,4 billion de shekels. Le secteur bancaire a particulièrement brillé avec une progression de 41 % depuis janvier, ajoutant 31 milliards de shekels à sa valorisation. Cette performance reflète la confiance retrouvée des investisseurs étrangers, qui perçoivent les banques israéliennes comme un baromètre fiable de l’économie locale.


👉 L’Arithmétique Implacable de la Géopolitique

Cette opposition spectaculaire révèle des fondamentaux économiques radicalement différents. L’économie iranienne, étranglée par les sanctions et affaiblie par l’isolement international, peine à rassurer des investisseurs échaudés par les aventures géopolitiques du régime. La fermeture prolongée du marché témoigne d’une fragilité structurelle que les déclarations martiales de Khamenei ne parviennent plus à masquer.

L’économie israélienne démontre à l’inverse une résilience remarquable. Le renforcement du shekel de 6 % face au dollar depuis janvier catalyse un rapatriement massif des capitaux, alimentant une spirale vertueuse.

Au-delà des performances chiffrées, ces évolutions boursières dessinent les contours d’un nouvel équilibre régional. Tandis que Khamenei proclame depuis son bunker une victoire que démentent ses propres marchés financiers, Israël consolide son statut de hub économique moyen-oriental, attirant les capitaux internationaux en quête de stabilité.

© Joel Hanhart

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