Tribune Juive

Ce que Georges Bensoussan dit et que tant se refusent à entendre. Par Faraj Alexandre Rifai

Son interview publiée dans FigaroVox devrait être lue et relue par quiconque prétend comprendre le conflit israélo-palestinien.

C’est un rappel salutaire, à l’heure où les mensonges les plus grossiers passent pour des vérités dans les tribunes gauchistes ou meme les chancelleries européennes.

En tant que Syrien, élevé dans un système où la haine d’Israël est une langue maternelle, je confirme ligne après ligne ce qu’il écrit. Et je m’étonne que cette parole, pourtant si documentée, si mesurée, reste à ce point marginalisée dans le débat public.

Non, Israël n’a pas empêché la création d’un État palestinien

C’est l’un des grands mensonges de notre époque : prétendre que les Palestiniens n’ont pas d’État parce qu’Israël l’aurait empêché. Bensoussan rappelle calmement les faits : depuis 1937, à six reprises, les dirigeants arabes ont dit non à un partage territorial. Non au plan Peel, non à la résolution 181, non aux offres israéliennes de 2000 et 2007.

Ce refus structurel montre qu’ils ne cherchent pas un compromis, mais l’effacement pur et simple d’israël. 

C’est le seul compromis et la seule paix à laquelle ils aspirent. Le mythe du “combat anticolonial” masque une triste réalité : dans l’imaginaire arabe dominant, un État juif reste illégitime. 

 Georges Bensoussan nous explique pourquoi les discours sur la paix échouent : comment faire la paix quand l’ennemi ne vous reproche pas ce que vous faites, mais ce que vous êtes ?

Bensoussan démonte l’usage obsessionnel du mot “génocide”, l’invocation de la Shoah, la comparaison avec le nazisme. Il parle d’inculture historique. Il a raison. Mais ce n’est pas qu’un manque de savoir : c’est aussi un choix politique. Plaquer Hitler sur Israël permet de renverser les rôles, de maquiller les agresseurs en victimes et de soulager sa propre culpabilité.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : transformer le Juif en bourreau pour ne plus avoir à porter le poids de l’histoire. Accuser Israël de “génocide”, c’est retourner le stigmate, délégitimer moralement l’État juif, et rendre même acceptable ce que l’on n’ose dire clairement : qu’il ne devrait pas exister.

Le Hamas l’a compris mieux que personne. Il a tendu un piège, et une partie de l’opinion occidentale s’y est jetée avec volupté. Ceux qui pleurent aujourd’hui les morts de Gaza refusent toujours de dire comment on combat une organisation islamiste terroriste qui cache ses armes sous les hôpitaux. Leur indignation est sélective.

L’entretien se conclut par une leçon d’hier : le colonisé grimé en colonisateur, l’agresseur maquillé en victime, l’idéologie de la soumission repeinte en combat progressiste.

Depuis 1948, la menace contre Israël est constante. Elle ne vient pas d’un conflit territorial, mais d’un refus de souveraineté juive. Ce refus prend mille visages, mille justifications, mais il reste identique dans sa nature: c’est l’impossibilité d’accepter l’égalité entre Arabes et Juifs.

Et c’est bien cela qu’il faut combattre quand on prétend œuvrer pour la paix et la coexistence.

© Faraj Alexandre Rifai

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