Madame la Maire, vous avez reçu il ya quelques jours une délégation palestinienne qui vous a remis une « carte de la Palestine ». Mais la carte que nous voyons sur les photos n’est pas une carte de Palestine ! Au moment des accords Sykes-Picot, il n’y avait aucune frontière, parce que la Palestine n’était pas un pays, mais juste une région géographique. Cette carte ne représente que 20 % de la Palestine à l’époque des accords !
Vos interlocuteurs, comme Monsieur Abdelfatah Abusrour, directeur du centre culturel Al-Rowwad vous ont-ils dit que le dernier État qui était installé dans cette région était le Royaume de Judée, dont le roi Hérode Archélaüs a été déposé par les Romains en l’an 6 de notre ère ? Vous ont-ils dit que les Romains, excédés de la résistance des Juifs, ont changé le nom du pays en Palestine et que, depuis, la région n’a été gouvernée que par des empires (romains, byzantins, croisés, arabes, croisés, mamelouks, ottomans) dont le siège n’était pas en Palestine ?
Vos interlocuteurs vous ont-ils dit que les Juifs sont les autochtones de la Palestine, qu’ils y ont toujours vécu, depuis des millénaires ? Parfois majoritaires, ils étaient minoritaires quand ces empires les persécutaient, les opprimaient. Une situation similaire à celle des Indiens d’Amérique.
Vos interlocuteurs vous ont-ils dit qu’aux 19ème et au 20ème siècles, il y a eu une très importante immigration arabe, venant surtout d’Europe orientale et du Maghreb ?
Le 24 juillet 1922, la Société des Nations (ancêtre de l’ONU) a donné mandat à la Grande Bretagne de gérer la région de Palestine en vue de “la création de la maison nationale juive” (article 4 du mandat). La carte ci-dessous représente la “Palestine mandataire,” c’est-à dire la région de Palestine, qui inclut les actuels pays d’Israël, de Gaza, les actuels Territoires palestiniens et la Jordanie (article 24 du mandat). A l’époque, il n’y avait pas de frontières entre ces pays. En septembre 1922, la Grande Bretagne a séparé le territoire à l’Est du Jourdain, qui deviendra en 1946 le royaume arabe de Transjordanie, le premier état arabe palestinien qui ait jamais existé !
En 1948, ce fut au tour d’Israël de déclarer son indépendance, sur à peine 10% de la région Palestine. Mais 10 %, c’était encore trop pour les Frères musulmans, qui avaient collaboré avec les nazis pendant la guerre et qui étaient motivés par un antisémitisme féroce. Ils ont entraîné les pays arabes de la région dans une guerre contre Israël. Une guerre qu’ils voulaient génocidaire ! La Ligue arabe a alors demandé aux Arabes de quitter le territoire israélien (les 10 %) pour laisser les armées arabes massacrer tout le monde sur leur passage, c’est-à-dire les Juifs. Ce fut l’exode de 700.000 arabes, ce que les Arabes appellent la nakba.
La Jordanie était, tout naturellement, un état arabe pour ces réfugiés de la nakba. Et effectivement, une grande partie de ces réfugiés se sont installés en Jordanie. En 1948, la Jordanie a annexé la Judée-Samarie, aussi appelée Cisjordanie. Les réfugiés arabes de 1948 auraient pu être aujourd’hui jordaniens. Mais à cause de la stratégie violente de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), en septembre 1970 (le “septembre noir”), l’armée jordanienne a expulsé l’OLP, tuant 5 000 Arabes palestiniens ! En 1988, la Jordanie a renoncé officiellement à la Cisjordanie (occupée par Israël depuis la guerre de 1967) et a retiré la citoyenneté jordanienne à la plupart des Palestiniens vivant là.
Les attentats ont aussi rendu impossible la création d’un nouvel état palestinien, qui semblait pourtant en bonne voie avec les accords d’Oslo (1993-1995), alors qu’Israël était prêt à des concessions territoriales majeures. Mais l’OLP et le Hamas ne veulent pas d’un état arabe à côté d’Israël. Ils le veulent à la place d’Israël. C’est écrit noir sur blanc dans la charte du Hamas !
Vos interlocuteurs vous ont-ils dit, Madame la Maire, que les Frères musulmans portent la totale responsabilité de la nakba ? Et que le terrorisme palestinien a contribué à la rupture avec la Jordanie et à l’échec des pourparlers d’Oslo ?
Dans les faits, il existe aujourd’hui déjà deux états arabes palestiniens : le royaume de Jordanie (sur 80% de la région de Palestine) et Gaza (dirigée par le Hamas). La création d’un troisième état palestinien dans la Palestine ne mènera pas à la paix dans les conditions actuelles. Au contraire, elle renforcerait les islamistes radicaux.
Peut-être vos interlocuteurs ne vous ont-ils pas dit tout cela parce qu’ils ne le savent pas eux-mêmes. Peut-être ont-ils subi l’endoctrinement par l’école palestinienne, qui incite à la haine et nie tout lien des Juifs avec cette terre, pourtant mentionné dans le Coran. Pour aller vers la paix, pour que les peuples puissent vivre ensemble ou côte à côte, il faut faire taire ces suprémacistes islamistes, informer les peuples de la véritable Histoire de la Palestine, les inciter au respect mutuel. Si les peuples prennent conscience des torts que les islamistes radicaux leur ont fait, on peut espérer qu’ils vont les désavouer et les rejeter. Peut-être auront-ils besoin de l’aide des démocrates européens, arabes, chrétiens, juifs, musulmans etc, qui ne manquent pas.
Vos interlocuteurs, Madame la Maire, vous ont seulement montré une carte d’Israël, cible de l’OLP et du Hamas. Peut-être n’était-ce pas délibéré, mais ils vous ont raconté une histoire arrangée selon des narratifs islamistes radicaux. Reprenez le chemin de la paix, et de la coopération avec Israël. Rétablissez vos jumelages, encouragez les échanges entre des Français, des Israéliens et des Arabes (jordaniens ou gazaouis), basés sur le respect de toutes les identités.
Tony et Alexandre Feigenbaum
(Tony descend d’une famille juive palestinienne)