
Depuis le 13 mai 2025 circule sur le net un texte intitulé « Pas en notre nom », Des Juives et des Juifs de Belgique dénoncent les crimes d’Israël et l’inaction européenne[1].
Le concept de la campagne « Pas en notre nom » (« Not in Our Name » en anglais) est né aux États-Unis au début des années 2000, spécifiquement en réaction à la « Guerre contre le terrorisme » et à l’invasion de l’Irak qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001.
Ce mouvement a été initié par un groupe d’intellectuels, d’artistes, et d’activistes américains qui s’opposaient fermement à la politique étrangère de l’administration Bush, qu’ils considéraient comme militariste, oppressive et contraire aux valeurs démocratiques et humanistes. Ils ont publié une déclaration intitulée « Not in Our Name » en avril 2003, juste avant l’invasion de l’Irak, pour exprimer leur dissidence et appeler à la résistance.
L’idée centrale était de signifier que les actions du gouvernement américain n’étaient pas menées avec le consentement ou au nom de tous les citoyens, et que beaucoup s’y opposaient activement. Ce slogan a rapidement été adopté par les mouvements pacifistes et anti-guerre à travers le monde, devenant un cri de ralliement pour ceux qui refusaient d’être associés aux politiques qu’ils jugeaient injustes ou destructrices.
13 mai 2025, 19 mois après la guerre déclenchée contre l’État juif par l’organisation islamo nazie ouvertement et clairement génocidaire du Hamas [2] commettant le 7 octobre 2023 le plus grand massacre de masse de juifs depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, assassinant sauvagement 1200 personnes dont 71 binationaux ( 42 Français), c’est en Belgique qu’un appel du même nom est publié sous anonymat puis signé et approuvé par 769 signataires à l’heure où j’écris ces lignes.
Cet appel est une honte, une faute grave et l’expression la plus achevée de la haine de soi.
Une honte et une faute grave car ce texte est parsemé de termes insultants, dégradants, disqualifiants et d’accusations infamantes graves envers l’Etat juif, cet état d’Israël fondé en 1948 après 2000 ans d’exil, de souffrances et de massacres de masse, faisant suite à la dernière proposition du plan de partage de la Palestine administrée par la puissance occupante anglaise et que SEULS les juifs acceptèrent tandis que les Arabes s’y opposèrent en appelant déjà au Djihad et au meurtre des juifs dès le lendemain de la déclaration d’indépendance, déclenchant ainsi la première guerre israélo arabe d’un cycle interminable puisqu’il se prolonge encore aujourd’hui à Gaza, territoire rendu aux Palestiniens en 2005 .
« Crimes de guerre » « criminels de guerre » « état criminel » « terre meurtrie » « colonisation » « occupation » « sanctions » « gravité des crimes commis » « carnage » « génocide » « mesures de rétorsion » « suspension des accords avec Israël » « rappel du personnel diplomatique » « massacres » « nettoyage ethnique », autant de signifiants accablants égrenés dans ce texte écrit à l’écriture inclusive irritante, selon l’usage wokiste, pour salir et diffamer l’État juif pourtant victime de la razzia criminelle barbare sanglante, sauvage et cruelle du 7 octobre 2023, commise par plusieurs centaines de civils (jusqu’à 3000) de Gaza, déferlant sur le territoire israélien pour tuer découper décapiter brûler voler violer femmes enfants hommes et même animaux de compagnie, filmant leurs tueries dans une jouissance mortifère exaltée, fiers de leurs exploits funestes que certains se sont empressés de raconter au téléphone à leurs parents : « maman j’ai tué un (des) juif(s) ».
Une honte et une faute grave pour la mémoire des victimes mortes et rescapées ainsi que pour celles encore en détention dans les tunnels de la mort à Gaza ainsi que pour leurs familles mais aussi une honte et une faute grave envers la Nation et l’État d’Israël dont plus de 900 soldats citoyens sont tombés pour défendre leur patrie, leur pays, leur foyer et le peuple israélien constamment menacé par les ennemis mortels d’Israël sur au moins 7 fronts de guerre.
Or, cette guerre n’est ni territoriale ni même politique, car le Hamas ne veut pas de « solution à deux états » selon le mantra sans cesse répété par les médias et dans cet appel ainsi que par tant de responsables politiques ou encore par certains intellectuels et artistes, tous soucieux de rester identifiés au camp du Bien afin de ne pas être excommuniés par leur proches, leur communauté, leur entreprise, leur parti, parfois par pur opportunisme plus que par conviction personnelle, souvent par crainte de perdre un statut, un emploi ou une réputation. Ces mêmes raisons poussent aussi souvent ces mêmes personnes à adhérer à la propagande anti israélienne et surtout à souscrire à la haine quasi pathologique envers le premier Ministre Benjamin Netanyahou, certains allant même jusqu’à le nazifier, lui, l’état et son armée.
Car ce que veut le Hamas n’est pas la « solution à deux états », et c’est très clair, c’est écrit et c’est proclamé régulièrement : la disparition et la destruction d’Israël, la solution finale pour l’Etat juif et pour tous les juifs où qu’ils soient.
Cette guerre est donc ontologique, existentielle, vitale, elle engage deux volontés d’être en tant que peuple et nation sur un territoire considéré depuis toujours comme islamique par une très grande majorité de musulmans et sur lequel les juifs n’ont le droit de vivre qu’en tant que Dhimmis depuis la naissance de l’Islam.
Et la guerre, c’est toujours moche, sale, violent, cruel, les gens meurent, de part et d’autre, et en nombre à Gaza surtout parce que le Hamas se cache dans toutes les infrastructures civiles et qu’il est impossible de distinguer un civil d’un milicien, mais cela ne s’appelle en aucun cas un « génocide » quoi qu’en dise ce texte qui omet ceux des experts en droit international qui récusent l’accusation de génocide.
Les mots ont un sens et la formule de Camus est ici plus que jamais pertinente : « Mal nommer un objet c’est ajouter au malheur du monde » Et l’objet est ici cette « chose » qui se nomme « guerre » et non « génocide », une guerre d’agression et d’extermination, une guerre réellement génocidaire qui a commencé le 7 octobre et qui ne s’arrêtera pas tant que le Hamas ne sera pas anéanti militairement et exclu politiquement de toute négociation ultérieure sur l’avenir de Gaza.
Enfin, la honte et la faute grave de ce texte sont aggravées par ce qui leur donne naissance, ce qui les génère, ce qui les produit, peut-être souvent inconsciemment, parfois très consciemment : « la haine de soi juive », ce mal qui est une psychopathologie de la vie quotidienne chez de trop nombreux juifs progressistes, comme si la conscience des juifs de gauche était structurellement plus altérée par cette haine de soi juive que chez les juifs de droite.
La haine de soi juive est une notion théorisée notamment par l’écrivain et philosophe allemand Theodor Lessing dans son livre de 1930 « Der jüdische Selbsthass » (La haine de soi juive).
Cette « haine de soi » renvoie à une forme d’aliénation identitaire où un individu d’origine juive en vient à rejeter, critiquer ou même mépriser son propre héritage au-delà d’une limite raisonnable, souvent en raison de pressions sociologique et politique externes et d’une intériorisation de l’antisémitisme et d’une culpabilité ontologique d’être juif qui le poussent à un excès de conformité à la norme, cette dernière étant actuellement plus anti israélienne et anti sioniste que le contraire comme on peut le voir depuis le début de ce conflit.
La critique du gouvernement israélien n’est pas nécessairement assimilable à un antisémitisme, bien entendu, mais la critique exclusive, excessive et constante de ce gouvernement, son accablement systématique et sa condamnation radicale au profit d’une palestinophilie exacerbée en temps de guerre constitue une honte, une faute grave et relève d’une forme achevée de cette haine de soi juive qui fait tant de mal à la majorité des juifs. (Exemple ici : 769 signataires pour une population de 30.000 juifs en Belgique)
L’innommable du 7 octobre 2023 n’est pas et ne sera jamais soluble dans Gaza, ni dans ses souffrances ni dans ses morts.
© Michel Rosenzweig. 28 mai 2025
Notes
[2] Acronyme partiel de ḥarakat al-muqāwma al-ʾislāmiyya « Mouvement de résistance islamique »), mouvement politique dont la branche armée sont les brigades Izz al-Din al-Qassam.
