Tribune Juive

Jérusalem! Par Joel Hanhart

Illustration : © Joël Hanhart, 2025


En 1999, j’y venais pour la première fois y passer plus que des vacances. Première année en Yechiva.
La ville avait été réunifiée 32 ans auparavant.

Que de chemin parcouru depuis, bH!

De 633 700 habitants en 1999 à près d’un million aujourd’hui (à l’apogée d’Hérode le Grand, les historiens estiment la population à 120 000 habitants maximum).

Cette renaissance démographique s’accompagne d’une révolution urbaine sans précédent. Le tramway, inauguré en 2011, transporte quotidiennement 145 000 passagers sur ses 23 kilomètres de lignes, tandis que deux nouvelles lignes sont en construction pour 2027. 180 kilomètres de pistes cyclables ont été aménagés, transformant les habitudes de mobilité urbaine.

Il faut venir sur place pour voir comment les quartiers se sont développés durant ce quart de siècle. De véritables hubs prennent forme, tandis que les grands projets redessinent les transports.
Le train relie Jérusalem à Tel-Aviv en une bonne demi-heure (il avait fallu une dizaine d’heures à François-Joseph pour venir de Jaffa).

Le paysage intellectuel connaît simultanément une explosion remarquable. Les institutions d’étude juive traditionnelle passent de 180 en 1999 à plus de 400 aujourd’hui, tandis que les étudiants à temps plein bondissent de 28 000 à 65 000. L’Université hébraïque collectionne les prix Nobel avec huit lauréats affiliés depuis 1999, confirmant son rang parmi les cent meilleures universités mondiales. Le campus de Givat Ram se modernise sous nos yeux!

Le PIB de la région métropolitaine double, progressant de 8,2 à 18,7 milliards de dollars. Les start-ups high-tech explosent, passant de 80 à 650 entreprises employant plus de 22 000 personnes. Le parc technologique de Har Hotzvim s’étend sur 1 200 hectares et emploie 35 000 personne, alors que le nouveau quartier des affaires est planifié à l’entrée de la ville pour faire exploser les records.

Les espaces verts urbains progressent de 4 200 à 5 880 hectares. Le projet « Jérusalem Verte 2030 » prévoit 30% d’espaces verts supplémentaires, tandis que 40% des bâtiments publics sont désormais certifiés écologiques.

La ville se réinvente sans sacrifier ce qui la caractérisait déjà en 1999: l’attente de voir se réaliser pleinement la vocation promise.

Le nombre de synagogues actives progresse de 680 à plus de 1 200, avec une participation quotidienne aux offices estimée à 180 000 fidèles. Le Mur occidental, entièrement réaménagé avec des tunnels souterrains et une place pouvant accueillir 100 000 personnes, reçoit 11 millions de visiteurs annuels.

Mais surtout – et encore une fois : impossible de réduire cela à des chiffres; il faut venir sur place pour le percevoir – il y a ce dynamisme, cet ancrage dans le temps long, ces paradoxes qui rendent la dialectique palpable… qui font que cette ville n’est à nulle autre pareille. Parce que ce qui s’y dessine, patiemment, c’est le portrait d’une humanité réconciliée!

Yerouchalaïm !

© Joel Hanhart

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