Tribune: Un cri lucide.

Ebauche contre l’antisémitisme

Regardez ce que fait aujourd’hui Emmanuel Macron.
La France vacille. L’économie chancelle. Il n’a plus de majorité, plus de pouvoir réel.
Alors, avec une forme de perversité politique, il s’est saisi du seul levier encore efficace pour faire parler de lui : Israël.

Les politiques l’ont bien compris : pour exister médiatiquement, il faut taper sur Israël.
La France insoumise a fait campagne sur Gaza pendant deux ans. Macron, lui, s’y met maintenant, en retard, mais avec la même recette.
Taper sur Gaza, taper sur Israël, et surtout, ne pas parler du reste.

Les Juifs sont attaqués de toutes parts.
Par les armes — cela, on le sait.
Par les mots — cela, on l’entend.
Par les images — celles que les médias diffusent sans vérifier, tant il est plus rentable de vendre une famine que de chercher la vérité.
Par les politiques — certains en quête d’électorat, d’autres d’une conférence sponsorisée dans le Golfe.
Par les nations — complices d’un relativisme moral devenu stratégie diplomatique.

Mais tout cela, on le sait. On l’entend. On le lit. Chaque jour.
Nous savons que nous sommes attaqués. Nous savons que la vérité est piétinée, déformée, renversée.

Alors plutôt que d’en faire des tribunes plaintives, des cris d’impuissance, des lamentations publiques… changeons de posture.

Que chacun s’arme.
De son savoir. De sa parole. De sa capacité à agir.
Ce n’est plus le temps de la plainte.
C’est le temps du combat.
Un combat qui se mène avec des mots, des actes, de la détermination.
Un combat de dignité, de stratégie, de construction.

Commençons par nos enfants.

Ils n’ont rien demandé.
Et pourtant, ils rentrent de l’école avec des mots qu’on ne devrait jamais entendre à huit ou neuf ans.
Des insultes dans les couloirs. Des professeurs qui s’improvisent géopoliticiens. Des silences coupables.

Ne laissons pas leurs esprits se construire dans la peur ou dans la confusion.
Offrons-leur des armes. Pas des armes de guerre.
Des armes de savoir.

Racontons-leur l’Histoire. La vraie.
Expliquons-leur comment Israël s’est construit, contre vents, marées et mensonges.
Rappelons-leur les propositions de paix successives — et les refus palestiniens, systématiques.
Faisons-leur écouter ces voix nouvelles, comme ce brillant Bob Hasbara, le Belge de la riposte argumentée. Demandons-lui de créer une chaîne dédiée à notre jeunesse pour surmonter avec le savoir, les attaques du quotidien.

Et j’en appelle solennellement à ceux qui détiennent le savoir : Georges Bensoussan, Alain Finkielkraut, et tant d’autres.
Que leur génie ne reste pas enfermé dans des livres pour érudits.
Qu’ils créent des manuels simples, par tranche d’âge : pour l’école primaire, le collège, le lycée.
Avec des questions simples, des réponses claires.
Des vidéos pédagogiques, des chaînes thématiques.
Ce n’est pas l’élite qui a besoin d’eux aujourd’hui. C’est la jeunesse exposée. Offrons-leur l’arme de la parole, ils sont notre devenir.

 Faisons l’unité. La vraie.

Certains intellectuels juifs ont cru bon d’en rajouter.
Ils ont pensé que, quitte à être attaqués, autant s’autoflageller publiquement.
Peut-être qu’en ajoutant leur voix au concert des accusations, ils se protégeraient.
Ils n’ont rien compris.

S’unir, ce n’est pas être d’accord sur tout.
C’est savoir ce qui, à un moment, doit primer.
L’unité ne se décrète pas avec un tweet. Elle se construit.

Et non, ce n’est pas suffisant de créer un groupe WhatsApp où chacun s’indigne à l’unisson.
Car à force d’être entre soi, on n’entretient que deux choses : la colère ou le stress.
Mais rarement la créativité, et jamais l’action.
Rien qui permette à chacun de se projeter vers ce qu’il pourrait construire.

Ce qu’il faut, c’est parler à la majorité silencieuse.
Celle qui doute, qui observe, qui écoute.
Celle qui, bien souvent, peut encore basculer du bon côté — à condition qu’on l’aide à sortir du silence.

Alors soyons concrets.
Invitons nos voisins. Parlons à nos collègues. Disons-leur ce que nous ressentons.
Partageons nos peurs, nos doutes, notre fatigue. Pas pour les accuser, mais pour leur tendre la main.
Car ils ne savent pas toujours. Ou ils n’osent pas poser de questions.
Ouvrons la conversation. Provoquons la rencontre.
Offrons-leur des mots simples, des explications claires, des exemples, des sources. Donnons-leur les moyens, eux aussi, de ne plus se taire.

C’est ainsi que l’on crée des alliances. Que l’on rééquilibre. Que l’on renforce.
L’équilibre commence autour de nous. Pas dans les grandes chaînes. Pas dans les tribunes.
Mais autour d’un café. D’un dîner. D’une confidence

Soyons solidaires. Pas seulement indignés.

On ne gagne pas un combat avec des publications Instagram seulement.
On le gagne sur le terrain.
Et aujourd’hui, des étudiants juifs vivent en zones hostiles, dans des quartiers où chaque kippa est un danger, chaque sac cacher un stigmate.

Aidons. Maintenant. Concrètement.
Vous avez une chambre libre ? Ouvrez-la.
Un studio vacant ? Louez-le à prix doux à une famille qui a besoin de sécurité.
Vous connaissez un jeune qui n’ose plus aller en cours ? Accueillons-le. Écoutons-le. Offrons-lui un refuge, même temporaire.

La solidarité n’est pas un slogan. C’est une action. Une main tendue. Un geste.

Et cette solidarité ne s’arrête pas à nos frontières.
Elle s’adresse aussi à Israël, à ceux qui se battent pour vivre libres.

Demandons à nos enfants de faire un dessin.
Enregistrons une vidéo, même simple, pour un soldat que nous ne connaissons pas.
Transmettons-la à des comptes influents, ou à l’ambassade d’Israël en France.
Ces gestes comptent.

Nos soldats ont besoin de sentir qu’ils sont aimés, soutenus, compris.
Nous n’avons peut-être pas tous une tribune. Mais nous avons tous une voix.
Et cette voix, aussi discrète soit-elle, peut toucher un cœur.

Alors commençons. Commençons maintenant. Commençons ensemble.

Changeons de posture.
Il n’est plus temps d’analyser.
Il est temps d’agir. De faire. D’incarner.

L’antisémitisme que nous subissons ne se combattra pas avec les recettes d’hier, avec les codes d’hier, avec la prudence d’hier.
Nous avons besoin d’un électrochoc.
D’une stratégie nouvelle.
D’un sursaut collectif.

Ce texte n’est pas un jugement. Il est un appel.
Un cri lucide. Une tentative de réveil.

Repenser nos armes.
Réinventer notre langage.
Refuser d’être les mêmes victimes récurrentes des mêmes indignations creuses.

Nous avons trop pleuré, trop espéré, trop attendu.

L’heure n’est plus à subir, mais à bâtir.
À rassembler. À transmettre.
À défendre avec force ce que nous sommes.

Que cette tribune soit un point de départ.
Pour moi. Pour vous. Pour tous ceux qui savent que le combat ne fait que commencer.

© L’Etoile de David

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*