Tribune Juive

Tel Aviv 15 mai : ni amertume , ni sanglots. Par André Simon Mamou

Tel Aviv jeudi soir à la mi mai 2025: le centre névralgique de la ville est bien sûr le long de l’avenue et très exactement sur la place à la fontaine, le kikar Dizingoff- 

Tout autour : des cafés , des restaurants, un glacier , des boutiques de mode hip hop, un cinéma avec 3 salles , un hôtel tout blanc qui a pris comme nom « Hôtel Cinéma ». 

Jeudi soir , tous les habitants sortent et déambulent ou se regroupent dans les brasseries : pintes de bière, assiettes de frites.

Ce pays est en guerre : 

300 mille soldats et réservistes sont sur place ou en chemin pour essayer de libérer 58 otages dont la moitié ou davantage sont dans des cercueils ou des sacs. 

La fontaine édifiée pour Agam n’est désormais qu’une nécropole ; affiches , photos des soldats tombés dans les catacombes de Gaza , des dessins , des tracts et des centaines d’ours en peluche. 

Pourquoi des ours ? Des petits compagnons des enfants otages ? Les anciens jouets des jeunes soldats morts au combat ? Je regarde les photos , les portraits des jeunes gens de Tsahal. Ma vue s’embrouille : ils se ressemblent tous , ces garçons au grand sourire , cheveux noirs et yeux rieurs, barbe de quelques semaines , tous des beaux gosses qu’on prendrait bien comme gendres. Il y a aussi des photos de soldates ou de jeunes filles venues à la rave party à quelques centaines de mètres des barrières qui devaient empêcher les bêtes féroces de s’approcher . 

Je regarde encore et je m’aperçois que photos , oursons, affiches , tout est défraîchi et sur la margelle du bassin s’est installée la mousse, la crasse des mois perdus . 

Le 7/10 c’était il y a déjà longtemps.

Le Hamas ça veut dire la résistance islamique. Leurs chefs, milliardaires de l’argent détourné, n’en profiteront pas. les services israéliens les ont tous envoyés au paradis des 72 vierges. 

La guerre continue : le Hamas écrabouillé garde ses otages et il ne les lâchera que lorsque Tsahal victorieux acceptera de capituler ! 

On ne connaît pas la fin de l’histoire . On sait que le Président américain a repoussé Macron venu s’immiscer dans une conversation avec Zelensky. Netanyahu sera lui aussi écarté. 

On sait que Trump n’aime pas la guerre, surtout celle qu’on ne gagne pas très rapidement ( no boots on the ground) et il n’oublie pas le Vietnam et l’Afghanistan, sanglantes et coûteuses défaites. 

Il est au Moyen-Orient qu’il est capable de pacifier. Ses interlocuteurs sont flattés de lui parler et ravis quand il parait les approuver. Il est capable de féliciter les chefs Hutis pour leur courage après les avoir pilonnés et contraints à cesser le feu. 

Le prochain Prix Nobel de la Paix c’est pour le Président Trump!

Que va-t-il faire avec l’Iran des centrifugeuses et des pendaisons ? Et la Turquie qui s’avance en territoire syrien ? 

Comment écarter le Hamas et libérer nos pauvres, nos malheureux civils et soldats enchaînés, affamés et torturés ? L’armée d’israël a montré sa force et son courage. Le monde entier aurait dû soutenir Israël et obliger les terroristes à relâcher les otages. Tsahal n’aurait pas eu à se battre dans des catacombes. 

Israël a subi une nouvelle et inattendue double défaite alors que ses soldats avaient gagné partout. 

D’abord le monde entier, celui des faux culs, des antijuifs déclarés ou masqués, des salauds dont on devine la haine et la jalousie dès les premiers mots, tous ont soutenu les terroristes preneurs d’otages et leur violence leur faisait souvent oublier l’existence d’otages dont la libération aurait tout arrêté. 

Ensuite, si le but du Hamas et des islamistes était de mortifier les juifs revenus chez eux , Israël a subi une défaite terrible: colère, tristesse, révolte . Un sentiment doux et diffus , celui des grands deuils : ni pleurs ni sanglots , une amertume , une tenace désespérance. 

© André Simon Mamou

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