Tribune Juive

Daniel Sarfati. Se méfier des clichés, la réalité est complexe.

Se méfier des clichés, la réalité est complexe.

Entendu dans la rue, trois copines en goguette qui parlaient mecs ( leurs maris ) et shopping, deux juives orthodoxes à perruques et une musulmane voilée.

À Bne Brak, bastion des Haredim, des affiches proclamant : « Plutôt mourir que de s’enrôler ! »

Quelques heures plus tard, j’ai vu débarquer d’un bus, sur Nahalat Binyamin, un groupe de soldats lourdement armés, ils paraissaient exténués et devaient revenir de combats à Gaza. Ils portaient tous la kippa et les peot. Une unité combattante de religieux.

En prenant mon petit-déjeuner chez « Delicatessen », un bastion des bobos tel-aviviens, j’essaye de lire tous les matins, Haaretz, un journal israélien d’extrême-gauche qui vomit Bibi et pratique l’empathie pro-palestinienne.

Son hébreu est le meilleur qui soit et ses pages culturelles toujours passionnantes.

Puis, sur mon ordinateur « Le Figaro », journal moins à droite que Valeurs Actuelles ( faut pas exagérer non plus ).

Un article assez désopilant de Samuel Fitoussi : « Êtes-vous un cliché de gauche ? »

J’ai obtenu à peine la moyenne, pour être qualifié de gauche.

Ce qui m’a perdu, j’ai aimé le film Bac Nord, je ne suis pas végétarien, même entre deux repas, et j’aime beaucoup Sophia Aram et Philippe Val.

Ça m’a franchement contrarié quand le serveur m’a apporté mes œufs au plat, l’un des deux était crevé. Je déteste ça.

J’ai failli protester quand j’ai entendu qu’un autre client demandait au serveur, des nouvelles de son fils qui a été appelé à nouveau pour la guerre à Gaza.

La réalité est complexe.

Mes oeufs au plat étaient parfaits et savoureux, saupoudrés de parmesan. J’ai dit merci au serveur.

© Daniel Sarfati

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