Elle avait à raison été désignée pour clôturer le colloque du BNVCA et se présenta au pupitre sur lequel elle déposa ses feuilles, notes prises au fur et à mesure des interventions pour en faire la synthèse: « C’était trop dense trop riche », me dit-elle. « Certaines feuilles se sont emmêlées, l’une d’elles s’est envolée. J’ai compris que ce serait impossible et qu’il faudrait faire sans ».
TJ choisit de donner la parole à celle que beaucoup définirent jeudi comme « un feu d’artifice », et qui est -tous le savent- le pilier qui fait, par sa constance, sa sagesse, son enthousiasme, son expérience, sa force de vie, … « tenir » l’édifice fondamental de cette somme riche et unique qu’ensemble nous constituons:
« J’ai commencé par Daniel Sibony, son intelligence, et toujours l’originalité de sa vision :
Définir l’antisémitisme comme un manque d’objet du désir … il fallait oser.
Méchoulan m’a ébranlée par son intensité, et les mots terribles prononcés : la disparition du Juif en tant que tel ! Dans le vocabulaire, donc dans « l’Existant ».
« Il n’y a pas d’antisémitisme dans ces mouvements protestataires, puisqu’il n’y a plus de Juifs. Nommer c’est faire exister. « Yad Vachem » ! un lieu et un nom !!
Pour exister il faut donc être dit ».
Yana m’a touchée de plein fouet lorsqu’elle relata son expérience bolchevique vécue. Elle le fit pour contextualiser la problématique des haines actuelles, fomentées de toutes pièces dans les seuls intérêts du gouvernement soviétique. Nous le savions ! Arafat est une création diabolique du KGB. Nous avons réagi !
Le public doit savoir qu’en réalité toutes les attaques et accusations reçues en ce moment ne sont que la stricte répétition, mot pour mot, des mensonges affirmés lors de l’Intifada 2000 .
Nous nous étions alors levés comme un seul homme ! Shmuel, Georges Bensoussan, Claude Barouch. Nous avions échangé , affiné et enrichi les arguments de la défense de notre peuple. Nous étions tous différents mais ensemble et unis comme un seul homme pour le combat.
Aujourd’hui les jeunes responsables vivent leur désignation comme une faveur due, à préserver et non comme « La » responsabilité ultime !
Chacun d’entre eux défend son pré carré, selon des intérêts personnels, avec sa propre idéologie, son propre système de référence, alors que la seule référence ne peut plus être que la défense du peuple juif.
On me veut sioniste et je le suis : le 7 octobre au matin je suis devenue pour toujours Israélienne et sioniste ! Ce sera désormais ma seule définition.
Nous ne pouvons nous taire, ignorer les difficultés faites à notre peuple.
Pour aujourd’hui et pour demain, l’avoir à l’esprit, devant les yeux: AM ISRAEL HAI »
Le BNVCA et TJ, les contributeurs, et tant d’autres remercient Josiane Sberro
Josiane Sberro, philosophe, enseignante, responsable de la formation des chefs d’établissement, Chevalier de l’Ordre du mérite pour son combat incessant pour la laïcité, Chevalier des Palmes Académiques, Prix « Golden Golda », Vice Présidente de « l’Alliance France-Israël-Général Koenig », Auteur à Menora, intervenant en établissements scolaires sur « Judaïsme et laïcité », fondatrice avec Raoul Sberro en 1983 du CCEE ou Centre Communautaire d’Ermont Eaubonne et Environs, est l’auteur de « L’école de l’exil »: « Un livre qui fait réfléchir, témoin d’une vie admirable », en avait écrit Richard Prasquier.
