
Lu aujourd’hui sur un groupe whatsapp. Et au vu de la lâcheté institutionnelle, particulièrement dans l’Education nationale, cette anecdote correspond à la vérité. Aujourd’hui la plupart des Juifs ne peuvent plus être accueillis à l’école de la République car ils y sont menacés par leurs camarades musulmans et que l’Institution laisse faire.
Je me souviens du témoignage de Bernard Ravet, ancien principal à Marseille qui racontait que pour assurer la sécurité des enfants juifs, il recommandait aux parents de ne pas les placer dans son établissement car il n’avait pas les moyens de les protéger.
« SALE JUIVE !!!«
« Ce matin, ma fille (prénom) m’a appelée en pleurs, choquée!
Elle m’a dit : « Maman, je me suis fait traiter de « sale juive » par Younès ! »
J’ai immédiatement répondu : « J’arrive tout de suite au lycée, mon bébé ! »
Mais elle m’a dit : « Non, maman, ce sera pire après… »
Évidemment, elle a peur des représailles.
J’ai appris par une personne travaillant au lycée que ce « petit ange » est bien connu pour ses comportements problématiques. Il a déjà été convoqué à plusieurs reprises pour des agressions verbales envers ses professeurs, mais il est toujours présent dans l’établissement.
Quand la directrice est arrivée, je lui ai posé des questions :
– « Qu’allez-vous faire, madame ? Est-ce que ses parents vont être convoqués ? »
Réponse : « Vous n’avez pas à le savoir ».
– « Est-ce que Younès va avoir une sanction ? »
Réponse : « Vous n’avez pas à le savoir ».
– « Est-ce que Younès a déjà eu des comportements inappropriés à l’école ? »
Réponse : « Vous n’avez pas à le savoir ».
– « A-t-il des frères dans l’école ? »
Réponse : « Vous n’avez pas à le savoir ».
– « Younès est-il majeur ? »
Réponse : « Oui ».
– « Qu’allez-vous faire ? »
Réponse : « Vous n’avez pas à le savoir ».
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Toutes ces réponses ont été données avec un détachement glacial.
Elle a proposé à ma fille de rentrer chez elle pour la journée. J’ai demandé si Younès allait poursuivre sa journée tranquillement à l’école. La réponse a été « oui » : il ne sera pas inquiété.
Elle m’a dit de lui faire confiance. Je lui ai répondu que je n’avais pas le choix de toute façon pour ce qui se passait au sein de l’école, mais que je serais désormais devant l’établissement à chaque sortie pour assurer la sécurité de ma fille. Ma fille ne sera pas un énième fait divers.
Depuis le 7 octobre, l’antisémitisme tue en France, et il ne doit pas être pris à la légère. Trop de personnes sont frappées, agressées, violées, poignardées et tuées simplement parce qu’elles sont juives.
Nous représentons moins de 1 % de la population, et pourtant, les agressions antisémites représentent 57 % de l’ensemble des agressions racistes dans le pays . Et cela ne cesse d’augmenter !
Non, nous ne sommes pas paranos, et nous ne jouons pas la carte de la victimisation. J’ai élevé mes enfants dans la tolérance, la laïcité, le partage et l’amour de l’autre. Je leur ai toujours dit que la religion est personnelle, qu’on n’en parle pas en dehors de la maison, qu’elle est une affaire privée.
Je leur répète qu’ils sont français avant tout, que mes parents viennent d’Algérie et de Tunisie, mais que ce ne sont que des origines.
Je suis écœurée par ce qu’est devenue la France. J’ai tellement peur pour mes enfants face à cette haine décomplexée envers les juifs.
Aujourd’hui, je me sens impuissante, mais je refuse de baisser les bras. Je refuse que mes enfants grandissent dans une société où l’antisémitisme est banalisé, où la haine est tolérée sous prétexte de « conflits lointains ». Non, les mots ne sont jamais « juste des mots »: Ils blessent, ils humilient, et trop souvent, ils ouvrent la voie à des actes encore plus violents.
Je ne veux pas que mes enfants aient peur d’être qui ils sont. Je ne veux pas qu’ils grandissent en se cachant, en se justifiant, en portant le poids de la haine des autres. Je veux qu’ils vivent dans un pays où leur identité est respectée, où leur sécurité n’est pas un combat quotidien.
Je serai là, devant le lycée, à chaque sortie. Je serai là pour rappeler à ma fille qu’elle n’est pas seule, qu’elle a le droit d’exister, de vivre, d’être fière de ce qu’elle est !
Ma fille mérite une France que la trahit pas ! »
Via C. G.