Montrer l’intolérable. Par Marco Koskas

Hamas a bien compris que, si militairement parlant il est mort, dans le domaine symbolique il peut laisser croire à sa victoire. Pour ce faire, il a ritualisé la libération de nos otages. Chaque samedi désormais, il dresse une estrade au milieu des décombres, et il fixe des objectifs de caméra sur cette scène dérisoire, en attendant que les otages libérés y montent enfin, avec leur « certificat de libération »…

Presque lynchâge

La dernière fois, il a même organisé un presque lynchage d’Arbel, seule femme parmi des milliers de mâles en armes, crachant et vociférant contre elle.

On peut être pris par le spectacle plein de suspens alors que la scène est vide pendant des heures, mais on peut aussi rappeler aux chaines de télévision qui diffusent cette mascarade en direct, que pendant toute la guerre elles ont évité de diffuser les vidéos de nos captifs, envoyées par le même Hamas. Elles avaient établi ce principe, notamment I 24, et elles avaient bien fait.

Mais ce spectacle sabbatique de nos otages humiliés par leur geôliers, et hués par « les civils innocents «, pourquoi le montrent-elles dans sa durée réelle ? On entend même en plateau des journalistes très exigeants d’habitude, commenter cette ignominie comme s’il fallait en plus la « décrypter ».

Petites vidéos atroces

On peut avoir besoin de regarder ça, comme on peut trouver ça intolérable. Chacun a sa façon d’exprimer son angoisse et sa joie de savoir nos otages libérés même au compte-goutte.

Mais j’aimerais comprendre la différence que font les télés entre les petites vidéos atroces envoyées de Gaza par le Hamas, et cette parade de sadiques. Pourquoi ne pas diffuser les unes si c’est pour se vautrer dans ce direct en temps réel, où le Hamas jouit sous nos yeux de notre impatience et de notre angoisse ?

Quand comprendra-t-on enfin que le Hamas sera vaincu quand on ne le laissera plus jouir ? Pour cela, il faudra que les télés s’en tiennent au principe de ne pas diffuser les images du Hamas. Et que l’Etat d’Israël commue systematiquent en peine de mort avec exécution de la sentence, tous les criminels qu’on libère aujourd’hui en échange d’innocents.

© Marco Koskas

Derniers ouvrages parus:

« Dictionnaire. 300 jeux de mots de en français pour mémoriser 300 mots d’hébreu: « Si t’as loupé l’efface-fesse, Prends le tire-fesses ». Galligrassud. 3 janvier 2025

« David et Rosalie, Ou le film dans le film ». Galligrassud. 3 septembre 2024.

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