
Disparition du « Menhir », du fondateur du Front national, de la figure tutélaire de l’extrême droite française, du roi des provocations, scandales et coups d’éclat, mais aussi d’une percée électorale historique.
Il n’aurait pas fait tache aujourd’hui au Palais-Bourbon, lui qui lança lors d’une séance: « Quand un orateur du Parti communiste vient me donner des leçons de respect de la loi de mon propre pays, je me sens obligé de lui rappeler qu’avec ces 52 hommes, sont entrés à l’Assemblée les 80 000 cadavres de la guerre d’Indochine qu’il y a entre son groupe et nous ». (« Slate » en juin 2017).
C’est en 1972 qu’on le voit sur le devant de la scène., lorsqu’il prend la tête du Front national, fédération de plusieurs groupuscules d’extrême droite comptant alors quelque 600 adhérents et « faisant » 0,75% des voix à la présidentielle de 1974 avant l’échec à l’obtention des 500 parrainages nécessaires pour se présenter à celle de 1981.
Chacun a vu comment année après année, d’élections en élections, la vague monta, et comment malgré les propos sur les chambres à gaz « détail de l’histoire », « Durafour crématoire » ou les discours sur « l’inégalité des races », il atteint en avril 2002 l’apogée de sa carrière politique en parlant « préférence nationale » et « expulsion immédiate de tous les immigrés en situation irrégulière ».
Il sera alors poussé vers la sortie par la cadette de ses filles, Marine Le Pen, qui va dès lors gravir les échelons, le patriarche renonçant à 81 ans à un nouveau mandat à la tête de son parti.