Tribune Juive

« Les non-dits d’un conflit. Le Proche-Orient après le 7 octobre »: Daniel Sibony répond à Sarah Cattan

Les non-dits d’un conflit. Le Proche-Orient après le 7 octobre. Daniel Sibony, vous avez écrit que le 7 octobre ne vous avait pas surpris, car la guerre pour effacer les juifs qui ne se soumettaient pas était programmée dans le Coran. Ne vous êtes-vous pas demandé, en commençant cet ouvrage, en quoi il allait se distinguer de l’abondante littérature à ce sujet ? Expliquer que la cause palestinienne, perçue dans le monde et surtout chez les Occidentaux comme un combat de libération,  est en réalité un djihad, était-il votre but premier ?

Comment nommez-vous le 7 octobre ? Accolez-vous à la tragédie le qualificatif de Pogrom ?

Comment expliquez-vous que cela ait pu avoir lieu, que les     responsable Israéliens n’aient rien vu venir ?

Fort de votre connaissance personnelle du monde arabo-musulman et du Coran, vous vous faites pédagogue et partez du traumatisme du 7 octobre 2023 pour passer en revue les questions essentielles de la situation au Proche-Orient, n’occultant ni les discours de légitimité territoriale, ni l’accusation de colonialisme, replaçant minutieusement le conflit dans son contexte théologique et culturel. Expliquez-nous.

Lorsque vous dites que le conflit a une dimension ontologique, n’est-ce pas le psychanalyste qui prend le pas sur l’observateur ?

Fin lecteur du Coran, vous répétez que le Coran a promis la Palestine  aux Juifs du fleuve à la mer, or de toutes parts on entend gronder l’injonction coranique d’éliminer le juif et la terre d’Israël. Daniel Sibony, s’agit-il donc d’un conflit prioritairement religieux, d’une question d’occupation illégitime, d’humiliations…

Dans Islam, phobie, culpabilité, acceptant que le Texte coranique est intouchable, vous vous demandez ce que l’on peut faire pour que les intégristes violents renoncent à passer à l’acte : un constat d’échec n’est-il pas acté aujourd’hui ?

Vous évoquiez dans un entretien donné à Mosaïque en août 2024 la haine coranique envers les Juifs et la souffrance des musulmans éclairés. De quels Musulmans parlez-vous ? Nous tendons l’oreille en vain et n’entendons qu’une poignée de voix…

Vous évoquez dans votre livre trois obstacles à une quelconque souveraineté́ palestinienne sur une partie de ce territoire …

Le combat d’Israël est juste, mais le nombre de civils tués en fait un génocide : Que répondez-vous à cette assertion si souvent entendue ?

Quelle issue en cette impasse ? Un tiers paraît indispensable : Quel serait-il ? Une présence palestinienne démilitarisée comme solution possible, disiez-vous en août sur Mosaïque… Daniel Sibony, quid de la solution à 2 États ? 

Dans un billet donné récemment à Tribune juive, vous affirmez que ce énième djihad antijuif est en train de foirer après celui de 48, de 67, de 73, des intifada et autres attaques Gazaouies.

Si vous admettez la haine coranique et islamique, vous affirmez qu’il faut dégonfler le mythe de l’antisémitisme universel, lequel est au contraire très délimité, essentiellement musulman.

Vous écrivez même que la situation est plutôt bonne, et doit en inciter beaucoup à bannir la mine contrite et leurs airs déprimés. Si l’on vous rend la joie fondamentale, increvable d’une transmission symbolique qui a réussi à porter notre petit peuple sur trois mille ans, la résistance symbolique millénaire des Juifs, peut-on vous suivre sur cet optimisme ?

Daniel Sibony, quel accueil a reçu cet ouvrage ? Avez-vous été invité à en parler ? Êtes-vous de ceux, infiniment rares, conviés à débattre en plateau ? Des documentaires remarquables sur le 7 octobre n’ont pas trouvé de salle ou de chaine télé. Jusqu’à quand cette invisibilité juive ? Comment y remédier ? 

Une question au psychanalyste : Pléthore de juifs israéliens ou de la diaspora pourfendent avec une rare violence la défense israélienne. On entend alors parler de haine de soi. Que répond Daniel Sibony ?

Daniel Sibony, Les non-dits d’un conflit. La Proche-Orient après le 7 octobre. Éditions Intervalles. 200p, 13€

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