Tribune Juive

André Azoulay pris pour cible à la télévision algérienne

Le chroniqueur Mehdi Ghezzar, intervenant dans les Grandes Gueules sur RMC, a accusé André Azoulay, Conseiller du roi du Maroc, d’être le « véritable dirigeant du Maroc », téléguidé par « l’entité sioniste »

André Azoulay, juif berbère, Conseiller du Roi depuis 24 ans

Dans une émission de la chaîne algérienne AL24, le chroniqueur Mehdi Ghezzar, intervenant dans les Grandes Gueules sur RMC, s’est lancé dans une véritable diatribe contre le conseiller de confession juive du roi du Maroc.

Le chroniqueur algérien des « Grandes Gueules » de RMC, Mehdi Gezzar, a participé au lynchage antisémite d’André Azoulay, tout en propageant plusieurs théories complotistes aux tropes antisémites.

Alors que des manifestations se tiennent chaque semaine, Mehdi Ghezzar a affirmé que les Marocains seraient interdits de manifester pour la Palestine à cause d’un supposé décret royal. Il a acquiescé lorsque le présentateur a suggéré que la main cachée derrière ce décret serait celle d’André Azoulay, conseiller juif marocain du Roi: Des « mouches sionistes » agiraient, le Maroc serait « téléguidé par l’entité sioniste » et serait sous l’emprise d’une « partie étrangère à la population marocaine » tandis que l’Algérie, elle, résisterait au « diktat sioniste ». Azoulay serait le « véritable dirigeant du Maroc », (sic), téléguidé par « l’entité sioniste ». Une rhétorique haineuse envers le conseiller juif du roi du Maroc qui illustre à quel point l’antisémitisme reste profondément ancré dans certains médias algériens

Pour rappel, André Azoulay, marocain, fondateur en 1970 d’un groupe d’intellectuels juifs appelant à la création d’un Etat Palestinien, est régulièrement la cible d’attaques antisémites de la part des médias algériens. Reprenant les classiques du Protocole des Sages de Sion, la presse algérienne le présente fréquemment comme « le réel dirigeant de l’ombre » du Maroc.


André Azoulay, né le 17 avril 1941 à Essaouira au Maroc, dans une famille juive berbère, est un ancien journaliste, un économiste et homme politique marocain. Son nom de famille est purement berbère, il vient du mot « izil » qui veut dire en amazigh « beau » ou « bon ». Il a été très à l’écoute des revendications du mouvement culturel amazigh et il est un fervent défenseur de la diversité culturelle et linguistique au Maroc.

Conseiller des souverains Hassan II et Mohammed VI, époux de l’écrivain Katia Brami, avec qui il a une fille, Audrey, Conseillère culture et communication au Palais de l’Élysée sous la présidence de François Hollande. Azoulay est à l’origine du programme de transformation de la ville d’Essaouira. Il préside notamment l’Association Essaouira-Mogador et le Printemps musical des alizés.

André Azoulay est président élu de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures, basée à Alexandrie (Égypte). Il est membre du comité des sages pour l’Alliance des civilisations à l’ONU, président délégué de la Fondation des trois cultures et des trois religions, basée à Séville (Espagne), et administrateur du Forum méditerranéen et du centre Shimon Peres pour la paix.

Le 4 avril 2013 la ville de Marseille, en tant que capitale européenne de la culture, a attribué sa médaille de la paix au président de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures, André Azoulay, « ambassadeur du citoyen de la Méditerranée ».

André Azoulay occupe les fonctions de Conseiller du Roi du Maroc depuis 1991. Avant d’être appelé par Feu le Roi Hassan II a travaillé à ses côtés sur les dossiers économiques et financiers du Royaume.

En sa qualité de Conseiller, d’abord auprès de feu le Roi Hassan II (1991-1999) et depuis cette date aux côtés du Roi Mohammed VI, André Azoulay a notamment contribué à la mise en œuvre du programme de réformes économiques et financières appliqué par le Royaume du Maroc depuis le début des années 1990. Ce programme a permis de consolider les performances et les équilibres macro-économiques du pays. Largement associé au plan de privatisation et de dérégulation mis en œuvre pour le Maroc depuis 1993, A. Azoulay s’est attaché dans le même temps, à promouvoir et à rationaliser le rôle de l’investissement privé national et international pour en faire le moteur de la croissance de l’économie marocaine.

En marge de ses responsabilités professionnelles, André Azoulay a milité depuis plus d’un demi-siècle pour la création d’un État palestinien et pour un dialogue respectueux de tous, entre le monde arabo-musulman et les communautés juives, en Europe, aux États-Unis, et plus largement des diasporas arabes et juives dans le Monde.

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