Tribune Juive

Sarkozy : L’antisémitisme et la solution à 2 Etats

Russie, Israël, européennes, immigration… La grande explication de Nicolas Sarkozy au Figaro: EXTRAITS

Par Arthur Berdah, Claire Conruyt, Philippe Gélie et Vincent Trémolet de Villers

L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, répond aux questions du Figaro sur la situation nationale et internationale, dans son bureau parisien. François Bouchon / Le Figaro

Rappelons d’abord qu’Israël est un fait politique majeur, issu de la Shoah : on ne peut accepter qu’Israël soit menacé de disparition. Ensuite, ce qu’a fait le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), en réclamant, le même jour et dans les mêmes termes, des mandats d’arrêts contre les dirigeants d’Israël et du Hamas, est une honte. Vous ne pouvez pas mettre sur le même plan le pogrom du 7 octobre, qui est l’œuvre de barbares et de terroristes, et les agissements, fussent-ils excessifs, d’un gouvernement démocratiquement élu.
La guerre est toujours cruelle et affirmer qu’il peut ne pas y avoir de conséquences sur les civils, c’est ne pas la connaître. Les bombardements américains qui ont précédé le débarquement des Alliés sur les côtes françaises ont hélas fait nombre de victimes civiles. Cela ne doit pas nous empêcher d’exiger des Israéliens qu’ils fassent beaucoup plus pour respecter le droit humanitaire et la protection des civils. Mais je n’accepte pas que l’on renvoie dos-à-dos les dirigeants israéliens et les terroristes ! Pour le reste, vous pouvez prendre le problème par tous les bouts : il n’y a pas d’autre issue que la solution à deux États. Parce qu’elle est juste pour les Palestiniens. Et parce qu’elle est la seule véritable garantie de sécurité pour Israël.

Je ne peux pas être d’accord avec une reconnaissance de l’État palestinien tant que l’ensemble des composantes palestiniennes n’aura pas accepté la reconnaissance de l’existence d’Israël.

Il y a toujours eu de l’antisémitisme en France, l’affaire Dreyfus en témoigne, mais il a trop souvent été nié ou sous-estimé. Aujourd’hui, il se cache derrière l’antisionisme ou le décolonialisme. Il est nié d’une autre façon. L’antisémitisme ne s’explique pas, il doit être combattu. J’ajoute, et c’est peut-être cela le fond du problème, que dans nos sociétés occidentales, nous avons fini par ne plus croire en rien et à être sceptique sur tout. L’Europe repose sur ses racines judéo-chrétiennes, mais à force de prôner une vision déformée, restrictive et excluante de la laïcité, on a fini par oblitérer notre identité. Le sacré, l’âme, la transcendance… Tout ce qui nous dépasse et nous sublime est nécessaire à l’équilibre de nos sociétés. C’est sur ce terreau fragile que l’islamisme a prospéré. Notre pusillanimité est un puissant accélérateur pour nos adversaires.

© Nicolas Sarkozy

Source: Le Figaro

https://www.lefigaro.fr/politique/russie-israe

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