
Massacrée. Morte sans sépulture.
Il est encore temps de prononcer un Kaddish pour elle.
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Il n’y avait aucun doute sur le sort de la jeune femme, enlevée par le Hamas le 7 octobre, et dont l’ADN avait été identifié sur un morceau de boîte crânienne retrouvé il y a quelques mois.
Son crâne avait été arraché.
Le reste de son corps a été découvert à Jabalya, dans un tunnel, par Tsahal, avec ceux de deux autres otages, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter.
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Vous pouvez continuer à déchirer les affiches de leurs visages, vous ne leur ferez plus jamais de mal.
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Shani était tatoueuse à Tel Aviv et participait au festival de musique Nova à Ré’im.
Le 7 octobre, son corps a été embarqué sur un pick-up du Hamas, pour être exhibé à la foule gazaouie, qui a craché sur elle et l’a battue.
Était-elle déjà morte ou encore vivante ?
Sur les vidéos qu’ont fièrement diffusées ses tortionnaires, il était possible de reconnaître les dread-locks et les tatouages de Shani.
Son visage n’était plus reconnaissable.
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Assassiner ne leur a pas suffi, il fallait aussi profaner.
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À Cannes, sur la Croisette, des people’s montent des marches couvertes d’un tapis rouge. Ils sont contents d’eux-mêmes, un drapeau palestinien à leur revers.
Ils se disent humanistes, inquiets du sort des populations civiles.
Ils ne savent pas qui était Shani Louk, et se fichent bien de ce qu’a été son sort.
Pour s’indigner, il aurait fallu, au moins, que Shani Louk soit une maquilleuse harcelée par Depardieu.
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Moi c’est de leurs films dont je me fiche.
Je ne veux plus les voir.
© Daniel Sarfati