Il est des départs pour l’au-delà que l’on pleure.
Il est des disparus qui s’insinuent durablement dans l’esprit de ceux qui restent.
Il en est même que la mort fait accéder à un statut d’icône, de figure idéale, admirable.
Il en est aussi que le décès magnifie tellement qu’on leur découvre subitement des qualités qu’on ne leur connaissait pas de leur vivant.
Tel ne sera assurément pas le cas de l’avocate Isabelle Coutant-Peyre, décédée hier à 70 ans d’un cancer.
Je ne me réjouirai jamais publiquement d’un décès, à fortiori de celui d’un confrère.
Mais je ne pleurerai jamais, et je n’aurai aucune affectation compassée, pour une femme hideuse, qui s’est complue à défendre l’indéfendable.
Par plaisir, par jubilation, par choix idéologique! Elle était totalement en phase avec ses sombres clients, et s’identifiait à eux.
Elle épousait tellement leurs causes au figuré qu’elle a même épousé l’un d’entre eux au sens propre!
Avocate de Carlos( le terroriste, pas le chanteur), de Dieudonné, de Youssouf Fofana ( leader du gang des barbares , assassins de Ilan Halimi)…
La liste est longue, éloquente!
Plus encore que ses choix de représenter ces sulfureux personnages, plus encore que ses stratégies de défense, ce sont tous ses propos hors prétoire qui suscitaient légitimement la répulsion.
J’ai une conception si belle, si noble de ce magnifique métier, lorsqu’il est exercé avec foi, noblesse, empathie et art.
Mais elle, elle a craché piteusement sur sa robe!
Aucune effusion de peine donc , en apprenant cette nouvelle. Doux euphémisme, litote édulcorante.
J’ose juste espérer que, peut-être, en ces contrées mystérieuses , il est des additions qui se paient cash…
… Et une justice céleste et transcendantale qui accable ceux qui ont sciemment dispensé le Mal ici bas.
Elle n’échappera pas à ce tribunal-là…
© Erick Lebahr