Tribune Juive

Georges Benayoun. Notre solidarité, notre amour, inconditionnels, pour Israël, ses citoyens, ses soldats qui NOUS défendent, sa démocratie, ses valeurs morales, sa terre, nous obligent à dénoncer l’acharnement suicidaire d’un gouvernement décrédibilisé

Le Point.fr « Entre effort de guerre et calculs politiques, le casse-tête budgétaire de Netanyahou ».
Le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, aux côtés de Benyamin Netanyahou. 
© Abir Sultan – Pool – AFP

9 semaines de guerre, une population traumatisée mais solidaire comme jamais, des centaines de milliers de femmes et d’hommes mobilisés pour que vivent le pays, leur peuple, leurs familles, leurs enfants, des otages au 60ème jour de leur captivité dans les conditions monstrueuses qui nous sont rapportées chaque jour par ceux qui en sont sortis… Et toujours les mêmes incendiaires au gouvernement qui au-delà d’être incompétents continuent de fracturer une société meurtrie, en plein doute existentiel. Netanyahu qui avait assis son « emprise » sur un électorat fragile (économiquement et socialement) depuis très longtemps ignoré et abandonné par une gauche suffisante, a échoué sur tous les plans pour avoir placé les intérêts de sa personne avant son peuple.

Beaucoup pensaient, qu’en pleine guerre, l’heure des comptes devait être retardée. Mais le projet de budget adopté par le gouvernement sonne comme une vraie provocation pour tous ceux qui œuvrent chaque jour à la cohésion nationale. Des centaines de millions de shekels, gelés dès le début de la guerre, vont être versés très prochainement aux partis religieux de la coalition gouvernementale et aux colons de Cisjordanie: 1,7 milliard de shekels, soit une augmentation de 40 % pour les étudiants des écoles talmudiques, qui ne font pas l’armée; une rallonge de 300 millions pour le ministère des implantations dont 40 millions pour l’installation dans les villes israéliennes de communautés religieuses « pour faire revenir à la religion un maximum d’Israéliens laïques ».

Pire, symptomatique de la cupidité et de la déconnection totale des partis ultra orthodoxes aux malheurs du pays, le président de la commission des Finances a menacé, si le budget coupait dans les subventions à son parti, de ne pas voter le financement de la reconstruction des localités du Sud du pays détruits par le Hamas…

Et pendant ce temps là, les habitants déplacés du Sud et du Nord sont contraints de payer leurs taxes d’habitation pour des habitations qu’ils ont dû abandonner.

Alors que partout dans le pays retentissent les sirènes d’alertes et que chaque annonce de soldats morts nous glace le sang, notre solidarité, notre amour, inconditionnels, pour Israël, ses citoyens, ses soldats qui NOUS défendent, sa démocratie, ses valeurs morales, sa terre, et autres encore, nous obligent à dénoncer l’acharnement suicidaire d’un gouvernement décrédibilisé.

L’inconséquence mortifère des partis d’extrême-droite, les calculs politiciens d’un premier ministre indigne, imposent aujourd’hui l’urgence d’un gouvernement d’union nationale qui dégagerait ceux qui ont conduit le pays au chaos et ont permis, ici, dans ces pays, à l’antisémitisme de se lâcher comme jamais.

Dans ces heures, ces jours sombres, parce que notre amour ne peut être questionné, parce que nous sommes un seul peuple, nous devons la critique.

© Georges Benayoun

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