Tribune Juive

Un témoignage parmi tant d’autres depuis l’Université de Colombia

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Alors qu’aux Etats-Unis l’antisémitisme et l’antisionisme frappent les campus universitaires de plein fouet et que la maladie se répand en France et ailleurs, il est important de réfléchir au sujet.

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Nul ne peut nier qu’ Israël et ses défenseurs sont vus comme un symbole combattu par la culture progressiste ultra-woke.

Les étudiants de la faculté de droit de l’université de Berkeley en Californie avaient démarré l’année universitaire en excluant leurs intervenants qui soutenaient « le sionisme, l’État d’apartheid d’Israël et l’occupation de la Palestine », suscitant des accusations de « Judenfrei » intentionnel – le terme nazi pour désigner une région qui a été « nettoyée » des Juifs.

Neuf groupes d’étudiants avaient, on s’en souvient, adopté un règlement, initié par les étudiants en droit de l’UC Berkeley pour « la justice en Palestine » à la fin du mois d’août, affirmant que l’exclusion des conférenciers considérés comme pro-Israël était « fondamentale pour la sécurité et le bien-être des étudiants palestiniens sur le campus ».

Le doyen de la faculté de droit de Berkeley, Erwin Chemerinsky, lui-même sioniste progressiste, avait critiqué le règlement, affirmant qu’il signifierait que lui et 90% des étudiants juifs seraient interdits, et Kenneth Marcus, fondateur et président du Louis D. Brandeis Center for Human Rights Under Law et ancien étudiant en droit de l’établissement, avait accusé les groupes de créer des « zones sans juifs ».

Dans une tribune publiée dans le Jewish Journal, intitulée « Berkeley Develops Jewish-Free Zones », Kenneth Marcus notait que les groupes antisionistes sur les campus ciblaient maintenant directement les Américains juifs: « L’antisionisme est carrément antisémite. L’utilisation de « sioniste » comme euphémisme pour « juif » n’est rien d’autre qu’un tour de passe-passe. Comme d’autres formes de judéophobie, il s’agit d’une idéologie de la haine, qui traite Israël comme le « Juif collectif » et entache l’État juif de diffamations semblables à celles utilisées depuis des siècles pour vilipender les Juifs individuels », a-t-il expliqué.

Un antisémitisme nourrit par le wokisme

Une hostilité envers Israël et les Juifs semble aujourd’hui palpable sur l’ensemble du territoire américain. Aymeric, étudiant francophone à l’Université Columbia à New York, témoignait pour i24NEWS : « Il est bien connu que l’antisémitisme et la haine viscérale d’Israël a envahi les campus universitaires de la côte est américaine au cours des dernières années. S’il est vrai que cette idéologie plane de manière globale, il s’agit d’un ressenti quotidien. Depuis mon arrivée à Columbia University, il y a quelques semaines, je ressens ce mépris pour Israël et les communautés juives presque chaque jour: Qu’il s’agisse de réflexions, de regards ou de questions d’autres étudiants ou même de conférences portant sur l’inclusivité et la vie scolaire encadrées par des représentants de l’université eux-mêmes. L’État d’Israël et ses défenseurs sont vus comme un symbole qui est combattu par la culture progressiste ultra-woke américaine dont le nid trouve sa place dans les campus des institutions les plus prestigieuses », avait-il affirmé, ajoutant que « En tant qu’Européen, il avait été « abasourdi par cette parole décomplexée qui encourageait la concurrence victimaire et les catégorisations à outrance », mais concédant que « la vie juive se déroulait paisiblement au sein de la communauté, de manière libre et ouverte, grâce à une administration de laquelle il salua le travail inlassable, relayé par des organisations qui combattaient ce fléau: SSI, StopAntisemitism, CombatAntisemitism, Jewish on Campus, etc ».

Nous reviendrons sur la « contagion » en France, notamment à Sciences-Po Paris, Bordeaux, l’IUP d’Aix entre tant d’autres.

« L’antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission – et même le droit, et même le devoir – d’être antisémite au nom de la démocratie ! L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite. Et si les juifs étaient eux-mêmes des nazis ? Ce serait merveilleux« : V. Jankélévitch dans L’imprescriptible.

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